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Exposition "Permis de conduire?"
(Musée des Arts & Métiers, Paris, France)
Heure locale




 

Lundi 5 décembre 2022

 

Devenue un objet du quotidien, la voiture fait partie de notre existence. Incontournable, voire indispensable dans notre société de mobilité, son utilisation n’est pas sans conséquences. Dans ces conditions, celle-ci a t-elle encore un avenir, soixante-dix ans après son avènement ? C’est la question que se pose le musée des Arts et Métiers à travers l’exposition « Permis de conduire ?» présentée au public jusqu’au 7 mai 2023. Une invitation à découvrir les dernières nouveautés en matière de motorisation, de véhicules autonomie et de pratiques de mobilité, et à réfléchir sur la relation particulière que nous entretenons avec l’automobile.

 

Qui se souvient du célèbre fardier de Nicolas Joseph Cugnot, première « automobile » à vapeur conçue en 1770, ou de la Formule 1 qui fera d’Alain Prost le vice-champion du monde en 1983 ?

Le Musée des Arts & Métiers abrite quatorze véhicules de référence dont certains iconiques comme la Ford T ou l’Hélica. Cela fait déjà 130 ans que la voiture a transformé nos vies et nos paysages tout en bouleversant la notion de distance et notre façon de vivre ensemble.

Choisir un modèle de véhicule n’est pas un acte anodin car c’est assumer une préférence en matière de vitesse, de sécurité, de confort, d’esthétique, de plaisir et de...citoyenneté.

A l’heure où l’on nous serine l’importance de préserver la planète, on peut se demander s’il nous sera encore permis de conduire demain. Si oui, quels seront les types de voitures utilisés ?

 

Le parcours de l’exposition débute avec cette question : L’automobile a t-elle encore un avenir ?

Que ce soit pour des trajets récurrents ou occasionnels, par obligation ou par plaisir, celle-ci nous offre la mobilité à laquelle nous aspirons, même si son recours massif engendre pollution, accidents et embouteillages. Nouvelles motorisations, véhicules autonomes et adaptation de nos pratiques de mobilités laissent profiler une profonde transformation de ce secteur qui affectera peut être la relation privilégiée que nous entretenons avec cet objet du quotidien.

Quid de l’explosion de la production automobile durant les Trente Glorieuses (1945-1975) avec sa grande variété de modèles ? Conducteurs (ou pas), de grandes dates restent gravées dans notre mémoire : visites au Salon de l’Auto, énervement dans les embouteillages, excitation des grands départs en vacances ou tournis dans les virages sur les routes de montagne, la voiture est plus qu’un moyen de transport.

Un regard en arrière nous permet d’observer que la voiture sera devenue si indispensable au cours du 20ème siècle que l’aménagement du territoire s ‘appuiera largement et durablement sur elle.

Les premiers projets de voitures populaires sont formalisés dès les années 1930 mais leur production et leur commercialisation n’interviendront qu’ à l’issue de la Seconde Guerre mondiale.

Alors que la France tente de se reconstruire, le Salon de l’Automobile de 1947 est l’occasion de découvrir la Renault 4 CV de série, tandis que Citroën dévoile la 2 CV un an plus tard.

Economiques à l’achat et à l’usage, robustes et polyvalentes, ces modèles confirment la remise en marche de l’économie nationale et l’amélioration d’un niveau de vie qui avait tant souffert durant le conflit mondial. La 4 CV ne sera t-elle pas la voiture la plus vendue en France jusqu’en 1955 et le premier véhicule français à avoir été produit à plus d’un million d’exemplaire ?


 

Pour nous, la voiture est plus qu’un moyen de transport : omniprésente dans notre quotidien (dans les films, la littérature ou dans les foyers) celle-ci est devenue un espace privé (au même titre que le domicile) révélateur du statut social et de la mentalité de son propriétaire.

Conduire aujourd’hui est un acte banal, avec près de 40 millions d’automobilistes dans le pays. Et la voiture d’être constituée à la base d’une carrosserie, un moteur et une transmission. Le tout étant complété par des dispositifs de conduite, et de sécurité en s’appuyant sur la mécanique, l’électronique et les matériaux innovants.

Et la magie de l’automobile d’agir au moment où l’on tourne la clef de contact : l’exposition présente des manips permettant de découvrir le fonctionnement d’éléments parfois complexes, comme le moteur à quatre temps, la boite de vitesses ou le frein à disque. Se doute t-on qu’une automobile contient en moyenne 30000 pièces ?

 

Sur le parcours, le visiteur aborde le banc d’essai et la conduite automatisée :

- Le banc d’essai permet de réaliser crash tests, expériences en soufflerie, et tests des phares et des pneumatiques, afin de mesurer les performances de cet « objet de science » roulant, et affiche les meilleurs résultats en matière de fonctionnement et de sécurité.

- La conduite automatisée promet d’améliorer la sécurité tout en fluidifiant le trafic. Toutefois, ce système en est encore qu’à ses débuts puisqu’il coulera encore de l’eau sous les ponts avant que ces véhicules dits « autonomes » ne cohabitent avec les voitures classiques.

 

Puis, la voiture électrique « Jamais contente », conçue et fabriquée par l’ingénieur belge Camille Jenatzy en 1899 est à son tour présentée.

L’engin, équipé de 100 batteries de 2 Volts, sera le premier véhicule à dépasser la vitesse de 100 km/heure, à Achères, le 29 avril de cette même année. Toutefois, le poids, le temps de charge et la faible autonomie des batteries à cette époque repousseront aux calendes grecques le développement de ce type de voiture.

Quant à la réduction de la pollution générée par les moteurs, combiné au niveau élevé de performance, elle constitue un enjeu de taille pour l’industrie automobile. Et le visiteur de découvrir en détails les différentes options existantes pour atteindre ce challenge.

Si les différentes mobilités offertes au public comme l’autopartage ou le covoiturage sont décrites, la voiture est aussi présentée comme un « objet de rêve » dont les performances apparaissent parfois surfaites par rapport à nos vrais besoins.

L’ «Oeuf », véhicule de poche mis au point en 1942 par le peintre Paul Arzens en fut un exemple, avec son moteur électrique qui lui permettait de s’affranchir des rationnements de carburant sous l’Occupation. La voiture rêvée s’affiche enfin au cinéma sous la forme d’un véhicule idéal pour lequel rien n’est impossible.

Le reste de la visite nous convie à explorer le parcours permanent du musée, avec d’entrée, l’automobile créée par le designer Dominique Wilcox en 2014, laquelle laisse entrevoir ce que pourrait être les transports au milieu du 21ème siècle. Espace de vie sur quatre roues, cette voiture peut accueillir une personne pouvant prendre place dans un lit recouvert d’une carrosserie en vitrail.

 

Puis, le visiteur fait un bon dans le temps avec l’épopée automobile qui s’étend sur plus de deux siècles. Le musée profite de l’exposition « Permis de conduire ? » pour mettre à l’honneur les pièces exceptionnelles qui retracent cette épopée dont :

- L’automobile «La Baleine » créée par Paul Arzens en 1938. Le véhicule offre une ligne impressionnante, avec sa carrosserie en tôle d’acier et son pare-brise en Plexiglas.

- L’Hélica, inventée par l’ingénieur Marcel Leyat aux débuts des années 1920, une voiture étonnante qui rappelle la voiture volante comme un avion sans ailes.

- La Fardier à vapeur de Joseph Cugnot, la plus ancienne automobile de l’histoire.

- La voiture à vapeur « L’Obéissante » conçue et construite par Amédée Bollée en 1873,et célèbre pour sa grande maniabilité.

- Le tricycle à vapeur de Léon Serpollet, premier véhicule à être propulsé par une chaudière à vaporisation instantanée.

- Le quadricycle Peugeot type 3, inventée en 1892

- L’automobile Panhard-Levassor type M2E, véritable concentré d’innovations au moment de sa sortie en 1896.

- L’automobile Benz Victoria, conçue en 1898 par l’ingénieur allemand Carl Benz.

- L’automobile Panhard type M2F Dog-Car modifiée, née en 1898.

- L’automobile vis-à-vis De Dion-Bouton en 1899.

- L’automobile Peugeot 112A dite Grand Tourisme, en 1909.

- L’automobile Ford T (1913)

- L’automobile Citroën C6G (1931)

- L’automobile Hispano-Suiza type K6 « coupé de ville » (1935), véhicule de luxe et de prestige.

- La Formule 1 Renault RE40 (1983) la reine des grands prix.

 

 

INFOS PRATIQUES :

  • Exposition « Permis de conduire ? », jusqu’au 7 mai 2023, au Musée des Arts & Métiers, 60 rue Réaumur, à Paris (3ème). http://arts-et-metiers.net.
  • Catalogue de l’exposition : 192 pages, 22€. En vente en librairie et à la boutique du musée.







 



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