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Evita Peron, où l'âme d'un pays
(Musée Evita, Buenos Aires, Argentine)
Heure locale


Mardi 17 mars 2015

 

Cela faisait longtemps que je n'étais pas retourné à Buenos Aires (Argentine). Cette fois, je décide de visiter le Musée Eva Peron, qui se trouve dans la capitale argentine, plus exactement dans la rue Lafinur. L’exposition permanente offre de découvrir qui fut cette femme qu'on surnomma bien souvent Evita. La visite débute par l'évocation des funérailles de l'héroïne argentine grâce à un petit film et se termine par la mort d'Evita avec le cortège funèbre. La boucle est ainsi bouclée. Je suis magnifiquement reçu par Luciana qui est responsable des relations avec la presse. Elle me confiera à Natalia, qui sera mon guide pour l'occasion.Et de pénétrer dans cette exposition consacrée à Evita en passant devant un petit mémorial où certains visiteurs viennent déposer fleurs et bougies en hommage à celle qui fut l'héroïne de tout un peuple. Je croiserai de nombreuses personnes lors de notre visite et Natalia de me confier que les touristes sont nombreux et viennent du monde entier : Europe, Chine, Syrie, Japon... sans compter les visiteurs argentins. La pièce suivante présente un petit film de deux minutes relatant la mort d'Evita. Une copie du masque mortuaire d'Eva y est exposée. L'oeuvre originale fut réalisée par le célèbre orfèvre argentin, Carlos Pallarols Cuni, en 1952. Nous abordons ensuite une salle dédiée à l'enfance d'Evita. Je peux y apercevoir une vieille photo évoquant Eva jeune fille, entourée de ses frères et de quelques amis, à la Laguna Gomez, dans la ville de Junin. On découvre ce que fut sa famille, ses années de jeunesse et d'adolescence. Une autre photo représente Juana Ibarguren , la maman d'Eva (en photo ci-dessous). Bientôt, Natalia me dévoile le voyage à Buenos Aires et les débuts d'Eva dans le monde du spectacle. Une vitrine présente d'anciens bagages et des tenues de voyage portées par Eva lors de ses déplacements à bord de la compagnie d'alors, Panagra. On découvre ensuite sa rencontre avec Juan Peron qui eut lieu lors de la collecte de dons en faveur des victimes du tremblement de terre du 15 janvier 1944. Le Colonel Juan Peron adressera d'ailleurs aux bénévoles une lettre de remerciements. Le musée Evita est installé dans une maison qui servit autrefois de foyer d'accueil pour les femmes en difficulté parfois même accompagnées de leurs enfants. La demeure a été restaurée fidèlement et le visiteur peut aujourd'hui, tout comme nous, parcourir le hall d'accueil (deuxième photo ci-dessous) avec sa grande cheminée. La pièce suivante est consacrée au 17 octobre 1945, journée de manifestation monstre organisée par la CGT afin de réclamer la libération de Juan Peron, arrêté lors du coup d'Etat du 8 octobre. Je poursuis ma visite par le rôle de première Dame que joua Eva Peron mais aussi sa tournée européenne, le vote des femmes, la création du Parti péroniste féminin, et ses actions politiques. Une autre salle aborde la constitution argentine mise en place en 1949 mais l'exposition nous explique aussi ce que furent ses sept années de vie publique, ainsi que sa participation active à la mise en place d'actions sociales et caritatives au profit des plus défavorisés, jusqu'à sa période de convalescence. Pour ce faire, le musée nous offre d'admirer à chaque fois documents d'époque, films, photos et autres objets. Une pièce est consacrée à l'aide qu'elle apporta aux enfants avec distribution de jouets lors de la Fête des Rois du 6 janvier et le jour de l'Enfant, le deuxième dimanche du mois d'août. Puis Natalia me fait découvrir la cuisine d'origine du foyer d'accueil, avant de découvrir, dans la pièce voisine la chapelle de la maison, puis d'achever notre visite par une dernière salle où est projetée un film montrant l'impressionnant cortège funéraire d'Evita. L'exposition d'Evita n'est pas la seule expositions de ce musée qui ouvrit ses portes le 20 juillet 2002, lors du 50è anniversaire de la disparition d'Eva Peron. D'autres expositions temporaires sont également disponibles, ainsi qu'un restaurant, histoire de se délasser en dégustant un bon plat. La vie d'Evita ne saurait se résumer à ces quelques lignes. C'est pourquoi je vous invite maintenant à découvrir plus en détails ce que fut la vie extraordinaire de celle qui fut l'amie du peuple argentin.


 

Celle qu'on connait surtout sous le nom d'Evita s'appelait en réalité Maria Eva Duarte de Peron et naquit à Los Toldos le 7 mai 1919. D'origine modeste, elle monta à Buenos Aires à l'âge de quinze ans pour devenir comédienne. Elle travaillera bientôt à la radio et TV argentine et occupera même le poste de présidente du syndicat des travailleurs de la radiodiffusion en 1944. C'est cette même année, lors d'une représentation donnée au bénéfice des victimes du tremblement de terre de San Juan de janvier 1944, qu'elle fera la rencontre de Juan Peron, alors secrétaire d'Etat du gouvernement argentin. Ce dernier l'épousera en octobre 1945. Et Eva Peron d'aider son époux à préparer sa campagne électorale en 1946.

Eva oeuvrera en faveur du droit de vote pour les femmes , droit de vote qu'elle obtiendra en 1947. Insatiable, elle se battra ensuite pour l'égalité juridique des conjoints et l'égalité en droit matrimonial. Ce nouveau droit sera mis en œuvre par l'article 39 de la constitution de 1949. C'est cette même année qu'elle fondera le Parti péroniste féminin, parti qu'elle présidera jusqu'à sa mort. Elle créera également une fondation afin d'aider les descamisados (sans-chemises), les plus pauvres du pays. Hôpitaux, asiles et écoles virent bientôt le jour tandis que le tourisme social et des colonies de vacances feront leur apparition. La fondation créée par notre héroïne encouragera la pratique du sport, accordera des bourses d'études et des aides au logement tout en s'efforçant d'améliorer parallèlement le sort des femmes argentines.

Eva Peron jouera un rôle actif dans les luttes pour les droits sociaux et ceux des travailleurs et fera souvent office de passerelle entre le président Peron et les syndicats. En 1951, le mouvement ouvrier proposera qu'Evita pose sa candidature au poste de vice-présidence des premières élections présidentielles effectuées au suffrage universelle. Mais la santé fragile d'Eva Peron ne lui permit pas de donner suite (ce 31 août sera appelé Jour du Renoncement) tout comme les pressions exercées par des oppositions internes dans le pays, oppositions existant au sein même du péronisme de l'époque. Eva décèdera un an plus tard, le 26 juillet 1952, des suites d'un cancer, à l'âge de 33 ans. L'hommage à la fois officiel et populaire qui lui sera rendu sera d'une ampleur sans précédent en Argentine. Son corps sera embaumé, puis déposé au siège de la centrale syndicale CGT. A l'avènement de la dictature militaire dite « Révolution libératrice », en 1955, son cadavre sera enlevé, puis séquestré, profané puis dissimulé durant seize années.

Au cours de sa courte vie, Evita aura trouvé le temps et l'énergie d'écrire deux livres : La razon de mi vida (la raison de ma vie) en 1951, et Mi mensaje (mon message), un an plus tard. Elle recevra plusieurs distinctions comme le titre de Jefe Espiritual de la Nacion ou encore Mujer del Bicentenario . Son destin a depuis inspiré de nombreuses œuvres cinématographiques, musicales, théâtrales et littéraires.


L'enfance d'Eva

Eva Peron était la fille d'un propriétaire agricole, qui occupait d'importantes responsabilités politiques locales. Elle vécut à la campagne jusqu'en 1926, c'est à dire jusqu'au décès de son père, ce qui obligea la famille à quitter le domaine qu'elle occupait. Les discriminations subies à ce moment-là laisseront une marque profonde dans l'esprit d'Eva. A l'époque, la loi argentine stigmatisait les « enfants illégitimes » (dont fit partie Evita, et même Juan Peron, son futur époux), et Eva aura à cœur, dès son arrivée au pouvoir, de faire adopter des législations antidiscriminatoires dans ce domaine, lois votées sous le péronisme en 1954, deux ans après son décès. Le papa d'Eva, qui, de son vivant, entretenait deux familles, sera inhumé à Chivilcoy. Mais sa famille légitime s'opposera à ce qu'Evita assiste à la veillée funèbre. Agée de 6 ans seulement, Evita sera bouleversée par cette réaction, au point d'y faire plus tard allusion dans son ouvrage La Razon de mi vida (en photo ci-dessous). Sans ressources, la famille d'Eva Peron emménagea dans une maisonnette de los Toldos et la maman d'Eva devint couturière pour nourrir ses enfants. Elle leur inculqua une éducation très stricte . Le nom de Los Toldos signifiait «grande tente d'indien ». Cet endroit avait été précédemment un campement mapuche, c'est à dire un village indigène. On y vivait d'élevage et de la culture des céréales. Eva entrera l'année suivante à l'école primaire et suivra les cours avec difficulté. Bientôt, le déménagement de la petite famille à Junin, une ville voisine, procura un meilleur confort matériel et permettra à Eva de faire montre de ses talents artistiques, notamment en déclamation et en comédie. Les spectacles scolaires n'eurent plus de secrets pour elle.


 

Son arrivée à Buenos Aires et sa carrière de comédienne

3 janvier 1935 : Eva débarque à la capitale, à l'âge de quinze ans. Son voyage s'inscrit dans le cadre de la grande vague migratoire qui est provoquée par la crise de 1929 et l'industrialisation de l'Argentine. Les villes avaient besoin de main d'oeuvre. Très vite, Eva décrocha un emploi d'actrice au sein de la troupe de théâtre d'Eva Franco, une troupe importante à cette époque. Et de connaitre par la suite privations et humiliations, en jouant de façon intermittente dans des petits rôles pour diverses troupes. A 17 ans, elle signe un contrat avec la Compania Argentina de Comedias Comicas. Et part en tournée dans le pays durant quatre mois, tournée lors de laquelle elle sera remarquée pour sa force d'âme, sa gaieté, son sens de l'amitié et de la justice. Elle participa bientôt à des films, devint même mannequin pour des revues de spectacles et récitante et actrice dans des dramatiques radiophoniques. C'est en août 1937 qu'elle obtint son premier rôle, dans Oro Blanco, sur Radio Belgrano. 1942 la sortira une fois pour toutes de la précarité économique grâce à un contrat signé avec la troupe Compania Candilejas. Cette troupe diffusait chaque matin un cycle de dramatiques pour Radio El Mundo, la principale radio du pays. Entre théâtre radiophonique et cinéma, Eva parviendra à bien vivre, au point de faire l'acquisition d'un appartement situé au 1567 de la rue Posadas, en face des studios de Radio Belgrano, dans le quartier de Recoleta, à Buenos Aires. Trois ans plus tard, elle s'y installera avec Juan Domingo Peron, son futur époux. Le 3 août 1943, débordante d'énergie, elle se lancera dans l'activité syndicale, devenant l'une des fondatrices de l'Association radiophonique argentine, premier syndicat des travailleurs de la radio.


 

Le péronisme

Sa rencontre avec Juan Peron a lieu au tout début de 1944. L'Argentine traverse alors une période cruciale de transformation économique, sociale et politique. L'industrialisation naissante du pays avait beaucoup changé les choses. Et la production industrielle, de dépasser pour la première fois la production agricole en 1943. La vague de migration intérieure provoqua alors un processus d'urbanisation et un changement notable dans la composition de la population des villes, surtout à Buenos Aires, avec l'irruption de travailleurs non européens (surnommés têtes noires), mais aussi de femmes désireuses de faire leur entrée sur le marché du travail. Sur le plan politique, fraude électorale et clientélisme sont de mise, avec, à la tête du pays, de 1930 à 1943 (la décennie infâme) une alliance conservatrice appelée la Concordancia. S'ensuivit un coup d'Etat militaire le 4 juin 1943, puis la mise en place d'un nouveau gouvernement dont fera partie le lieutenant-colonel Juan Domingo Peron, l'époux d'Evita. Cette même année, des syndicalistes établirent des contacts avec certains officiers réceptifs aux revendications des travailleurs. Et les colonels Juan Peron et Domingo Mercante de prendre, peu de temps après, la tête d'un groupe militaire qui conclura une alliance avec les syndicats, afin de mettre en place le programme historique porté par le syndicalisme argentin depuis 1890 : conventions collectives, statut du travailleur agricole, pension de retraite...permirent très vite au gouvernement de s'octroyer un important appui populaire. C'est le 22 janvier 1944 qu'Eva et Juan Peron se rencontrèrent pour la première fois, au stade Luna Park de la capitale, lors d'une collecte de fonds en faveur des victimes du séisme argentin du 15 janvier. Juan Peron demanda à Eva de venir travailler au secrétariat au Travail (dont il était le patron) car il cherchait quelqu'un capable d'élaborer une politique du travail à l'intention des femmes. Un mois plus tard, notre jeune couple se mettait en ménage, rue Posadas. Entre-temps, Evita poursuivait sa carrière artistique. L'année 1945 sera quant à elle une année charnière pour le pays, année au cours de laquelle la confrontation entre différentes fractions sociales s'exacerbera. Le coup d'Etat du 8 octobre donnera aux antipéronistes le pouvoir durant la semaine suivante, mais les auteurs de ce coup d'Etat mal préparé ne se décidaient pas à prendre les rênes du pays. Juan Peron avait démissionné de ses fonctions et avait, à ce moment précis, envisagé d'épouser Eva puis de se retirer dans un endroit tranquille. Il avait été entre temps arrêté par les groupes antipéronistes. Mais, à partir du 15 octobre, les syndicats se mobilisèrent pour exiger sa remise en liberté, jusqu'à déclencher une grande manifestation deux jours plus tard et obtenir satisfaction. Quelques jours plus tard, le 22 octobre 1945, Juan Peron devait épouser Eva à Junin. Dès lors, Eva Peron s'employa à faire disparaître discrètement les traces de sa carrière d'actrice.


 

La carrière politique d'Eva

Eva exercera le pouvoir d'une manière à la fois très personnelle et très affective, tout en oeuvrant dans le cadre politique et idéologique de Juan Peron. En entretenant de bonnes relations avec les syndicats, elle permit au péronisme, de l'aveu même de Juan Peron, de renforcer son emprise sur le monde ouvrier. Ses actions caritatives permirent aussi de donner au péronisme un visage généreux et humain. Son discours émotionnel et direct parlait au peuple. Enfin, la création du Parti péroniste féminin autorisa la mobilisation d'un nouvel électorat de femmes en faveur de Juan Peron. Eva, lors de sa tournée européenne, n'aura de cesse de corriger la mauvaise image qu'avait alors le péronisme à l'étranger. Elle aura préalablement débuté sa carrière politique en participant à la campagne électorale de son époux pour les élections présidentielles du 24 février 1946. L'implication d'une épouse dans la campagne de son mari était alors inédit en Argentine. Au début, le travail politique d'Eva consista juste à accompagner Juan Peron dans la visite d'entreprises. Puis elle disposa d'un bureau particulier, où elle accueillait des Argentins venus lui demander de l'aide. Et de séduire peu à peu le peuple argentin qui connaissait encore de nombreuses grèves ouvrières à cette époque. Elle jouera un rôle décisif dans l'égalité homme-femme au regard des droits politiques et civils en Argentine, prononçant plusieurs discours en faveur du droit de vote pour les femmes, projet de loi qui sera présenté aussitôt après l'entrée en fonction du nouveau gouvernement constitutionnel, le 1er mai 1946. Elle créera également le Parti péroniste féminin(photo ci-dessous) dans le but de renforcer l'influence politique des femmes, insistant à la fois sur l'injustice qui leur était faite et sur l'indispensable fidélité à Juan Peron. Ce parti fonctionnait autour d'unités féminines de base créées dans les quartiers et les villages, et au sein des syndicats. Eva obtint bientôt l'égalité juridique des conjoints et la patria potestas partagée. Et ne manquera jamais de mettre de l'huile dans les rouages des relations entre le gouvernement et les forces syndicales. Lors de la campagne électorale, la presse n'avait pas été très favorable à Juan Peron. Aussi, Eva fit-elle bientôt l'acquisition du journal Democracia, quotidien de taille moyenne, journal dans lequel on pouvait trouver pléthore de photos de l'héroïne argentine mais qui disposera toujours d'une totale indépendance en matière de ligne éditoriale. En 1947, elle embarqua pour une tournée de séduction vers l'Europe, tournée destinée à apporter un message de paix. Durant 64 jours, Eva parcourut l'Espagne, l'Italie, et le Vatican, le Portugal, la France et la Suisse. Cette tournée sera bénéfique car il en découlera, entre autre, plusieurs accords économiques. Un autre domaine qui tenait à cœur d'Eva Peron était celui des activités de bienfaisance : sa tournée européenne lui avait permis de découvrir plusieurs exemples d'oeuvres sociales, dont elle s'inspirera plus tard pour la Fondation Eva Peron. Cette fondation avait pour but d'offrir une assistance financière sous la forme, par exemple, de bourses d'étude pour les plus méritants, de construire des logements pour les familles nécessiteuses, de créer écoles, hôpitaux, asiles et autres institutions propres à servir au mieux les buts de la fondation, de construire des institutions de bien-être social et de contribuer par tous les moyens à des activités destinées à satisfaire les besoins fondamentaux des classes les plus défavorisées. Sa candidature à la vice-présidence du gouvernement, proposée par la CGT pour les élections générales de 1951, connaitra moins de succès, à cause de l'état de santé dégradé d'Eva. Ces élections étaient les premières lors desquelles les femmes allaient pouvoir voter. Eva,elle, alitée au moment du scrutin, votera le 11 novembre 1951 depuis son lit d'hôpital.


 

Maladie et décès d'Eva

C'est le 9 janvier 1950 que le cancer du col utérin se manifesta pour la première fois, par son évanouissement lors de la réunion fondatrice du Syndicat des taxis. Le 24 septembre, Juan Peron fut mis au courant de la maladie de son épouse, ce qui le chagrina d'autant plus que sa première épouse, Aurelia, avait elle aussi succombé à la même maladie. Début 1951, elle connut un autre malaise dans la bâtiment de sa fondation. 92 messes seront célébrées dans tout le pays afin de prier pour son rétablissement, tandis que les syndicats imaginaient des cortèges plus laïques comme celui de plus de mille camions organisé par les chauffeurs de poids lourds, à Palermo, le 18 octobre ce cette même année. Trois jours auparavant, Eva avait fait paraître son ouvrage La Razon de mi vida, avec un premier tirage de 300 000 exemplaires (dont 150000 seront vendus le premier jour de sa parution). Cet ouvrage deviendra, après la mort d'Eva, un livre de lecture obligatoire dans les écoles argentines. Il n'est désormais plus obligatoire mais les élèves peuvent toujours le lire s'ils le souhaitent. Malgré les recommandations de repos, Eva continuait de participer à des rassemblements publics, comme ce 17 octobre 1951 lorsqu'elle prononça un discours qui demeurera comme son testament politique car elle y fera neuf fois allusion à sa propre disparition. En dépit de plusieurs interventions chirurgicales, et de cures de radiothérapie, et même une lobotomie préfrontale (destinée à combattre la douleur dont elle souffrait), elle ne pesait plus que 38 kilos dans les derniers temps et sombra dans le coma pour la première fois le 18 juillet 1952, pour s'éteindre huit jours plus tard, le 26 juillet, à 20h25. A la suite de sa mort, la CGT décréta un arrêt de travail de trois jours, et le gouvernement, un seuil national de trente jours. Sa dépouille fut veillée au Secrétariat du Travail et de la Prévoyance jusqu'au 9 août, date à laquelle elle fut transférée à l'édifice du Congrès de la Nation pour y recevoir les honneurs officiels, puis au siège de la CGT. Plus de deux millions d'Argentins suivirent le cortège funèbre et son passage par les rues de Buenos Aires donna lieu à une pluie d'oeillets, d'orchidées, de chrysanthèmes, de giroflées et de roses lancées depuis les balcons. Ces cérémonies funèbres se prolongèrent pendant seize jours et 28 personnes périrent par suite de l'affluence dans les rues tandis qu'on compta plus de 300 blessés.


 

INFOS PRATIQUES :


  • Museo Evita, Lafinur 2988, à Buenos Aires. Tèl : +54 11 4807-0306. Ouvert du mardi au dimanche, de 11h00 à 19h00. Entrée: 40 pesos. Audioguides disponibles en Anglais, Espagnol, et Portugais (location: 6O pesos). Durée de la visite: une heure environ. Accès H. Sur place, boutique de souvenirs, bar et restaurant. Site internet : http://www.museoevita.org/

  • Restaurant du Musée Evita, ouvert tous les jours de 9h00 à minuit. Paiement par CB possible.

  • Fondation de recherches historiques Evita Peron : http://www.evitaperon.org/

  • Site internet du Ministère de l'éducation argentine, consacré à Eva Peron : http://www.me.gov.ar/efeme/evaperon/index.html

  • Un grand merci à Luciana Giordano, responsable des relations avec la presse, et à Natalia Gonzalez, guide, pour leur charmant accueil et leur gentillesse.









 



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