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De Waikanae à Raumati Beach
(Côte de Kapiti, Nouvelle-Zélande)
Heure locale

 

Mercredi 22 mai 2019

 

Quoi de neuf dans mon journal de bord aujourd'hui ? La pire pluie, depuis mon arrivée en Nouvelle-Zélande. J'ai pour projet de visiter le petit musée de Waikanae consacré à la côte de Kapiti mais celui-ci n'ouvre qu'en fin de semaine. Dépité, j'erre dans la petite ville, jusqu'à échanger quelques mots avec un postier. Celui-ci me suggère un autre musée, celui d'Andy qui collectionne tout ce qui a trait à l'armée. Pourquoi pas ? Et de me rendre sur place pour découvrir l'arsenal de mon hôte.

 

La côte ouest ne me réussit pas vraiment jusqu'à présent. Il est vrai que la belle saison s'en est définitivement allée et qu'il faut bien faire avec les aléas locaux, qu'ils soient climatiques (la pluie), économiques (le litre de diesel coute ici entre 10 et 20 cents de plus qu'ailleurs) ou culturels (il n'y a pas grand chose à se mettre sous la dent de ce côté-là, et ce serait plutôt le désert...).

Même pas un office de tourisme sur place pour conseiller les rares touristes encore de passage. Whaikanae dispose pourtant d'attraits : sa plage, avec au large, l'île de Kapiti, une réserve naturelle (évidemment, sous la pluie, ça perd tout son charme!), l'estuaire de Waikanae et son parc naturel...ou encore la réserve marine de Kapiti, avec de temps à autre baleines et dauphins d'Hector à l'horizon. Pourquoi Hector ? Tout simplement parce qu'un certain James Hector, alors curateur du musée colonial de Wellington fut le premier, en 1881, à examiner un spécimen de cet animal d'un mètre quarante de long en moyenne. Cette espèce-là est très présente autour de l'île du Sud, au contraire du dauphin de Maui, qui fréquente plutôt le nord-ouest du pays.

Waikanae a de longue date fait l'objet de fouilles archéologiques et ethnographiques qui ont permis de découvrir que l'endroit aurait probablement servi jadis de campement pour les premiers chasseurs de cet oiseau géant depuis disparu, le moa. Cela se passait il y a tout de même mille ans. D'autres hommes choisiront ensuite de s'établir sur place dont les tribus Ngati Apa, Rangitane et Muaupoko. Et 1824 de voir deux à trois mille hommes de plusieurs tribus côtières embarquer depuis Waikanae Beach afin d'envahir l'île voisine de Kapiti, occupée par la tribu Ngati Toa dont le chef n'était autre que le célèbre tacticien Te Rauparaha qui ne s'en laissa pas conter et sauva bien sûr son île.


 

Quarante années plus tard, Waikanae vécut une autre vie avec l'arrivée du chemin de fer qui participa au développement économique local. Nous sommes alors en 1886 et la petite église Saint Luc a déjà élu domicile là où elle se dresse aujourd'hui, à quelques pas de l'ancien bureau de poste (transformé depuis en musée). Je m'y rends mais celle-ci est fermée au public et ne semble pas contenir de trésor remarquable, excepté certaines parties de l'église originale qui furent insérées dans ce lieu de culte plus récent (des travaux d'agrandissement eurent lieu en 1977 et 1985), je pense entre autres au clocher.

L'actuel musée de Waikanae fut fondé fin 1981 par un groupe d'habitants passionnés par les vieux postes de radio. Et la municipalité de les loger à l'intérieur de l'ancien bureau de poste de la ville. L'exposition permanente de ce musée aborde les postes radio mais aussi la vie quotidienne à Waikanae depuis l'arrivée des pionniers jusqu' à nos jours. L'édifice en question abritera la Poste dès 1908, mais le même bâtiment servira aussi de commerce (deuxième photo ci-dessus). Le premier service de distribution du courrier date de 1841 et s'effectuait entre Wellington et Wanganui, en suivant la route côtière. Six ans plus tard, c'est le poste de police de Waikanae qui recevra le courrier, avant qu'un premier bureau de poste ne voit le jour à l'auberge Ferry, sur la rive sud de la rivière. Et 1865 de voir l'instauration d'une diligence postale assurant de façon régulière le transport du courrier et des passagers entre la capitale néo-zélandaise et Whanganui. Un autre bureau de poste sera bâti en 1885 par Henry Walton (d'où le nom de Waltonville donné au quartier), juste un an avant l'arrivée du rail et du téléphone. Le bureau de poste qui abrite l'actuel musée exerça son activité jusqu'en 1982.

 

Le musée privé où je me rends maintenant se trouve chez un particulier de Raumati Beach, un village distant de quelques kilomètres seulement de Waikanae. Andy, le maitre des lieux, et en photo ci-dessus, me reçoit chaleureusement avant de me conduire au sous-sol de la maison où est installée l'imposante collection d'objets militaires rassemblée de longue date par Andy. L'endroit compte en effet des pièces datant du 19ème siècle jusqu'à nos jours. Très jeune, notre collectionneur sera très admiratif des exploits de son grand-père militaire lors de la Première guerre mondiale et se prendra progressivement au jeu, en acquérant depuis plus de trente années différents objets lors de foires, de brocantes, ou de ventes aux enchères...Le visiteur que je suis interroge son hôte sur sa collection. Celle-ci rassemble des pièces du monde entier (dont certains casques français) et bien sûr, de Nouvelle-Zélande. Ce sont ces articles de l'armée néo-zélandaise que je photographierai lors de cette visite.


 

Si vous vous intéressez à l'histoire militaire en général, et aux deux conflits mondiaux de 1914-18 et 1939-45, sans oublier la fameuse bataille de Gallipoli, ce musée est fait pour vous. Mais ne vous attendez pas à des panneaux explicatifs car il n'y en a aucun. La richesse de ce lieu est uniquement contenue dans les objets présentés (avec détails sur telle ou telle pièce) et sur ...les commentaires experts d'Andy qui connait bien son sujet et semble intarissable. Je passerai une bonne demi-heure à l'intérieur de la pièce principale de 20m2 qui abrite l'essentiel de la collection. Avant d'atteindre cet endroit, nous traverserons un vestibule où sont exposées quelques pièces comme cet uniforme de soldat des services spéciaux SAS (ci-dessous).

Andy complète régulièrement sa collection au hasard des opportunités. Il arrive par exemple que l'Armée néo-zélandaise se sépare de certaines armes désormais désuètes. Une vente aux enchères est alors organisée et Andy y participe en tant que collectionneur reconnu, au même titre que les musées. Cette vente porte souvent sur des milliers d'exemplaires ayant atteint leur limite d'âge et ce qui ne trouvera pas preneur lors de cette vente sera purement et simplement détruit.

 

C'est en 2014 qu'Andy ouvrira les portes de son musée au public . Ce musée, il le dédie à son grand-père, John Nimrod Wickens, tireur d'élite du régiment d'infanterie de Wellington, qui sera blessé en Europe durant la Première guerre mondiale. Et lorsque je lui demande la raison de son intérêt pour tout ce qui touche à l'armée, il répond que l'univers militaire concerne directement notre passé et que chaque objet a sa propre histoire. C'est tellement vrai !

INFOS PRATIQUES :

  • Musée de la Côte de Kapiti, 9 Elizabeth Street à Waikanae. Tél : 04 905 6313. Ouvert les vendredi, samedi et dimanche de 13h00 à 16h00. Entrée libre. Site internet : http://www.kapiticoastmuseum.org.nz/
  • L'actuelle exposition temporaire du musée de Waikanae : Les courses de chevaux de trait, il y a 105 de cela.

  • Musée Das Bunker Kapiti, Allen Road, à Raumati Beach. Tél : 04 299 7776 et portable 027 445 0940. Contactez Andy au préalable (par téléphone ou via un message sur la page Facebook) car les visites n'ont lieu que sur rendez-vous. Pas de droit d'entrée mais les dons sont bienvenus. https://www.facebook.com/Dasbunkerraumatibeach/






 



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