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Le Parc Zoologique d'Ueno
(Parc Ueno, Tokyo, Japon)
Heure locale

Samedi 5 juillet 2014

 

Il m'est déjà arrivé de visiter le parc Ueno, mais jamais encore le zoo de ce parc. C'est désormais chose faite. Ce zoo, d'une surface de presque quinze hectares, et géré par le gouvernement de Tokyo, est le plus ancien zoo du pays. Il ouvrit en effet ses portes pour la première fois le 20 mars 1882. Peu de temps après les bombardements américains sur Tokyo, en mars 1945, les Japonais exposèrent un prisonnier américain (pilote de bombardier B29) nu à l'intérieur d'une cage ayant hébergé un tigre dans le zoo. L'armée japonaise avait en effet exigé que soient abattus tous les animaux dangereux, car, les bombardements ennemis auraient pu occasionner leur fuite et créer un danger pour les Tokyoites. On mit ainsi fin à la vie de nombreux animaux, par empoisonnement, étranglement, ou tout simplement en les privant de nourriture. Une cérémonie du souvenir fut organisée en décembre 1943, puis un monument érigé en leur mémoire fut ensuite érigé en 1975 dans le zoo d'Ueno. Situé à cinq minutes de la gare JR d'Ueno, celui-ci était à l'origine situé sur des terres appartenant à l'Empereur. Ce dernier les confiera à l'administration municipale en 1924. Cette visite sera l'occasion pour moi d'observer de nombreux animaux (ce zoo en compte plus de 2600) parmi les 464 espèces différentes. Le zoo d'Ueno a toujours travaillé avec d'autres zoos étrangers : les premiers pandas géants arrivèrent par exemple de Chine dès 1972, et une collaboration étroite fut mise sur pied avec les zoos de Pékin (Chine), San Diego (Etats-Unis) et Chapultepec (Mexique) afin de permettre la conservation et la reproduction des pandas géants sauvages. Plus récemment, l'arrivée de Ri Ri et Shin Shin (en photo ci-dessous) en 2011 vint compenser le décès de Ling Ling en 2008. Ces noms japonais leur furent attribués à la suite d'un sondage auprès de la population nippone. Pour l'heure, nos deux lascars font la sieste.


 

Mammifère habituellement classé dans la famille des ursidés, le panda géant ne vit que dans le centre de la Chine, plus particulièrement dans les régions montagneuses qui sont recouvertes de forêts d'altitude, comme la province de Sichuan. On en trouve également dans la province du Shaanxi, mais aussi dans la région autonome du Tibet, entre 1800 et 3400 mètres. 60% des 1600 pandas survivants se trouvent dans douze réserves et sont éparpillés en petits groupes ayant le plus grand mal à circuler d'une montagne à l'autre à cause de l’activité humaine. Son nom signifie « grand chat ours » en chinois, ou encore « chat ours » en langue tibétaine. Volumineux et massif, il pèse de 80 à 125 kg et mesure de 1,50 à 1,80 mètre. Les femelles sont en général plus petites et moins massives que les mâles. Noir et blanc, l'animal est majoritairement constitué de blanc, avec les oreilles, le contour des yeux et les pattes noires. Son épais pelage le protège du froid des régions de haute altitude où il vit. Il possède six doigts dont un « faux pouce », constitué par un os du poignet modifié. Ce pouce lui est utile pour attraper les tiges de bambou dont il se nourrit. Herbivore, le panda géant a 42 dents puissantes qui lui servent à broyer les bambous. Son ouïe et son odorat sont très fins et lui servent à s'orienter et à repérer les lieux. Sa vue est par contre médiocre, et bien inférieure à celle du chat et de l'homme. Solitaire, il passe beaucoup de temps (environ 14 heures chaque jour) à bouloter jusqu'à 20 kilos de bambous journellement (les végétaux représentent 95% de sa nourriture) et complète parfois son repas avec des œufs et des insectes, voire des carcasses abandonnées ou des petits rongeurs, comme des opossums). Les pouces sont avalées entièrement mais l'animal ne garde que le cœur de la plante. Le panda atteint sa maturité sexuelle entre 5 ans et 6 ans, mais il ne peut se reproduire que durant quelques jours par an, ce qui rend difficile la reproduction. La durée de gestation est de 112 à 163 jours et la mère peut donner naissance à un ou deux petits (plus rarement trois), mais celle-ci ne prendra ensuite soin que d'un petit, provoquant ainsi la mort du deuxième bébé. Des recherches américaines ont donc permis d'alterner les petits, afin de permettre à la mère de s'occuper de ses deux progénitures sans même s'en rendre compte. A sa naissance, le bébé panda pèse de 85 à 140 grammes et n'est élevé que par sa mère. Il pourra se débrouiller seul une fois atteint l'âge de 18 mois environ. Avec cette faible fécondité, le panda connait bien sûr des difficultés pour se reproduire en captivité. Le mâle s'habitue vite à ne faire aucun effort et des problèmes psychologiques viennent s'ajouter. On note que seulement 10% des pandas en captivité s'accouplent, et que seulement 30% des femelles accouplées font des bébés. On utilise donc de plus en plus l'insémination artificielle.

Un panda a une espérance de vie de 26 à 30 années en captivité (le record de longévité fut de 34 ans pour Bao Bao, un panda géant qui vécut au zoo de Berlin) et de 15 à 20 ans en liberté.

Le zoo d'Ueno fait de gros efforts afin de permettre la reproduction des espèces en voie de disparition : une visite dans le bois aux gorilles et dans la forêt aux tigres permettent d'apprécier ces efforts, qui passent par une étroite collaboration avec d'autres zoos du monde entier.

Une pagode à cinq étages (ci-dessous), dont le premier étage est actuellement en réfection, fut construite pour la première fois en 1631, détruite par un incendie, puis reconstruite. Celle-ci fut ensuite offerte, en 1958, par le Temple Kaneiji au zoo. Ce temple était un temple bouddhiste Tendaï qui fut fondé en 1625 par Tenkaï près de l'actuel parc d'Ueno et de la gare d'Uguisudani. Son nom vient de l'ère Kan'ei durant laquelle il fut érigé. Cette ère couvrit la période allant de février 1624 à décembre 1643, et correspond à un changement de cycle du zodiaque chinois. Le principal objet d'adoration était le Yakushiruriko Nyoraï et son nom est inextricablement lié au shogunat Tokugawa. Juste à côté, une maison de cérémonie du thé (deuxième photo ci-dessous) offre aux visiteurs de gouter au précieux breuvage nippon. Cette maison fut érigée au XVII è siècle pour divertir les shoguns, c'est à dire il y a 350 ans. Les shoguns qui s'y arrêtaient se rendaient généralement en pèlerinage au sanctuaire Toshogu. Ce sanctuaire, situé à Nikko, est un haut-lieu du bouddhisme japonais et est peut être le plus décoré du Japon. Ses toits ornés, sa porte monumentale à deux étages, ses fresques à l'encre et autres dragons célèbres sculptés, en font un joyau du patrimoine nippon. Un pavillon thaï se dresse également non loin de l'entrée du parc zoologique (troisième photo). Celui-ci fut offert au Japon par le gouvernement royal thaï, le 26 septembre 2007, pour célébrer le 120è anniversaire des relations diplomatiques entre le Japon et la Thaïlande.


 

Une promenade dans le zoo d'Ueno nous offre d'admirer des espèces rares comme des hippopotames pygmées, les okapis de San Diego, mais aussi poissons, crocodiles, tortues, serpents et grenouilles, visibles dans la maison verte. Faisans, pandas rouges, hiboux des neiges, oiseaux rapaces, tigre de Sumatra (deuxième photo), lions indiens, gorilles des plaines occidentales (première photo ci-dessous), gibbons, chauves-souris, grues à couronne rouge, lions de mer californiens, ours bruns d'Hokkaido et ours noirs japonais, oiseaux de Tokyo, éléphants asiatiques (troisième photo), macaques japonais, lamas, tapirs, bisons d'Amérique du sud, chiens de prairie...feront la joie des petits et des grands. Le zoo d'Ueno permet également d'observer de nombreux animaux africains comme les rhinocéros blancs, les hippopotames, les girafes et les zèbres, pour ne citer que quelques espèces présentes.


 

A côté du zoo, se trouve l'étang de Shinobazu : celui-ci, caractéristique du quartier Shitamachi, connu pour son histoire et ses œuvres d'art. Cet étang naturel (bien qu'asséché une fois et modifié à plusieurs reprises) abrite plusieurs dizaines d'espèces migrateurs et sédentaires, dont le nombre peut parfois atteindre plus de 10 000 individus. On retrouve des fuligules morillon, des fuligules miloin et des canards pilet. L'étang contient aussi de nombreuses espèces de poissons. On a même trouvé, en 2006, des tortues alligator, espèces non indigènes, et l'on soupçonne la présence de tortues serpentines. Espèce endémique nord-américaine, la tortue alligator porte une carapace foncée, brun noir, souvent recouverte d'algues. Les mâles peuvent atteindre cent kilos pour une longueur de 75 cm. Et possèdent une puissante mâchoire. Mieux vaut ne pas se baigner à cet endroit! D'autant plus que les lotus recouvrent l'étang à cette époque de l'année.


 

 

INFOS PRATIQUES :


  • Zoo d'Ueno, 9-83, Taito-ku, à Tokyo. Tel: 03 3828 5171. A 5 minutes de marche de la gare JR Ueno (Yamanote Line) et à 10 minutes à pied de la gare Keisei Ueno. Ouvert tous les jours (sauf le lundi) de 9h30 à 17h00. Entrée (billet journalier): 600 yens. Entrée gratuite au zoo le jour de son anniversaire (le 20 mars), ainsi que le 4 mai et le 1er octobre. Accès H (chaises roulantes disponibles gratuitement à l'entrée principale sur simple demande). Monorail: 150 yens. Photos autorisées sans flash (il est facile de prendre des photos au zoo d'Ueno grâce aux grandes baies vitrées sans barreaux). Site internet: http://www.tokyo-zoo.net/english/ueno/main.html et http://www.tokyo-zoo.net/

  • vue panoramique de l'étang Shinoazu : http://www.t3.rim.or.jp/~kuri/pano360/asp360_4.html

  • Sanctuaire Toshogu, 2301 Sannai, à Nikko. Tel : 288 540 560. Ouvert de 8h00 à 17h00 (jusqu'à 16h00 de novembre à mars). Entrée : 1300 yens. Site internet (en japonais) : http://toshogu-koyoen.com/toshogu/

 

 






 



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