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Musée de l'automobile Southward
(Paraparaumu, Côte de Kapiti, Nouvelle-Zélande)
Heure locale

 

Mardi 21 mai 2019

 

A moi la découverte de la côte ouest de l'île nord de la Nouvelle-Zélande. Je quitte ainsi la capitale pour me rendre à Paraparaumu, à seulement une cinquantaine de kilomètres de là. J'ai prévu de visiter le musée automobile Southward (du nom de son créateur) qui regroupe un peu tout ce qui roule : vélos, scooters, motos, voitures, et même un bateau à moteur et trois aéronefs.

 

Je ne suis pas du tout un passionné d'automobiles mais je dois avouer avoir été impressionné par l'importance de la surface d'exposition et la mise en valeur des modèles présentés. Déjà, l'endroit offre un immense parking pour se garer, et plusieurs panneaux sont positionnés plusieurs kilomètres avant le musée pour indiquer l'itinéraire. On entre au musée par le comptoir du bar (moi qui suis Français, ça me plait assez!) où une charmante dame m'a remis une documentation sommaire et m'a expliqué le fonctionnement du lieu. Les visites sont libres et il faut compter entre 45 minutes et...j'y resterai pour ma part une heure et demie. J'y verrai 450 véhicules différents ainsi que quelques vitrines thématiques (collection de voitures miniature, reconstitution d'un vieil atelier d'entretien d'automobiles, et même une vitrine rassemblant de superbes maquettes de bateaux) !

 

Le fondateur et bienfaiteur de ce beau musée est Sir Len Southward, qui, avec son épouse Lady Vera, débutera cette collection en 1956 en achetant un modèle T Ford pour la modique somme de 40£. La voiture en question occupe toujours la place qui lui revient dans le bâtiment.

Fait chevalier en 1986 en remerciement des services rendus à la communauté, Sir Len Southward travaillait déjà dans l'industrie néo-zélandaise spécialisée dans les moteurs depuis 1919, lorsqu'un coursier lui fit parvenir un message à l'entrepôt automobile où il se trouvait, à Wellington. Ce message provenait d'une de ses relations, laquelle lui proposait de monter un...atelier de réparation de motos. Aussitôt dit, aussitôt fait. C'est sans doute ce qui conduire notre collectionneur à accumuler année après année des modèles de cycles comme par exemple ce modèle de scooter en photo ci-dessous, le Nzeta 502, datant de 1960, et de conception tchèque, assemblé ici en Nouvelle-Zélande, y compris avec des pièces usinées sur place. Un autre modèle, dont la date est inconnue mais que l'on devra à Jack Stewart, le Stewart Scooter, ne connaitra pas plus de succès. Quant aux amoureux des motos, une longue mezzanine installée à l'intérieur de l'immense hangar transformée en lieu d'exposition, leur permet de contempler plusieurs dizaines de machines parfaitement entretenues. Je tomberai même sur une voiture à pop-corn (deuxième photo), version moderne du modèle original qui était mu par le même moteur à vapeur qui servait à...griller les grains de maïs ! Inutile de dire que ce véhicule connaitra un succès fou chez Disneyland.


 

Durant les années 1950, Sir Len Southward fera les grands titres de la presse australienne suite à la participation de son bateau à moteur « Redhead » (ci-dessous) à des compétitions. Et de lancer son bolide dans le port de Wellington le 22 février 1953 dans l'espoir de devenir le premier homme à se déplacer sur l'eau à plus de 160 km/heure. Et l'exploit eut bel et bien lieu ce jour-là, lorsque notre homme remporta son défi en atteignant non pas les 100 miles/heure mais 101,26 miles/heure. Trois ans plus tard, il franchira les 109,90 miles/heures à Point England (Auckland).

 

Au fil du temps, ce collectionneur s'attachera de plus en plus aux anciens modèles d'automobiles, au point de ne plus se consacrer qu'à cette seule occupation. Il fut bientôt décidé de créer un musée permanent pour mettre en valeur toutes ces voitures qui s'entassaient. Un site de six hectares fut trouvé le long de la Highway 1, au nord de Paraparaumu et l'institution ouvrit ses portes en 1979. L'exposition offre ainsi plus de 500 véhicules sur 4400 m2, des modèles de voitures vintage, anciens, classiques et modernes, des motos, des camions de pompier, des moteurs à traction, des vélos et des avions. Il y en a pour tous les gouts. Certains modèles sont plus rares que d'autres comme l'auto Benz modèle 1895 qui fut importée en 1900, une voiture de course Stutz Indianapolis de 1915, une Maserai 250F (ci-dessous), une Mercedes Benz 300SL Gullwing de 1955, ou encore cette Cadillac V16 de 1934 dont l'actrice Marlène fut un temps le propriétaire (deuxième photo) : ce modèle lancé en 1930 défraiera la chronique jusqu'en 1940. Aux Etats-Unis, ce fut le premier véhicule équipé d'un moteur V16, dont le châssis était personnalisé sur demande de l'acheteur, ce qui rendait cette voiture exclusive et hors de prix. 4076 Cadillac V16 seulement verront le jour en onze années, dont une majorité d'exemplaires fabriqués avant la Grande dépression. Le conflit de la Seconde guerre mondiale accélèrera la chute des ventes jusqu'à l'arrêt définitif de la production. Marlène Dietrich comptait parmi les rares clients pouvant alors s'offrir un tel bijou. Née à Berlin (Allemagne) en 1901, l'actrice partira pour les Etats-Unis en 1930, munie d'un contrat de la Paramount Pictures. Ce sera le début d'un longue carrière qui s'achèvera durant les années 1970.

Quant à la Maserati 250 F, qui verra le jour en 1954, elle ne sortira qu'en 26 exemplaires, tous fabriqués de 1954 à 1958. Le champion de course néo-zélandais Chris Amon en fera l'acquisition en 1961 afin de remplacer son autre voiture, une Cooper-Climax.

 

Une autre Cadillac, pas moins célèbre, est exposée dans ce musée : La Cadillac modèle 50 surnommée « Cadillac de gangster » (en photo ci-dessous), et pour cause. Mickey Cohen, roi du jeu et de la prostitution de 1930 aux années 1950 en achètera un exemplaire, avant d'être jeté en prison pour évasion fiscale. Après l'explosion de sa villa de Brentwood en février 1950, le gangster décidera qu'il lui fallait mieux se protéger et paya la somme de 17000 US$ pour se faire fabriquer une Cadillac à l'épreuve des balles. Le constructeur ne lésinera pas sur les moyens et fabriquera pour Mickey Cohen une véritable forteresse ambulante. Malheureusement, notre gangster, qui ne disposait pas d'un permis lui permettant de conduire un tel engin, la revendra à perte. L'homme décèdera à l'âge de 62 ans d'un cancer à l'estomac, durant son sommeil.


 

Je ne trouverai que peu de véhicules néo-zélandais dans la collection de Sir Len Southward. L'écrasante majorité des modèles exposés sont d'origine anglaise, américaine, ou d'autres pays européens, ainsi que du Japon. Un modèle retiendra tout particulièrement mon attention, celui de la marque américaine Chrysler et de son dodge coupé fabriqué en cuivre en 1920 (ci-dessous). En cherchant bien, je rencontrerai quelques modèles de voitures néo-zélandaises, notamment au sous-sol du bâtiment, qui abrite une partie de la gigantesque exposition. Il y aura d'abord la Begg FM5/01 (deuxième photo), fabriquée à Drummond en 1972 par le constructeur Begg Engineering. George Begg, Néo-zélandais, fabriquera en tout 18 voitures tout au long de sa carrière de constructeur et ce modèle reste le plus abouti de tous même si celle-ci ne sera fabriquée qu'en ...deux exemplaires. Il y aura aussi la Trekka, qui sortira la même année de chez New Zealand Motor Holdings et Otahuhu. Elle sera produite à 2500 exemplaires, équipée d'un boitier à quatre vitesses et d'un moteur de 1221 cc. Au cours des années 1960, le pays avait connu la Homebuilt Special (troisième photo) dont il existera qu'un unique exemplaire, celui que vous avez sous vos yeux. Ce véhicule avait été conçu par un certain John Hill, à Island Bay, à partir d'un chassis Triumph Herald. Quand à la réalisation de l'habillage en osier de l'habitacle, elle est l'oeuvre de David Kelly, originaire du Wairarapa. Autre modèle néo-zélandais, la T-Car Mark I, sortie en 1983 des ateliers de Alternative Cars (Auckland), société spécialisée dans la conception de coque en fibre de verre, et produite à plus de 350 exemplaires.


 

Même si la Nouvelle-Zélande est habituellement plus connue pour ses exportations de viande de mouton et de kiwis, ce pays fera valoir son savoir-faire dans la construction d'une petite moto, la Farmbyke (qu'on pourrait aussi appeler chèvre de montagne tant elle grimpait aisément les cotes), au cours des années 1970, et qui sera surtout destinée aux fermiers. Le constructeur, Motor Components (de Waitara) en écoulera plus de 5000 exemplaires, en deux versions, l'une motorisée avec un moteur Suzuki de 120cc, et une autre version de 90 cc.

 

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