Revoir le globe
Top


Gifu
(Préfecture de Gifu, Japon)
Heure locale

Samedi 23 juin 2012

 

Gifu est la capitale de la préfecture du même nom. Ce nom de Gifu est le nom d'un mont chinois et fut choisi par Oda Nobunaga, l'un des plus célèbres généraux du Japon. Située au centre de l'île de Honshu, la préfecture de Gifu faisait au IV ème siècle partie des terres de la cour du Yamato. Compte tenu de sa position géographique centrale, cette région fut le théâtre de nombreuses batailles décisives dans l'histoire du pays. L'une de ces plus anciennes batailles fut la Guerre de Jinshin (en 672) qui aboutit à l'établissement du 40 ème Empereur du Japon, l'Empereur Tenmu. Il y eut aussi la bataille de Sekigahara, qui mit fin à l'époque Sengoku et permit la naissance de l'ère Edo.

Le département de Gifu se compose des anciennes provinces de Hida et de Mino. Le nom de la préfecture a été emprunté à celui de la ville de Gifu donné par Oda Nobunaga durant sa campagne d'unification du pays en 1567. Gifu fait référence à la montagne chinoise Qishan ( montagne légendaire depuis laquelle une grande partie de la Chine fut unifiée) et à Qufu (lieu de naissance de Confucius). Le choix de ces deux références suggère que Nobunaga Oda souhaitait apparaître comme un homme d'esprit désireux, d'unifier à son tour le Japon. Autrefois, le département de Gifu était réputé pour sa fabrication d'épées (dans la ville de Seki). La préfecture de Gifu est de nos jours l'une des rares préfectures nippones à ne pas disposer d'un accès à la mer. Son paysage est dominé par des vallons et des montagnes (ci-dessous) et le regroupement administratif réalisé depuis a rayé de la carte certaines villes anciennes. L'économie de cette région souffre beaucoup mais offre cependant de nombreux débouchés touristiques et dans les métiers de services. Région historiquement peu productive de riz, elle développa surtout l'art de la céramique qui attire depuis sur place une main d'œuvre d'étrangers d'origine japonaise peu qualifiée, les nikkei. Heureusement, Gifu, mais aussi Gero, Shirakawa et Takayama offrent des attraits importants pour les touristes.


 

La ville de Gifu, elle, fut longtemps un centre de production du textile et possède toujours aujourd'hui de nombreuses arcades commerçantes comme celle de Yaganase (ci-dessous). Une petite promenade dans cette ville couverte permet de trouver habits, chaussures et accessoires de mode, issus de la production locale. La cité accueille également les sièges sociaux d'entreprises de métallurgie et de sous-traitants de l'industrie automobile. Située non loin de la grande ville de Nagoya, Gifu fait un peu figure de cité-dortoir. De nombreux bâtiments situés au centre-ville abritent des appartements résidentiels de 2 ou 3 pièces.

Le temps me permet de déambuler à pied dans la ville. Je découvre sur la place de la gare JR la statue du personnage incontournable de la cité, Nobunaga Oda (deuxième photo ci-dessous). Les rues principales sont larges et permettent un trafic aisé pour la circulation automobile et les autobus. Pour 200 yens, je me rends ainsi de la gare JR au Mont Kinka (en quinze minutes environ) au pied duquel se trouve le parc de Gifu.


 

Ce parc, très agréable en toutes saisons, permet de visiter le musée des insectes, l'un des musées de ce type les plus populaires du pays. On y trouve un grand nombre de spécimen récoltés dans le monde entier (300 000 spécimen et 12 000 espèces) y compris le papillon de Gifu. Un grand musée d'histoire de la ville est aussi disponible (voir infos pratiques) mais je ne le visiterai pas car il ne m'est pas possible de réaliser les photos souhaitées. Juste en face du musée se trouve une jolie fontaine avec des jets d'eau et en son centre une statue de femme. Non loin de là, je découvre un jardin reposant où l'eau coule paisiblement. Un jardin d'iris (ci-dessous) se trouve à côté d'une treille qui invite à la relaxation. D'ailleurs des japonais s'y sont allongés pour prendre un peu de repos en ce milieu de journée. Le parc de Gifu permet aussi d'observer les ruines de la résidence de Nobunaga Oda (deuxième photo). Il suffit de franchir une grande porte (torii) pour accéder à ce qui furent les fondations d'une grande bâtisse de quatre étages (d'après le témoignage d'un missionnaire portugais de l'époque). Des fouilles archéologiques entreprises en 1984 permirent de mettre à jour un passage en pierre (peu courant pour l'époque) et des sous-bassement faits de gros rochers.


 

Une pagode à trois étages domine le paysage (ci-dessous) bien que noyée dans la végétation en cette période de l'année. Elle ne peut malheureusement pas être visitée mais les courageux pourront monter jusqu'à son entrée. Cette pagode appelée aussi Gifukoen Sanjunoto fut bâtie le 21 novembre 1917 pour commémorer l'ascension sur le trône de l'empereur Taisho. Son sous-bassement est fait de pierres et la structure fut construite avec le bois récupéré de l'ancien pont Nagara (qui s'effondra le 28 octobre 1891 lors d'un important tremblement de terre dans la région de Mino).L'édifice fut dessiné par Chuta Ito (considéré comme le fondateur de l'architecture japonaise) mais l'endroit de la construction dut, dit-on, sélectionné par un célèbre peintre de Gifu, Gyokudo Kawai.

Un autre parc, le parc de Kogane, offre de voir le sanctuaire Kogane (deuxième photo). Ce sanctuaire fut construit en 135 et fut longtemps considéré comme un lieu de prières et de bénédiction pour l'argent. 150 000 pèlerins y affluent lors des fêtes du Nouvel an et ce sanctuaire participe au Festival de Gifu qui se tient le 5 avril. Détruit en 1891 par le tremblement de terre de Mino, il sera rebâti en 1905 (14 ans plus tard). Tout près, se trouve un ancien tramway qui transporta autrefois les habitants de Gifu (troisième photo).


 

A quelques encablures du parc de Gifu se trouve le temple Shoho-ji (ci-dessous) et son immense bouddha. Ce temple est affilié au temple Ohbakusan Manpukuji de la ville d'Uji (Préfecture de Kyoto). En 1790, on décida d'ériger une immense statue de bouddha pour protéger le pays des famines et des séismes. Cela donne une construction impressionnante avec un pilier central mesurant 1,80 mètre de circonférence, et taillé dans du bois de ginko. La structure de l'édifice est faite de différentes essences de bois tandis que le Bouddha fut fait à partir d'une structure de bambou recouverte ensuite d'argile. Celui-ci mesure 13,63 mètres de haut, et son visage mesure 3,63 de long à lui seul, ses oreilles, 2,12m, et son nez, 36 cm de haut (ci-dessous). La statue est recouverte de feuilles d'or. Plusieurs tonnes de soutras furent aussi nécessaires afin de construire la statue géante, et faute d'en posséder suffisamment, le prêtre bouddhiste Ityuu et ses étudiants parcoururent le pays pour en rassembler d'autres et trouver de l'argent. A l'époque, on ne se déplaçait qu'à pied et ce voyage dura 25 années. Le fameux prêtre passa l'arme à gauche en 1815 avant même de voir le résultat de son travail. Son successeur, le prêtre Kohshuu achèvera cette tâche treize ans plus tard. 38 années s'étaient alors écoulées entre le moment où la décision d'ériger la statue avait été prise et son achèvement. Un bel exemple de persévérance! Le noble représentant du clan féodal Owari assista à son inauguration et la cérémonie connut un tel succès cette année-là que Nobunaga Oda parvint à prendre le contrôle de Gifu puis bâtit un château. Dans l'entrée (à l'intérieur) se trouve une statue (troisième photo) que les japonais caressent en différents endroits avant de reproduire les mêmes gestes sur eux-mêmes. J'observe aussi des dizaines de statuettes (quatrième photo) dont je ne connais pas la signification mais qui semblent honorer le grand Bouddha.


 

Un autre quartier mérite de faire un détour: Kawaramachiya. Ce quartier ancien, situé le long de la rivière Nagara est constitué de maisons de marchands (ci-dessous). On y trouve aujourd'hui des commerces, des entreprises mais aussi des restaurants. La balade me transporte plusieurs siècles en arrière et me rappelle d'autres villes japonaises avec leurs constructions traditionnelle, construites sur une structure en bois avec des murs aux armatures de bois recouvertes de terre puis de bois.


 

Gifu est une ville où il se passe beaucoup de choses tout au long de l'année: Le 3 février, on assiste au festival Gyokushouin Setsubun, puis au Koyomi no Yobune (lors du solstice d'hiver). Début mars, c'est le festival des pruniers avec ses 1300 arbres de 50 espèces différentes. De début mars à début avril, on y célèbre la floraison des cerisiers le long de la rivière Nagara. Puis, c'est le festival Dosan ( le premier samedi d'avril et le jour suivant) et le festival de Gifu (le premier samedi d'avril) qui consiste en de nombreuses festivités dans les temples de la cité avec défilés de chars et de sanctuaires miniature. Le deuxième samedi d'avril, le festival du Feu de Tejikara prend le relais. On assiste alors dès 19h00 à un gigantesque feu d'artifices sur la rivière. Même chose le dernier samedi de juillet et le premier samedi du mois d'août avec le festival du feu d'artifices de la rivière Nagara. Puis, en août, se tient le festival de nuit du théâtre Noh sur la même rivière. Vous aurez peut être la chance d'observer les azalées fleuries au printemps si vous passez au temple Dairyu-ji. En automne (premier samedi et dimanche d'octobre), a lieu le festival de Nobunaga, hommage au fameux général unificateur, avec sa parade de soldats. Fin octobre-début novembre, les chrysanthèmes entrent en scène à leur tour avec le Show des Chrysanthèmes. On peut y admirer 3000 spécimens de cette fleur symbolique pour le Japon. Fin novembre-début décembre, il sera temps d'admirer les superbes couleurs d'automne sue la bassin Matsuo (conçu comme un réservoir en 1885). Pas une minute à perdre si vous passez dans le coin.

INFOS PRATIQUES:


  • Site de la Préfecture de Gifu: http://www.pref.gifu.lg.jp/English/

  • Nawa Insect Museum (musée des insectes), ouvert de 10h00 à 17h00. Entrée: 500 yens. Site internet: http://www.nawakon.jp/

    Descendre à l'arrêt de bus: Gifu Koen, Rekishi Hakubutsukan-mae

  • Musée d'histoire de la ville, 18-1, 2Chome, Omiya-cho, Gifu. Tel: 058 265 0010. Ouvert tous les jours (sauf le lundi) de 9h00 à 17h00. Droit d'entrée: 300 yens. Photos autorisées uniquement à certains endroits (se renseigner). Présentation de l'artisanat local et des différents aspects culturels de la cité(costumes). Périodes abordées: Age préhistorique, période médiévale, époque actuelle.

 

             Arrêt de bus: Gifu Koen, Rekishi Hakubutsukan-mae

 

 

 

 









 



Retour aux reportages







Qui Suis Je - Reportages - Médiathèque - Calendrier - Pays - La lettre - Contact
Site réalisé par Kevin LABECOT
Disclaimer - Version mobile