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Mes Premiers Pas à Okinawa
(Préfecture d'Okinawa, Japon)
Heure locale


Vendredi 24 janvier 2014

 

Parti mercredi dernier de Paris, je suis arrivé jeudi matin à Tokyo. Je me suis accordé 24 heures de pause dans la capitale nippone, le temps de récupérer une montre chez Casio, que j'avais déposée pour réparation en novembre dernier, puis d'acheter quelques livres de japonais pour mes prochains cours en France. La fatigue est la chose la plus difficile à gérer : Arrivée le mercredi matin même d'une rotation africaine, j'embarquais le même jour, à mi-journée pour le Japon, puis j'enchainais la journée du jeudi. Une belle journée ensoleillée comme on les aime, et un temps frais. Une fois réglées mes affaires à Akihabara, il était encore tôt et je décidais de descendre à Iidabashi puis marchais jusqu'à une crêperie bretonne qui est depuis quelques mois devenue ma « cantine ». La station d'après, Ichigaya, m'offrait l'occasion de saluer Mr Tanaka (le concierge de la résidence) et Yumi, mon professeur de japonais dans la capitale nippone. C'est à chaque fois un plaisir renouvelé que de retrouver ces gens d'une grande gentillesse à mon égard. Même les serveuses du Starbucks Café me reconnaissent lorsque je m'arrête pour prendre un café comme je le faisais alors chaque matin lorsque je me rendais à mes cours.


 

Je suis descendu à l’hôtel Toyoko Inn de Shinjuku pour passer une nuit réparatrice. Ce vendredi, un avion devait en effet me conduire à Naha (Okinawa), en début de matinée. C'est chargé comme un mulet que je me rendais à l'aéroport de Haneda afin de prendre le vol d'All Nippon Airways, NH 129. A Haneda, l'enregistrement se fait facilement et l'aéroport étant à taille humaine, on trouve facilement son guichet. Le passage des filtres (c'est là qu'on vous remet votre « ticket »d’embarquement!) ne prend que quelques instants. Et il existe aussi un accès gratuit et illimité à internet (ce n'est pas comme à l'aéroport de Roissy où il faut se contenter de 15 pauvres minutes gratuites!). Cela m'aidera à passer le temps. Chose étonnante : l'embarquement n'a lieu qu'à 9h45 (pour un départ à 10h00) pour environ 200 passagers. Il est vrai que les Japonais sont disciplinés et embarquent rapidement. Je me présente par courtoisie à l'équipage qui est fort sympathique (en photo ci-dessous). Le vol, d'une durée de 2h50, se déroulera sans encombres et me permettra même d'apercevoir le Mont-Fuji (ci-dessous), peu après notre décollage de l'aéroport de Haneda.


 

Je m'assoupis quelques temps durant le vol mais nous arrivons bientôt sur l'île d'Okinawa, la plus importante de l'archipel du même nom, et il me faut me ressaisir. L'aéroport de Naha est situé en bord de mer et est de petite taille. Les roues à peine posées, j'aperçois quelques avions militaires mais ça sera la seule marque de la présence américaine sur l'île. En effet, je ne croiserai pas de G.I dans les rues, ni ne verrai d'avions américains dans le ciel azur dont la météo locale me gratifie depuis mon arrivée. C'est sans doute parce que la base aérienne US de Kadena Air Base de l'US Force est implantée à Okinawa (ville) et non à Naha. Okinawa signifie d'ailleurs plusieurs choses : le mot désigne d'abord un archipel, qui fait partie des îles Ryukyu, au nord-est de Taïwan. L'archipel dispose de sa propre langue, l'okinawaïen. Cette langue fait partie des langues ryukyu. Okinawa désigne aussi une préfecture, qui administre l'archipel Ryukyu. Jusqu'à 1879, cette région n'appartenait pas au Japon mais était un pays indépendant, du nom du Royaume de Ryukyu. La préfecture couvre l'archipel de Ryukyu composé de quatre ensembles (archipel Okinawa, archipel Kerama, archipel Daito et archipel Sakishima). Sa capitale est Naha, mais la préfecture d'Okinawa gère onze villes, onze bourg, et dix-neuf villages répartis en cinq districts. Okinawa est ensuite une île, la plus importante. C'est sur celle-ci que je me trouve actuellement. L'endroit est occupé depuis les temps préhistoriques et l'on y retrouva les ruines de châteaux qui permirent jadis de défendre ce royaume sino-japonais durant des siècles. L'île passa sous domination américaine après la bataille d'Okinawa (durant la seconde guerre mondiale) puis fut rendue au Japon en 1972. Okinawa est également le nom d'une bataille célèbre qui se déroula ici-même en 1945, entre les forces américaines et japonaises (mais nous y reviendrons). Enfin, le mot Okinawa est le nom d'une plaque tectonique, la plaque d'Okinawa, située le long des îles Ryukyu. Associée à la plaque eurasienne, celle-ci est en contact avec les plaques du Yangtsé, Philippines et de l'Amour. Ses frontières avec les autres plaques est délimitée par la fosse de Ryukyu à l'est et par la fosse d'Okinawa à l'ouest (d'une profondeur maximale de 2716 mètres).


 

Ici, à Naha, point de shinkansen. A ma descente d'avion, je me rends au bureau de tourisme local et découvre que se déplacer sans voiture n'est pas si facile. Or, le peu d'information dont je disposais avant mon départ de France ne m'avait pas suggéré d'emmener avec moi mon permis de conduire (qui est même nécessaire pour louer un scooter!). Je devrais donc me déplacer en bus, car il n'y a pas de trains, mis à part un monorail (ci-dessus) mis en service en 2003, et qui relie l'aéroport de Naha à Shuri (il dessert 15 stations sur treize kilomètres). Bien sûr, il y a aussi le taxi, ou...la bicyclette ...Les attractions, déjà limitées, sont aussi dispersées sur l'île. Par chance, on me propose une liste d'excursions en bus, au départ du terminal de bus de Naha, c'est à dire seulement à dix minutes de marche de mon hôtel. Je profiterai donc de cette opportunité de ma faire conduire sur les différents centres d'intérêt d'Okinawa, sans avoir le souci de chercher par moi-même. Cela va me changer de mes habitudes. Et de me retrouver ainsi entouré de personnes japonaises plus ou moins âgées, mais fort sympathiques, durant une journée. De plus, le guide ne pratiquant que la langue japonaise, je vais devoir me concentrer sur la compréhension orale. Ca tombe bien, c'est mon point faible !


 

Il me faudra quelques jours pour prendre mes marques dans cette ville d'un million d'habitants. Moi qui ne raffole pas de la cuisine nippone, je vais devoir m'adapter car ici, il n'y a pas franchement de chaines de restaurants occidentaux comme sur l'île de Honshu (Jonathan restaurant, Gusto restaurant...). Je choisirai donc des plats qui ne contiennent pas de produits de la mer et tout ira pour le mieux. L'excursionniste peut même me fournir un bento végétarien, ou à base de viande, et... sans poisson. Ma première excursion, consacrée à la guerre à Okinawa, me conduira aussi au parc d'attractions Okinawa World. Ce parc propose un jardin tropical d'orchidées (pas fleuries en ce moment), un atelier de production d'objets en verre (ci-dessus) de la région de Ryukyu, des produits artisanaux, une brasserie, et un musée consacré au serpent venimeux local, le habu. Mais l'attraction la plus remarquable demeure les grottes de Gyokusendo : situées à 20 kilomètres environ au sud-ouest de Naha, c'est l'endroit le plus intéressant du parc. L'endroit fut découvert en 1967 par des étudiants de l'université d'Ehima. C'est la plus grande grotte d'Okinawa, et la deuxième grotte du Japon. Une rivière souterraine (ci-dessous) la parcourt. Ce sont 5 kilomètres de galeries et plus de 460 000 stalactites qui s'offrent ainsi aux nombreux visiteurs, pour lesquels des passerelles ont été spécialement aménagées (la partie ouverte au public ne comporte que 850 mètres de galerie). Il faut environ une heure afin de parcourir tranquillement cette galerie et de profiter des merveilles souterraines. La prise de photos dans un tel lieu conduit parfois à de surprenants résultats (d'autres photos sont à découvrir via l'onglet situé en haut et à droite de cet article). L'inconvénient d'un circuit organisé est que tout est chronométré. Il me faut rejoindre rapidement le bus, et endurer la traversée de tout le parc, de ses attractions et de ses...multiples commerces ! Et, à mon avis, il y en a trop ! C'est dommage, car ce parc n'est pas dénué d'intérêt. Je vous parlais tout à l'heure du serpent habu car ce terme désigne en réalité quatre espèces de serpents venimeux des îles Ryukyu. On pense que ces bestioles se seraient introduites sur Okinawa par un pont continental préhistorique reliant autrefois ces îles à la Chine. Comme la plupart des vipères, les habu ne sont pas agressifs mais ils peuvent mordre s'ils se sentent menacés. Cette morsure, douloureuse, permet au venin de s'attaquer aux tissus et de détruire les globules rouges. Le venin agit ensuite constamment et peu même provoquer la perte du membre touché des dizaines d'années après la morsure, et ce, malgré le traitement. Dans les temps anciens, on mourrait immédiatement d'une telle morsure, mais, heureusement, la médecine a depuis fait des progrès. Ce serpent a bien un ennemi mais bon...l'homme supposait que le meilleur antidote était la mangouste de Java, qui fut introduite à Okinawa en 1910 afin de réduire la population du reptile. Mauvaise pioche, car il s'avéra que les mangoustes étant des animaux diurnes, et les serpents, des animaux nocturnes, les deux espèces animales ne se rencontrèrent pas souvent et ces derniers continuèrent de proliférer pendant que les mangoustes décimaient plusieurs espèces d'oiseaux et d'autres reptiles, mettant aussi en danger le lapin rare d'Amami. L’activité du habu est surtout importante entre avril et octobre mais l'homme a su en faire une activité lucrative (on l'utilise pour produire du sérum, mais aussi du saké, et pour organiser des combats contre des mangoustes). Avis aux amateurs !

 

 

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