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Lettre envoyée le 11/08/2014


Lundi 11 aout 2014                                                   La Lettre N°181

 

Comme s'il n'y avait pas assez de souci comme çà, la Russie menace d'interdire le survol de son territoire entre l'Europe et l'Asie. On annonce déjà que les compagnies historiques Lufthansa, Air France et British Airways seraient les plus pénalisées. A l'heure actuelle, aucune autorité n'a accepté de s'exprimer sur le sujet mais il faudra bien prendre position un jour, car, non contente d'ouvrir grandes ses portes aux compagnies arabes, l'Europe persévère à s'acharner sur cette Russie avec laquelle elle a pourtant historiquement de forts liens : certes, les relations entre la Russie et l'Union européenne ont toujours connu des hauts et des bas. Et les médias de semer la confusion avec des interventions de leaders d'opinion qui n'expriment rien. Revenons aux fondamentaux, et souvenons-nous que nos peuples ont de longue date des points communs, à commencer par la langue russe, qui est en grande partie dérivée de l'allemand, du français, de l'anglais et d'autre langues dont les origines remontent au patrimoine commun de l'Empire romain. Cette langue russe a offert plusieurs images, mots et notions aux autres langues. Durant des siècles, nos peuples vécurent les uns à côté des autres, en faisant face, ensemble ou séparément, aux maux communs que constituaient les pandémies, les invasions, les cataclysmes naturels, et les guerres. Ils partagèrent également victoire et grandes réalisations. Les destins historiques des Russes et des Européens sont étroitement liés. La culture qui s'est créée les a enrichis en rendant inséparables les composantes spirituelle, morale, humanitaire et civilisationnelle. Beaucoup d'écrivains et de savants (comme par exemple Tchekhov, Dostoïevski, Soljenitsine, Tolstoï, Tchaïkovski, Eisenstein, Gagarine...) sont considérés de fait comme européens. Au début du Moyen âge, la Russie kiévienne a généreusement partagé avec ses alliés européens ses connaissances et sa puissance. Des chefs-d'oeuvre de l'architecture russe furent créés par des maitres français et italiens, et l'Académie des sciences de Russie fut fondée par des Allemands. Après les réformes de Pierre le Grand, ses campagnes militaires et le déplacement de la capitale à Saint Pétersbourg, la Russie devint l'un des principaux acteurs européens. Rappelons aussi à nos compatriotes que 300 000 Français trouvèrent refuge dans ce pays lors des tueries de la Révolution française, et y commencèrent une nouvelle vie. Avant les guerres napoléoniennes, la Russie participera activement au concert européen et la cour des Tsars établira de multiples liens parentaux avec des familles régnantes européennes. Souvenons-nous que la France, la Grande Bretagne et le Russie furent unies au sein de l'Entente cordiale et combattirent du même côté durant la Première Guerre mondiale jusqu'en 1917. La Russie se trouva également dans le camp des peuples démocratiques libérés lors du second conflit mondial. Et son peuple paya un lourd tribu afin de faire triompher la coalition antinazie. Aujourd'hui, cette même Russie lutte aux côtés des autres pays européens contre le terrorisme. Sur de nombreux thèmes, Moscou et Bruxelles s'accordent pourtant. Et il est primordial d'agir de concert, ensemble, et non de se se chicaner avec, en embuscade, les Etats-Unis. Tenez, sur la question de l'immigration clandestine, sur le crime organisé, ou sur la coopération économique, l'Europe et la Russie auraient tout intérêt à agir ensemble puisque nous faisons partie de même continent. Bref, une stratégie gagnant-gagnant. Côté énergie, la Russie possède d'énormes réservoirs de pétrole et de gaz et pourrait encore plus largement fournir l'Europe, nous rendant ainsi moins dépendant des pays arabes.

Espérons toutefois qu'à l'avenir, la raison l'emportera. Et que nos deux pays travailleront main dans dans la main, en évitant, suite à l'embargo récent, de faire perdre à la France un quart des exportations agricoles françaises vers ce pays, aux compagnies aériennes européennes un surcout de 25000 € par vol suite à l'interdiction d'accès des couloirs transsibériens et à Aéroflot de perdre 300 millions de dollars par an en cas de suspension de la route sibérienne. Un premier embargo européen a déjà fait des dégâts auprès des agences de voyages russes qui ont déposé le bilan, laissant démunis quelques 50000 touristes russes qui n'avaient rien demandé. Quant au missile qui a abattu le vol Malaysian et qui aurait été tiré par les séparatistes pro-russes, aucune preuve tangible n'a à ce jour été apportée, et seule la parole américaine fait foi. .. Les vacances sont souvent l'occasion de se consacrer davantage à la lecture. Le site Leglobeflyer.com (rubrique Livres) vous propose plusieurs livres passionnants touchant à la culture de pays étrangers, les problèmes contemporains de notre nation...

Le reportage de la semaine est consacré à la tour CN de Toronto. Je vous en souhaite bonne lecture et vous dis à la semaine prochaine. Pour l'heure, je m'en retourne rejoindre « Louis la Brocante » et la Mère supérieure. La vraie vie, quoi !

 

Yves

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