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Sur la Surf Highway 45
(Région de Taranaki, Nouvelle-Zélande)
Heure locale

 

 

Vendredi 24 mai 2019

 

Une belle promenade m'attend aujourd'hui sous un soleil radieux, entre mer et montagne, depuis Opunake, la petite ville aux fresques peintes jusqu'à Oakura et son merveilleux coucher de soleil sur la plage. Au passage, je ferai une halte au cap Egmont où se dresse un vieux phare toujours actif. Le tout au milieu de la campagne verdoyante de la côte ouest. Partons sur la route 45, le paradis des surfeurs.

 

Après une bonne nuit de sommeil dans ma maison roulante, je quitte Whanganui et ses jolies façades pour me lancer sur la route côtière en direction de New Plymouth. J'atteindrai la ville d'Hawera après une heure de route : seconde plus grande ville de la région de Taranaki, celle-ci doit sa création à l'installation d'une base militaire à cet endroit en 1866. En maori, Hawera signifie « lieu brûlé ». Ici même deux sous-tribus locales se feront la guerre et iront jusqu'à faire flamber la maison tribale de la tribu agressée. Les Européens connaitront aussi plusieurs incendies en 1884, 1888 et 1912. D'où l'installation d'un grand château d'eau, dont les habitants semblent très fiers. Il s'agit là d'une attraction touristique locale car on peut gravir les 215 marches de l'édifice et profiter ainsi d'une vue imprenable sur le Mont Taranaki (nom maori) ou Egmont, en photo ci-dessous. C'est selon.


 

C'est là que commence la Surf Highway 45 (route du surf 45) : je traverserai la région de Taranaki, du sud (Hawera) au nord (New Plymouth), sans pour autant longer la mer qui sera souvent dissimulée derrière une campagne verdoyante (deuxième photo ci-dessus) faite de pâtures pour vaches et moutons. La route est de bonne qualité et permet d'aller bon train. Les surfeurs, eux, s'écarteront de la route 45 pour rejoindre le littoral où des spots de surf les attendent, à Opunake, Ngamotu Beach, Kaupokonui Beach, Oakura, East End et Fitzroy. Quant au surfeur internet (dont j'estime être l'un des dignes représentants!), il roule pépère jusqu'à sa prochaine étape : Opunake. Sur ma route, j'apercevrai une grosse miche sur un panneau en traversant le village de Manaia, au-dessus de laquelle il est indiqué en grosses lettres « Manaia, Capitale du pain ». A vrai dire, cette localité doit cette réputation autoproclamée à Alfred Yarrow qui s'installa ici en 1923 et fit de la boulangerie une affaire à part entière. En 2009, son entreprise embauchait plus de 200 employés travaillant H24 et sept jours sur sept pour fabriquer pain et gâteaux qui sont ensuite surgelés avant d'être distribués sur les marchés néo-zélandais, mais également aux Etats-Unis, dans la zone Pacifique et vers l'Asie du Sud-Est.

Opunake, elle aussi, a son histoire. Elle donna à la nation deux grands sportifs, le premier étant Peter Snell (athlète évoluant sur les 800 mètres et le mile) qui sera trois fois champion olympique et détenteur de six records du monde. Notre homme a sa statue à l'entrée de la bibliothèque. Le second est Graham Mourie, ancien joueur et ancien capitaine des Blacks, qui évoluera comme « flanker » (troisième ligne aile, pour les spécialistes de rugby). La petite ville vit le jour dans les années 1880 et vit depuis de l'industrie laitière et du tourisme. Sa plage de sable noir volcanique est très fréquentée, au même titre que les piscines naturelles creusées dans la roche qui sont facilement accessibles à marée masse. Je m'arrêterai quelques instants à la bibliothèque municipale (à l'angle des rues Tasman et Napier) pour me renseigner sur les peintures murales que la ville a choisi d'exposer dans ses rues. Opunake offre en effet une vingtaine de fresques à découvrir au hasard de votre promenade en ville, ou en suivant le plan détaillé qui vous est remis gracieusement sur simple demande. Ces peintures nous décrivent, pour certaines d'entre elles, ce qui fait Opunake, à savoir son riche passé agricole, sa culture maorie et son industrie moderne (ci-dessous).

 

A l'heure de midi, je m'accorderai une pause en allant déguster une pie maison garnie de poulet et de champignons. Arty Tarts (c'est le nom de la boutique) ne désemplit pas et sert ses clients dans une ambiance bon-enfant. Au moment de déguster le plat, je remarque deux lettres « CM » figurant sur le dessus de la pie. Je me renseigne auprès de la serveuse en lui demandant à qui sont ces initiales. Et de me répondre en riant : »C pour chicken et M comme champignons ». Le système est imparable et surtout efficace pour reconnaître les différentes pies qui sont aussi faites maison (tout comme la plupart de ce qui est vendu dans ce magasin). A conseiller !


 

Je reprends ma route en direction du cap Egmont afin d'y voir le phare (ci-dessus) : ce phare qui correspond au phare historique (car il en existe une copie un peu plus loin, je vous en reparlerai) fut bâti en 1864 par Simpson & Co. (Londres), puis livré en morceaux en Nouvelle-Zélande un an plus tard pour être remonté sur l'île Mana (île inhabitée située au sud de l'île du nord). Le nouveau phare sera malheureusement confondu par les navigateurs avec celui de Pencarrow Head (à l'entrée du port de Wellington). On démontera donc ce phare en 1877 pour le réinstaller sur son site actuel, le cap Egmont. Désormais classé comme monument historique, l'édifice est automatisé depuis 1986, comme tous les autres phares néo-zélandais. L'ensemble est constitué d'une tour cylindrique en fonte, avec lanterne et galerie, le tout mesurant une vingtaine de mètres. De couleur blanche, le phare émet un flash blanc toutes les huit secondes et sa portée nominale est de 35 kilomètres. L'installation du phare au Cap Egmont (qui correspond au point géographique le plus à l'ouest du Taranaki) ne plaira pas à tout le monde puisque le peuple maori de la tribu Parihaka manifestera sans violence pour bloquer la reconstruction du fameux phare, en réponse à la confiscation de leurs terres. Il faudra l'intervention d'une quarantaine de gendarmes armés pour que cette construction soit menée à son terme.

Je dois une fière chandelle à l'agent bibliothécaire qui m'a annoncé qu'il y avait en fait deux phares : le vrai et le faux. L'original se trouve bien au cap Egmont et on s'y rend en voiture en empruntant la Cape Road (qui se trouve le long de la Surf Highway 45). Seul un minuscule panneau de couleur jaune indique cette petite route sur laquelle il est d'ailleurs impossible de se croiser. L'autre phare (ci-dessous), accolé au centre nautique du Cap Egmont, est une fidèle copie du précédent et comporte un prisme de 500 kg qui équipait jadis la lanterne historique. Sur place, on trouve non seulement le phare mais aussi un musée sur quatre niveaux qui raconte l'histoire de l'endroit.


 

Je décide de passer la nuit à Oakura, dont les guides vantent la plage et les îles Sugar Loaf qui se profilent au loin. Celles-ci appartiennent depuis 1991 à la réserve marine du même nom et sont des vestiges de la plus ancienne activité volcanique de la région qui eut lieu il y a 1,75 million d'années. Les reliefs et les récifs qui les composent sont des dômes andésitiques érodés reposant sur un socle plongeant entre 5 et 30 mètres de profondeur. Des onze îles, les deux plus grandes (Motumahanga et Moturoa) se détachent nettement. Quant au petit village d'Oakura, il est un village rural typique de Nouvelle-Zélande, organisé autour d'une rue principale. Oakura est aussi le nom du cours d'eau qui s'écoule sur les pentes du Mont Taranaki pour venir se vider dans la mer de Tasman, au nord du petit village. Pour ma part, je ferai une halte au camping se trouvant juste en face de la plage pour profiter du magnifique coucher de soleil.


 

INFOS PRATIQUES :

  • Office de tourisme d'Opunake, à l'intérieur de la bibliothèque municipale (à l'angle des rues Tasman et Napier). Le stationnement ici est gratuit. Les conseils aussi. https://www.southtaranaki.com/Live/Our-District/Opunake
  • Arty Tarts, 90 Tasman Street, à Opunake. Tél : 6 761 8550. Ouvert de 7h00 à 16h00 tous les jours de la semaine. Accès internet gratuit : password est le mot de passe à composer après avoir sélectionné Arty Tarts Guest. https://www.facebook.com/artytartsopunake/

  • The Historic Cape Light & Museum, Bayly Road, à Warea. Bayly Road donne sur la Surf Highway 45. Le site n'est malheureusement ouvert que les weekends de 11h00 à 15h00 ou sur rendez-vous. Entrée gratuite (mais dons bienvenus). Mieux vaut contacter les responsables du projet avant de se déplacer : Len Pentelow (06 763 8489), Chris Aylward (06 763 8507) ou Ron Thompson (06 752 1270).



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