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De El Calafate à El Chalten
(Patagonie, Argentine)
Heure locale

Samedi 27 septembre 2008

 

Après une bonne nuit de sommeil , c'est une belle journée qui s'annonce : Ciel bleu et soleil. Pas de vent à El Calafate , ou si peu.

Je dois aujourd'hui me rendre à El Chalten soit quelques 250 kilomètres à parcourir.

A la sortie de El Calafate, encore un contrôle de police. Ils contrôlent les véhicules de location en vérifiant toujours les mêmes documents. Cela change de l'Europe, dis-je aux policiers, où des milliers de personnes pénètrent sur nos territoires sans aucun contrôle.

Me voilà libre au bout de 10 minutes. Il me faut d'abord rejoindre la mythique Ruta 40 .

Mis à part une vingtaine de kilomètres de piste , cette route est maintenant asphaltée et permet de rouler en toute sécurité.

 

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Rouler à 8O km/ heure présente quand même des avantages. On consomme moins , c'est vrai mais on prend aussi le temps de regarder autour de soi , et de s'arrêter pour prendre un cliché le long de la route.

J'observe attentivement les autres automobilistes. Ils allument tous leurs feux de croisement , même en journée, car ici c'est obligatoire.

Sur ma gauche , j'aperçois le Lac Argentin , dont les eaux bleutées tranchent avec le paysage.

 

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Puis je franchis la rivière Santa Cruz

 

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A mi-parcours, je fais une halte au fameux parador (hôtel) La Leona ( la lionne). C'est un relais routier perdu près de la rivière La Leona en pleine steppe, tenu par trois femmes qui offrent aux visiteurs de passage le gîte et le couvert (café et pâtisseries maison ! elles tiennent au corps, j'ai testé pour vous !). On rapporte qu'en 1877, Francisco P.Moreno ,ce scientifique et explorateur argentin dont je vous ai parlé hier, fut attaqué par une femelle puma (leona, en jargon patagonique) donnant ainsi naissance au nom de la rivière. La péninsule appelée Leona est un territoire mesurant environ 5000 km², délimité au nord par le lac Viedma et au sud , par le lac Argentin, A l'ouest par la Cordilière des Andes et à l'est par la rivière Leona. En 1894, cette région connaissant un développement agricole important, le Gouvernement National prend en charge la construction du premier radeau qui permettait le transfert des colons ,de leurs animaux et marchandises d'une rive à l'autre de la rivière (un mois de voyage était alors nécessaire aux colons avant d'atteindre l'Atlantique) , un radeau qui fonctionna à deux pas du relais La Leona , jusqu'en 1974 (date de mise en service du pont actuel). Ce sont des immigrants norvégiens , les Jensen, qui, pour fournir un abri aux nombreux visiteurs de passage, entamèrent la construction d'un parador.

 

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En 1905, trois gringos (étrangers) furent hébergés au relais de La Leona. C'était Butch Cassidy et Sundance Kid accompagnés par Ethel Place, la femme de ce dernier. Après avoir braqué la banque Londres puis celle de Tarapaca à Rio Gallegos, ils avaient décidé de faire ici une « escale technique » de presque un mois avant de filer au Chili.

Un autre bandit ( uruguayen celui-ci) , Asensio Brunel , connu pour se vêtir de peaux de puma et se nourrir uniquement de viande crue de jument, devint célèbre par ses nombreuses incursions à cheval effectuées dans la région.

Trouvant l'endroit peut être un peu trop « animé » à son goût , la famille Jensen vend l'établissement en1910 aux famille Brodersen et Petersen , norvégiens également. Ils agrandissent l'hôtel de deux à quatre chambres ( le nombre actuel) créant aussi un bar rural et un petit marché ( à l'endroit même où se trouvent aujourd'hui respectivement le bar et la salle de restaurant).

 

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Le Père Alberto Maria D'Agostini fut aussi l'un des célèbres personnages étant passé par La Leona. Né en Italie, ce prêtre Salésien réalisa des escalades épiques et des expéditions dans les zones les plus inaccessibles de la Cordillère Australe, entre messes, baptêmes, mariages et diverses missions sacerdotales.

De fameux escaladeurs utilisèrent le relais La Leona comme base d'approvisionnement avant de partir en expédition dans les montagnes Torre, Fitz Roy ou Saint Exupery.

Le célèbre Casimiro Ferrari, italien de nationalité et patagonique d'adoption, fut le premier alpiniste à conquérir la montagne Torre le 13 janvier 1974. Amoureux de la région, il vit désormais non loin de là , à la Estancia Punta del Lago.

La famille Salda/Westerlund acquiert la propriété en 1968 et c'est actuellement Madame Ana Saldia qui administre ce relais, classé depuis au Patrimoine Historique et Culturel de la Province de Santa Cruz. Ces oies , gardiennes de la cour du relais ( bien qu'elles ne soient pas du Capitole) pourraient sans doute en témoigner...

 

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Après cette petite halte, je repars en direction de El Chalten. Je retrouve vite la route asphaltée nettement plus confortable. Je traverse des paysages grandioses , au milieu de nulle part.

 

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Soudain, au loin, je vois un animal traverser la chaussée. Je me gare aussitôt, et là , sur le bas-côté, je découvre un tatou immobile, comme s'il posait pour la séance photos.

 

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Je ne suis qu'à un mètre de lui mais il ne bouge toujours pas. La photo prise, je remonte dans mon véhicule et le tatou détale à toute vitesse à l'aide de ses petites pattes musclées.

Peu avant El Chalten, je découvre sur ma gauche, le lac Viedma et le glacier (portant le même nom ) qui s'y déverse.

 

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Relais La Leona

Ouvert tous les jours de 8h à 21h30. Boutique de souvenirs, bar et restaurant. 4 chambres disponibles (attention ! les prix sont en US$ !). Paiement en liquide. On y accède par une piste , qui se termine 5 kilomètres après le relais en allant à El Chalten ( après avoir franchi la rivière du même nom)

Tatous

Il arrive à ces petites bêtes de traverser la chaussée. Faites attention ! ( quand t'as dit çà, tatou dit ! , disait le tatou ha ha ha )

 

A demain ! ! !



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