Revoir le globe
Top


Takamatsu et ses Jardins
(Préfecture de Kagawa, Ile de Shikoku, Japon)
Heure locale

Mercredi 3 juillet 2013

 

La journée d'aujourd'hui va être consacrée à la visite de Takamatsu, où nous faisons escale pour quelques jours. Située sur la côte de la mer de Seto, Takamatsu compte quelques 500000 âmes. Soraya et moi y sommes arrivés par le train Marine Liner il y a deux jours. La construction du pont de Seto permet désormais un trafic ferroviaire entre Okayama (Honshu) et Takamatsu (Shikoku). La cité s'appelait autrefois Sanuki, du nom de la province du nord-est de l'île de Shikoku dans les temps anciens. A l'époque, il existait un château: Le château de Takamatsu ou « château Tamamo » (de l'ancien nom du site où il fut érigé). Notre balade nous conduit naturellement au parc Tamamo: Le château, ou du moins ce qu'il en reste, s'éleve face à la mer de Seto (on compte seulement trois châteaux côtiers de ce genre au Japon). Ses douves se remplissaient et se vidaient au rythme des marées et des bateaux pénétraient même à l'intérieur du château. Il existait alors trois douves: Les douves extérieures, les douves centrales et les douves intérieures. Les embarcations passaient par la Tour Tsukimiyagura (en photo ci-dessous) qui servait à la fois d'endroit pour observer la lune, et de tour de guet pour surveiller les allées et venues des bateaux. De là, on annonçait également l'arrivée du chef de clan dans les murs. La tour fut achevée en 1676, sous le règne de Yoritsune Matsudaira (2ème génération). Une autre tour, la Tour Ushitora (deuxième photo), fut quant à elle érigée en 1677et possède trois étages. Elle porte le nom de sa position puisque Ushitora voulait autrefois dire « nord-est ». Devenu bien culturel depuis 1950, le bâtiment sera transféré à la ville en août 1965 et bénéficiera d'une rénovation couteuse (plus de 28 millions de yens) qui durera deux années.


 

Le château de Takamatsu fut pour la première fois construit sur ordre de Hideyoshi Toyotomi, en 1588, par un de ses vassaux, le lord Chikamasa Ikoma, qui y séjournera, lui, et ses descendants, durant 54 ans (soit quatre générations). En 1642, Yorishige Matsudaira vint s'y installer et sa famille restera sur place pendant les 228 années suivantes, c'est à dire jusqu'au début de la période Meiji. Durant tout ce temps, le château sera le centre névralgique de la ville pour les décisions politiques, économiques et culturelles de celle qu'on appelait alors Sanuki. Yorishige décrètera ausitôt la natation comme sport du Bushido pour la chevalerie japonaise et ordonnera dès l'été 1643 à l'un de ses vassaux d'enseigner cette discipline à ses hommes. Le bassin de natation des Matsudaira existe toujours aujourd'hui (ci-dessous) et des promenades en bateau y sont même organisées pour les touristes. Yorishige y nagea en juin 1642. De cet endroit, on aperçoit au loin le pont Sayabashi (deuxième photo), seul pont reliant Honmaru (le cœur du château) à Ninomaru. Autrefois équipé de parapets, l'ouvrage fut coiffé d'un toit à la fin de la période Edo.


 

Jadis d'une surface de 660000 m², le château de Takamatsu ne dispose plus désormais que d'un neuvième de sa surface car de nombreuses douves furent comblées après la révolution Meiji. On y trouvait pourtant déjà du poisson (daurades et loups de mer). Le jardin Naienoniwa (en photo ci-dessous) fut créé en 1917 lors de la reconstruction de Hiunkaku et dans le style traditionnel nippon. Sous le règne des Marsudaira, il existait un grand bâtiment ( deux fois la surface de l'actuel bâtisse) qui servait à la fois de gouvernement régional et de résidence pour le lord. Trop détérioré, il fut détruit durant l'ère Meiji, puis reconstruit en 1917 par Yorinaga Matsudaira (deuxième photo), douzième lord du nom et speaker à la Chambre des pairs. Les travaux durèrent trois ans pour un coût extravagant de 150000 yens de l'époque. On y trouve un grand salon d'écriture et d'autres pièces réservées aux activités artistiques comme le salon du pin noir de Chine ou la salle de la fougère japonaise. Un autre salon, celui d'où on aperçoit les vagues, eut le privilège d'accueillir le couple impérial durant l'ère Showa. Les célèbres hôtes plantèrent à cette époque les pins qui se trouvent dans le jardin Naienoniwa. Récupéré par la ville en 1954, Hiunkaku sert maintenant de salle de conférences, de salon de thé et de lieu d'exposition pour ikebanas. Le jardin intérieur fut pensé pour être un jardin sans eau. Son aménagement est en effet formé de pierres, rochers et cailloux, sur le modèle des jardins de la période Hansei : Au pied d'une montagne artificielle (tsukiyama) coule une rivière de cailloux (kawa) avec autour une végétation principalement constitué de pins. On trouve aussi des azalées et des palmiers.


 

Un autre parc, le parc de Ritsurin, offre aux habitants de Takamatsu un lieu de promenade sans égal. D'une superficie totale de près de 75 hectares, ce parc offre un jardin de 16 hectares et propose aux visiteurs des spectacles différents selon les saisons. Les floraisons se succèdent tout au long de l'année selon un calendrier bien précis (demander à l'accueil). Nous nous arrêtons cette fois devant les fleurs de lotus (ci-dessous) situé dans le bassin Fuyoso. Conçu à la fin du XVI ème siècle, sur les terres du clan Sato, le parc sera aménagé de manière progressive. Il faudra par exemple attendre 1625 pour voir apparaître le bassin sud (deuxième photo) sous l'ère Kan'ei, construction que l'on doit à Takatoshi Ikoma, seigneur de Sanuki. Les Matsudaira poursuivront les aménagements jusqu'à son aboutissement en 1745. Ces derniers l'utiliseront comme lieu de résidence durant 228 ans. En 1871, le fief de Takamatsu est dissous et le parc devient la propriété du gouvernement pour être transformé ensuite en parc préfectoral, ouvert au public dès le 16 mars 1875.


 

Il faut compter deux heures pour apprécier l'ensemble du site mais il existe également des parcours de soixante minutes (balisés comme tels). Il faudra compter un peu plus de temps si l'envie vous prend de faire une halte dans l'une des maisons de thé qui se trouvent dans le parc de Ritsurin, comme par exemple celle de Higurashi-tei (en photo ci-dessous), loge à thé de style Soan, qui fut construite en 1898 avec un superbe toit de chaume. Ou bien la loge à thé Kikugetsu-tei qui fut jadis le lieu préféré des seigneurs locaux et qui est équipée de multiples pièces donnant sur le bassin sud. A l'intérieur du parc se trouvent aussi le nouveau Fuji (appelé aussi Fuyoho Shinfuji, troisième photo ci-dessous) et le vieux Fuji (surnommé Hiraino ou Kofuji, quatrième photo).Ces points élevés permettent aux promeneurs de profiter successivement d'une vue imprenable sur le Mont Shiun au loin et le pont Bairin-Kyo, puis sur le bassin sud et le pont Engetsu-Kyo. Soraya et moi terminerons notre promenade en passant devant le Hall pour la promotion du commerce et de l'industrie (cinquième photo): Bâti en 1899, il y a plus de cent ans, l'endroit servit d'abord de musée préfectoral de Kagawa pour devenir de nos jours le présent hall d'exposition pour de nombreux produits de Kagawa, à commencer par les produits laqués traditionnels qui sont présentés puis mis en vente (avec des démonstrations offertes les samedis, dimanches et jours fériés).


 

 

 

INFOS PRATIQUES:

 


  • Parc de Tamamo, à Takamatsu. Ouvert de 5h30 à 18h30 (d'avril à septembre) et de 7h00 à 17h00 (d'octobre à mars). Droit d'entrée: 200 yens. Accès H. Site internet: http://www.tamamokoen.com/

  • Parc de Ritsurin à Takamatsu. Tel: (087) 833 7411. Ouvert de 5h30 à 19h00 (selon les mois et les saisons). Entrée: 400 yens. Plan en français et en anglais.

 












 



Retour aux reportages







Qui Suis Je - Reportages - Médiathèque - Calendrier - Pays - La lettre - Contact
Site réalisé par Kevin LABECOT
Disclaimer - Version mobile