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Promenade dans Auckland
(Nouvelle-Zélande)
Heure locale

Vendredi 26 avril 2019

 

Me voici arrivé à Auckland (Nouvelle-Zélande) au terme d'un long voyage de près de ...25000 kilomètres. C'est que le pays du long nuage blanc n'est pas à côté et qu'il se mérite. Au cours de notre approche, hier, je redécouvrais les paysages verdoyants de l'île du nord avec ses petites baies découpées. Puis l'aéroport, à taille humaine et d'une simplicité déconcertante, en comparaison avec nos plateformes aéroportuaires parisiennes si impersonnelles. Bon, c'est vrai qu'Auckland n'abrite q'un peu plus d'un million et demi d'habitants (soit le quart de la population totale) même si elle reste le plus grande zone urbaine du pays. A peine étais-je sur place que l'envie de ma balader au centre-ville me taraudait déjà...

La ville fut jadis baptisée en l'honneur de William Eden, premier comte d'Auckland, premier lord de l'Amirauté (il le sera à trois reprises) et gouverneur général des Indes de 1836 à 1842. Les Maori, eux, occupèrent l'endroit bien avant l'arrivée de l'homme blanc sur cet isthme constitué de terres fertiles et de volcans. Ils s'y établirent vers 1350 et donneront le nom de Tamaki Makau Rau à cette ville. Plusieurs villages fortifiés (Pa) seront également bâtis sur d'anciens volcans endormis depuis. Les Maori étaient environ 20000 avant l'arrivée des Européens dans la région mais leur population baissera drastiquement avec l'introduction des armes à feu et suite aux terribles guerres inter-iwi qui suivirent. L'iwi est en fait la principale unité sociale de la société Maori, et signifie le « peuple ». Et chaque iwi de pouvoir aussi être divisé en hapu (sous-tribus). Les Maori de Nouvelle-Zélande représentent aujourd'hui 15% (environ 735000 âmes en 2017) de la population. J'en croiserai beaucoup pour ce premier jour, à commencer par le chauffeur de bus qui me conduira en ville. C'est par un « Kia Ora » (Salut, en langue Maori) que je saluerai notre homme. Ici, pas de stress inutile et c'est lentement que le bus redémarrera. Le train que j'emprunterai ensuite fera de même. Est-ce l'effet de l'hémisphère sud ?


 

Auckland est connue pour sa célèbre baie d'où se détache la Sky Tower (en photo ci-dessus). Celle-ci n'a pas bougé depuis ma dernière visite mais me paraît plus petite qu'autrefois. Cette impression est probablement due au fait que j'ai visité depuis d'autres tours bien plus hautes partout dans le monde et que la Sky Tower, désormais coincée entre d'autres immeubles de taille imposante, me paraît « diminuée », même si elle mesure toujours 328 mètres. Cela ne l'empêche pas d'accueillir chaque année près d'un million de visiteurs sur ses quatre plateformes panoramiques qui offrent une vue imprenable sur les environs, et de rester l'une des principales attractions d'Auckland. Inaugurée en mars 1997 après plus de deux années de construction, l'ouvrage aura nécessité 15000 m3 de béton et environ 3000 tonnes d'acier. Et l'ensemble de s'insérer désormais dans le complexe Skycity qui comprend deux restaurants, un hôtel et le plus grand casino du pays.

Comme à Paris, Auckland est en plein travaux et certaines rues sont carrément coupées à la circulation. Marchant d'un pas assuré pour remonter Queen Street, je croiserai à plusieurs reprises ces trottinettes électriques qui semblent avoir envahi la planète entière. Mais aussi une majorité de visages asiatiques qui me semblent parler chinois. J'arrive bientôt à une intersection où j'aperçois le Civic Theatre (ci-dessous) dont l'inauguration remonte au 20 décembre 1929 et qui reste à ce jour le plus grand théâtre néo-zélandais. Il est l'oeuvre de Thomas O'Brien, qui avait réussi dans le monde du cinéma durant les années 1920. Ce théâtre se caractérise par une architecture particulière qui donne l'impression aux spectateurs (l'endroit offre 2378 places assises) de se trouver dans un auditorium extérieur de nuit, ou encore dans un de ces palais du cinéma si populaires à partir de 1920. J'admire la façade du Civic Theatre qui est décorée de motifs Moghuls caractéristiques des palais indiens. Je note également la présence d'un « minaret » central incorporé dans l'ensemble.


 

Plus haut dans Queen Street, j'aperçois non loin de là l'Hôtel de ville (deuxième photo ci-dessus), qui fut élevé en 1911 dans le style édouardien de l'époque. Il s'agit là de l'édifice historique le plus important d'Auckland car il abrite à la fois les réunions politiques locales et un magnifique théâtre, le Great Hall, une réplique de la Neues Gewandhaus de Leipzig (Allemagne), un théâtre qui fut détruit par les bombardements alliés lors de la Seconde guerre mondiale. L'orchestre philharmonique de la ville se produit périodiquement sur la scène de cette salle qui fait référence en la matière. La scène abrite par ailleurs un non moins magnifique orgue (ci-dessous en photo) datant aussi de 1911 et qui reste l'instrument de musique le plus imposant du pays.

 

Plus bas, à l'angle des rues Albert Street et Customs Street se dresse majestueusement l'ancienne douane de la ville, en photo ci-dessous, devenue désormais une enseigne de luxe. Le bâtiment fut érigé en 1889 par l'architecte Thomas Mahoney qui se serait inspiré du magasin Selfridge d'Oxford Street à Londres pour réaliser cet édifice dans le style de la Renaissance française. A l'origine, l'endroit accueillait le service des douanes, le service du contrôleur des comptes, celui du contrôleur des moutons et le tribunal des terres indigènes.

Il me faudra grimper jusqu'à l'Université d'Auckland pour pouvoir apercevoir l'ancienne maison du gouverneur (ci-dessous, deuxième photo), qui est en fait la seconde du genre car la première demeure avait été construite en bois par l'entreprise londonienne Mannings, pour y loger William Hobson, le premier gouverneur. La maison brulera en 1848 et ne sera rebâtie que plus tard, contraignant les gouverneurs successifs à trouver refuge dans des maisons de location. L'ancienne maison actuelle fut érigée par William Mason, dans le style néo-classique et en bois, contrairement à ce qu'on pourrait penser : tout comme la maison précédente, les éléments préfabriqués provinrent de Grande-Bretagne. Quant au grand pignon et au pin de Norfolk situés au sud de la pelouse, ils auraient été plantés par le gouverneur Sir George Grey en personne lors de son second mandat, de 1861 à 1867. La demeure, elle, ne sera occupée que sporadiquement suite au déplacement de l'instance gouvernementale à Wellington qui deviendra la capitale du pays à partir de 1865. Jusqu'en 1969, la maison servira encore de résidence au gouverneur général et un lieu de séjour pour les membres de la famille royale britannique (Elisabeth II y enregistra son discours de Noël en 1953). Aujourd'hui, l'endroit est devenu un lieu administratif, un restaurant pour les personnels, des salles de réunion et des appartements pour les professeurs de passage.


 

Toujours à l'intérieur du campus universitaire, je poursuis ma promenade avec l'Old Arts Building et la tour de l'horloge (ci-dessous). Ces deux bâtiments qui font face à Albert Park (deuxième photo) furent achevés en 1926 d'après les plans de R.A. Lippincott, un architecte formé à Chicago et dont le beau-frère était Walter Burley Griffin, le fameux urbaniste qui créa Canberra, la capitale australienne. Et notre homme de s'inspirer de la Tom Tower de Christchurch, à Oxford, pour ériger cette tour de l'horloge devenue depuis un emblème de l'université. L'édifice connut d'importants travaux entre 1985 et 1988, au point de valoir aux maitres d'oeuvre de l'époque le prix de l'Institute of Architects. Les curieux se rendront derrière le Old Art Building et découvriront un mur long de 85 mètres qui rejoint l'Old Choral Hall. Il s'agit là du dernier vestige d'un rempart élevé en 1847 autour d'une caserne qui abritera les troupes britanniques jusqu'en 1870, et dont une partie recouvrait le site d'Albert Park.

Au niveau des rues Wellesley Street et Kitchener Street, se trouve l'Auckland Art Gallery (troisième photo), qui a trouvé refuge à l'intérieur d'un édifice de style néo-Renaissance française érigé en 1887. Sur place, les amateurs d'art découvriront 11500 pièces de collection principalement consacrées à l'évolution de l'art néo-zélandais. On trouve sur place des grands noms néo-zélandais (Frances Hodgkins, Colin McCahon ou Ralph Hotere...) mais aussi étrangers.


 

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