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Niigata
(Préfecture de Niigata, Japon)
Heure locale

Samedi 7 juillet 2012

 

Pour mon dernier weekend de mon périple estival au Japon, j'embarque en gare de Tokyo, à bord d'un shinkansen Max (à deux niveaux) à destination de Niigata. Cette ville côtière de 850 000 âmes environ se situe dans la région du Chubu. C'est d'ailleurs de nos jours la plus grande ville au bord de la mer du Japon. Celle-ci avait été désignée pour devenir un port franc dès 1858 mais le tirant d'eau étant insuffisant, Niigata ne s'ouvrira au commerce avec l'étranger qu'en 1869. our mémoire, le Chubu correspond à la région centrale de l'île de Honshu (la plus grande île de l'archipel). Sa principale caractéristique est de posséder un relief très montagneux. Notre train traversera effectivement de nombreux tunnels tout au long du parcours. A l'intérieur, il existe plusieurs régions dont celle de Niigata (région appelée Koshinetsu). Il ne me faudra que deux heures pour rejoindre Niigata depuis la capitale nippone. La gare ressemble à celles que je rencontre souvent lors de mes nombreux déplacements en train: Propre, fonctionnelle et située dans la ville, à proximité de tout. C'est un avantage. Je dispose ainsi à deux pas des autobus touristiques pour rayonner dans toute la cité, mais ces derniers s'avéreront finalement peu pratiques, et ce, en dépit de la pluie continue qui s'abattra toute la journée sur la cité. Mon hôtel (Toyoko Inn) se trouve à 50 mètres de la sortie de la gare et je suis bien situé pour reprendre éventuellement un train, un autobus ou un taxi. Ma première visite sera pour le marché du poisson Pia Bandai (ci-dessous). Une activité intense y règne et l'on trouve un choix impressionnant des produits de la mer sur les étals.


Je me rends ensuite à la Tour Toki Messe, toute proche, avant de partir dans le centre historique de la ville. Je longe la rivière Shimano en passant par le pont observatoire (Observatory Deck).On sait que le site de Niigata est habité depuis la période Jomon (du X ème au III ème millénaire avant J.C). Et une forteresse y aurait été construite en 647. Mis le développement de Niigata, lié à son port, ne débutera qu'au XVI ème siècle. En 1564, on parle pour la première fois de ce port situé à l'embouchure de la rivière Shinano. La province qui s'appelait autrefois Echigo ( l'actuelle région de Niigata) doit beaucoup aux prouesses militaires d'un certain Uesugi Kenshin. Alcoolique notoire et seigneur de guerre sous la période Sengoku, il excella par son expertise militaire et stratégique ainsi que par sa foi dans le dieu de la guerre, Bishamonten puis prendra son nom définitif après s'être fait moine bouddhiste.

Suite au traité d'amitié et du commerce avec les Etats-Unis, signé en 1858, Niigata devient l'une des cinq villes japonaises ouvertes au commerce international. On érige le premier pont Bondai au-dessus de la Shinano en 1886 dans le but de relier la ville de Niigata ( sur la rive est) à Nuttari ( sur la rive ouest). Ce pont (photo ci-dessous) avait été construit en bois, et était à l'époque le plus long pont du Japon avec ses 723 mètres de longueur. L'actuelle pont, lui, fut érigé en 1929, et enjambe le fleuve avec ses six arches sur une longueur de 307 mètres. Je profiterai d'une vue plus panoramique depuis le 31è étage de la tour Toki Messe le long de la rivière Shimano. D'en haut, on profite d'une vue panoramique sur les quatre points cardinaux. Je domine ainsi ( même si la météo défavorable n'offre qu'une piètre visibilité) les montagnes environnantes ( avec entre autre, les monts Ninojitake à 1421 mètres, Gozu à 912 mètres et Hishigatake à 974 mètres). La Mer du Japon me tend les bras (photo ci-dessous): Celle-ci s'étend à l'ouest de l'océan Pacifique, et est entourée à l'est par les îles japonaises d'Hokkaido, d'Honshu (Niigata) et de Kyushu, à l'ouest, par la péninsule coréenne et au nord par la Russie. C'est peut -être pour cela que les informations des panneaux touristiques mentionnent aussi la langue russe.


Niigata compta parmi les quatre villes qui devaient être bombardées par les Américains en cas de non capitulation du pays lors de la seconde guerre mondiale. Heureusement, elle eut plus de chance qu'Hiroshima. Une autre particularité de la ville: Ses canaux. Ces derniers parcoururent la cité jusqu'aux années cinquante et lui ont donné le nom de Ville de l'eau ou encore de Petite Venise. Ces canaux, bordés de saules (ryu en japonais), ont aussi donné leurs noms à plusieurs édifices de la ville (comme son théâtre ou un des ponts). Le temps exécrable d'aujourd'hui ( pluie battante)ne me laissera pas le loisir de les parcourir.

Les années soixante furent assombries par l'apparition de la maladie de Minamata (due à une pollution par le mercure, alors déversé dans les eaux par une entreprise locale). Puis par un gros tremblement de terre (en 1964) qui provoqua de gros dégâts et un tsunami ( de six mètres de haut tout de même). Notons enfin que Niigata est avant synonyme de riz ( le riz de Niigata est réputé comme l'un des meilleurs du Japon, et c'est celui que je consomme moi-même). Depuis 2009, la ville est jumelée avec la ville de Nantes( Loire-Atlantique).


Il me suffit de franchir la Shimano pour me retrouver tout proche du vieux Niigata. Je croiserai au cours de ma promenade dans Furumachi dori, quelques chiens (ainsi que leurs maitres) sympathiques, comme ce chien d'Akita (ci-dessous) qui semble faire une sieste réparatrice. Au préalable, je traverse le marché Honcho, situé sous une galerie couverte (première photo ci-dessus). Les brochures touristiques le décrivent comme la « cuisine de Niigata ». En ce qui me concerne, je n'y ai vu que quelques étals de légumes, avec de temps à autre, des marchands de fleurs. L'endroit est sympathique mais pas exceptionnel. On trouve parait-il, dans un coin surnommé Ninjo Yokocho, une foule de petits restaurants japonais ou pas. Pour ma part, je n'ai croisé ce matin qu'un stand de poissons grillés, dans une rue adjacente au marché Honcho (deuxième photo ci-dessus).


A deux pas de là se trouve la rue de Furumachi-dori (vieille ville). Il s'agit d'une rue couverte ( comme il en existe dans de nombreuses villes japonaises) avec boutiques et restaurants. J'y croiserai quelques statues de joueurs de base-ball (grandeur nature) dans différentes positions de jeu, et aussi quelques façades rappelant parfois la France (comme ce Chamonix Coffee en photo dans l'album) ou bien cette sympathique pâtisserie ( pas spécialement française d'ailleurs!) que j'ai photographié (ci-dessous). Si vous passez par là, rentrez à l'intérieur et immédiatement sur votre gauche après avoir franchi le seuil de la boutique, vous apercevrez une vitrine représentant un atelier de pâtisserie d'autrefois ( également en photo dans l'album photos Asie) L'endroit est agréable, le personnel d'une extrême gentillesse, et les gâteaux délicieux (voir infos pratiques).


Je me rendrai ensuite au parc Hakusan mais cette visite fera l'objet d'un autre reportage. Je m'arrêterai aussi à la maison de l'ancienne assemblée du gouvernement de Niigata. Là encore, j'en parlerai séparément. Il existe plusieurs musées dans la ville mais je n'en visiterai qu'un. Et encore, ce n'est qu'une annexe au vrai musée de la culture du Nord (qui était autrefois la résidence de la famille Ito, le plus gros propriétaire terrien de Niigata) logé dans un manoir possédant 65 pièces ( ce musée-là se trouve à l'écart de Niigata). Je visiterai une maison japonaise typique après m'être déchaussé, ainsi qu'un petit jardin japonais assorti d'un abricotier généreux en fruits. Je resterai dans ce lieu quinze minutes en tout et pour tout.


Non loin de là, une autre maison, la maison de Niitsu (ci-dessous) présente davantage d'intérêt mais il est interdit de photographier l'intérieur. C'est dommage car son propriétaire, le Baron Tsunekichi Niitsu, avait fait construire cette demeure en 1881 afin d'y recevoir ses amis étrangers. On y trouve donc plusieurs chambres (chaque chambre s'intéresse à un pays différent de l'Europe) dans lesquelles les invités étaient supposés se sentir comme chez eux.


Je passerai enfin quelques instants dans l'église catholique de Niigata (ci-dessous). Là encore, armé de mon plan et de quelques rudiments de japonais, je parviendrai à trouver l'endroit, un peu isolé dans un quartier. Malheureusement, aucune brochure ne sera disponible dans une autre langue que le japonais et je resterai sur ma faim. L'intérieur de l'église est charmant, lumineux et reposant. Cette église dépend du docièse catholique de Niigata (infos pratiques). Le diocèse fut créé le 13 aout 1912 et comprenait à l'époque les préfectures d'Akita, de Yamagata et de Niigata, de Toyama, Ishikawa et Fukui. La gestion en fut confié aux Pères allemands de la société du verbe divin. C'est actuellement un de ces pères, Isao Kikuchi, qui est évêque de la ville depuis 2004. Le diocèse de Niigata avait fait parlé de lui lors des miracle de Notre Dame d'Akita (dont j'avais relaté l'histoire lors d'un précédent reportage).


Face aux pluies continuelles qui se sont abattues aujourd'hui sur la région, j'ai du écourté ma visite de Niigata. Il y a pourtant bien d'autres choses à voir comme par exemples des musées: Le musée Aizu Yaichi, qui présente une riche collection d'oeuvres de Monsieur Yaichi qui fut natif de Niigata. Né en 1881, à la fois historien de littérature, poète et calligraphe, il fut originaire du quartier de Furumachi, tout proche. Il fut aussi féru de littérature de l'époque de Nara, et son recueil de poésie le plus connu paraitra en 1924, sous l'intitulé Nankyo Shinsho.

Le musée des arts de Niigata présente quant à lui une collection permanente d'oeuvres modernes mais aussi des réalisations d'artistes locaux. Enfin, le musée d'histoire de la ville , appelé aussi Minatopia, fait le tour de l'histoire de Niigata, de son port et de ses environs. Plusieurs expositions sont présentées et sont hébergées dans différents bâtiments historiques comme cette ancienne maison des douanes datant de 1869 ou encore une ancienne annexe de banque.

On mange et on boit (bien) aussi à Niigata, ville, nous l'avons vu, qui offre une grande variété de produits de la mer. Vous pourrez ainsi goûter le wappa-ni (petits poissons grillés et épicés), le boeuf de Murakami, le Noppe (ragoût de légumes), le sasadango (une sucrerie à base de riz et de haricot rouge), les crabes, les nouilles Hegi-soba, et le riz Uonuma Koshikari . Pour arroser le tout, il existe, sachez-le, le vin de Iwanohara. On y trouve aussi du saké et la meilleure solution est sans doute de se rendre dans une boutique vendant ce genre de breuvage. Ou bien de se rapprocher de l'association des brasseurs de saké de la ville (voir infos pratiques).

Après avoir fait bombance, vous aurez sûrement envie de vous distraire en allant, pourquoi pas, voir danser les geishas de Niigata. Il vous suffira bien souvent de vous adresser à la réception de votre hôtel afin de réserver votre place pour ce spectacle qui rivalise avec celui que l'on peut observer à Kyoto. Un package comprenant généralement la danse des geishas, le diner, une tasse de macha (thé vert) en compagnie des geishas et une photo souvenir (voir infos pratiques). Le quartier de Furumachi est considéré au Japon comme un des trois endroits de référence ( avec le quartier de Gion à Kyoto et celui de Shimbashi à Tokyo) pour voir danser les geishas. Cela fait en effet 200 ans que ces femmes représentent la distraction typique de cette ville portuaire. Cette tradition remonte à l'époque Edo. A cette époque, Niigata était le port le plus fréquenté sur la Mer du Japon. De nos jours, la cité reste le plus gros producteur de riz du pays et accueille également de nombreux visiteurs étrangers, qui permettent à quelques 300 geishas de déployer régulièrement leurs charmes.

 

 

INFOS PRATIQUES:

 


  • Site officiel (en japonais) de la ville de Niigata: http://www.city.niigata.lg.jp/

  • Office de tourisme de Niigata: http://www.nvcb.or.jp/en/

    Un bureau d'informations touristiques est à votre disposition à la sortie Est de la gare (sur la place de la gare, en face de la boulangerie Vie de France). Ouvert de 9h00 à 18h00.

  • Niigata City Loop Bus ticket: Un seul ticket vous permet de circuler sur des autobus touristiques desservant vingt arrêts (à proximité de sites touristiques). Il vous en coût 500 yens par jour. Ce ticket permet aussi de bénéficier de réductions dans différentes attractions, sur simple présentation. Mon vécu personnel: Je n'ai utilisé mon ticket qu'une seule fois en une journée, car, à chaque fois que je désirais reprendre un de ces autobus à un arrêt, il me faillait attendre entre trente et quarante minutes. J'ai bien souvent préféré marcher d'une attraction à une autre pour gagner du temps. Par ailleurs, je n'ai jamais pensé présenter ce ticket à l'entrée des attractions. Conclusion: Ce ticket ne me paraît pas intéressant.

  • Ecole d'animation de manga japonais, 5-602-1 Furumachi-dori, Chuo-ku à Niigata. Tel: 25 210 8333. Site internet: http://www.web-jam.jp/

  • Pâtisserie HARITO, Furumachi-dori 5 à Niigata.

  • Musée de la Culture du Nord à Niigata. Tel: 025 222 2262. Infos uniquement en japonais. Intérêt culturel limité mais accueil sympathique. Site internet (en japonais, car la page anglaise ne fonctionne pas): http://hoppou-bunka.com/niigatabranch/

     

    Droit d'entrée: 450 yens.

  • Eglise catholique de Niigata, à proximité de la caserne des pompiers. Site internet du diocèse catholique (en japonais uniquement): http://www.cbcj.catholic.jp/jpn/diocese/niigata.htm

     

    Messes à l'église: Du lundi au samedi, à 6h30. Le dimanche, à 6h30, 9h30, 18h00.

  • Musée Aizu Yaichi: http://aizuyaichi.or.jp/home.html

  • Musée d'Histoire de Niigata, 2-10 Yanagishima -cho à Niigata. Tel: 025 225 6111. Ouvert de 9h30 à 18h00 tous les jours sauf le lundi. Droit d'entrée: 300 yens. Site internet: http://www.nchm.jp/contents15_english/15index.html

  • Association des brasseurs de saké de Niigata: http://www.niigata-sake.or.jp/en/

  • Geishas de Niigata: Soirée spectacle. Renseignements au 025 265 8000 (Bureau de tourisme de la ville)











 



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