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Dordogne, entre châteaux et gastronomie
(France)
Heure locale

 

Lundi 19 juillet 2021

 

Sous la révolution française, en 1790, Périgord, Agenais, Angoumois et Limousin disparurent pour créer le département de la Dordogne (24).Situé dans la région Nouvelle-Aquitaine, c'est le troisième département français métropolitain par sa superficie et le troisième département forestier du pays avec 418000 hectares d'arbres. Feuillus, conifères, mais aussi prairies, collines, vallons, vallées, vignes, truffières, falaises, cours d'eau, gorges et grottes forment autant de paysages variés, véritables décors de cinéma. Partageant ses limites avec pas moins de sept autres départements, la Dordogne a tout pour séduire le visiteur entre châteaux, gastronomie et art de vivre.

 

Que les choses soient claires : la Dordogne est un département français modelé sous la révolution française à partir des anciennes provinces royales du Périgord, de l'Agenais, de l'Angoumois et du Limousin. Ses habitants sont des Périgourdins (ou Périgordins) ou même encore des Dordognais (ou Dordognots). Et la Dordogne de couvrir l'ancienne province du Périgord (elle-même divisée en quatre parties : le Périgord vert, le Périgord blanc, le Périgord pourpre et le Périgord noir).

Le décor naturel est si grandiose que plus d'une centaine de films a été tournée ici depuis 1928. Il faut dire que les nombreux châteaux rajoutent au charme historique de l'endroit. Penchons-nous sur le Château de Marzac, propriété de la famille Guyot : resté durant six siècles entre les mains d'une des plus anciennes familles périgourdines, puis destiné à être transformé en club-house de golf de luxe, la forteresse terminera aux enchères de Bergerac sans trouver preneur. Il s'agit pourtant d'une demeure emblématique de la vallée de la Vézère, accrochée à des falaises majestueuses sorties de l'origine du monde, qui donne l'impression de voir le château flotter au-dessus des nuages par temps de brouillard. Et l'endroit agrémenté d'une terrasse, d'un donjon et de tours rondes coiffées de hennins, de ressembler à l'archétype du château de contes de fées.

Des Rouffignac aux Carbonnier de Marzac, puis Fleurieu, six siècles passèrent jusqu'à ce que Pierre de Fleurieu, dernier maillon d'une chaine ininterrompue depuis le 14è siècle, ne jette l'éponge en 1962 après avoir vaillamment tenté de faire évoluer sa terre ancestrale malgré les bouleversements économiques et sociaux du 20è siècle. Et Catherine et Jacques Guyot de se porter alors acquéreurs du château en 2019.


 

Ce château et ses pierres pourraient nous raconter bien des souvenirs comme celui du peintre japonais Foujita, débarqué en France en 1913, sur l'invitation du Comte Alphonse de Fleurieu, explorateur, géographe et protecteur des arts. Lorsque la Première guerre mondiale éclate, Foujita se retrouve isolé de sa famille et du Japon, son pays natal. Sans ressources, il accepte l'hospitalité de la famille Fleurieu, accompagné de son ami Kawashima, peintre lui aussi. Les deux hommes séjourneront ainsi sur place, de mai 1915 à juin 1916. Lors de ses promenades, Foujita aura tout le loisir de découvrir l'art pariétal à travers les grottes de Combarelles en compagnie de l'abbé Breuil, Pape de la Préhistoire. Celui qui deviendra le célèbre peintre franco-japonais de renommée mondiale laissera de nombreuses aquarelles (dont certaines n'ont encore jamais été exposées) des intérieurs et extérieurs de Marzac (dont le cloitre). L'artiste aux multiples facettes, croquera la famille Fleurieu sous la forme de caricatures tout en réalisant aussi des dessins plus intimistes de la vie quotidienne du royaume enchanté de Marzac (Baignades dans la Vézère, Découverte du Fort de Reignac...). Après la guerre, Foujita deviendra le maitre incontesté de l'Ecole de Paris, et aura pour amis Picasso, Braque, Soutine et Modigliani.

Aujourd'hui, les nouveaux propriétaires du château ont décidé de tourner une page en faisant de leur demeure le « premier château escape-game géant dans un décor sauvage et mystérieux : le défi ? Pénétrer dans le château et réussir à en ressortir en moins d'une heure trente. Sur le chemin, passages et pièces secrètes, codes et indices à résoudre pimentent ce parcours enrichi cette année par un nouveau parcours, « L'Or de la Résistance » (une plongée au cœur d'un réseau de résistance en 1943).

 

En Dordogne, il est possible de pénétrer dans l'intimité de ces châtelains des temps modernes. Le Château Lacypierre, jolie demeure classée Monument historique, invite tout un chacun à découvrir son histoire avec, pour guides, Isabelle et Florence, qui ont grandi dans ces murs.

Autre expérience, cinématographique cette fois avec la visite interactive du Château de Hautefort qui servit en 2015 de décor pour le tournage du film « La Mort de Louis XIV » d'Albert Serra. On y apprend comment être réalisateur ou cadreur.

Pour prendre de la hauteur, on peut également visiter le Fort troglodytique de La Roque Gageac, accroché à la falaise surplombant de la rivière Dordogne. Ce lieu est parfait à la fois pour profiter d'une vue imprenable sur la vallée Dordogne et en apprendre plus sur les personnalités qui ont marqué l'histoire de la région en visitant la muséographie moderne et ses portraits. En contrebas, les maisons du petit village se blottissent contre la falaise tandis qu'une longue excavation, partiellement bouchée par des pans de murs, laisse deviner les restes d'un fort, ancien système défensif très élaboré dont il subsiste encore des traces (fossé, assommoir, chemin de ronde, archères, meurtrières et canonnières).

Autre ascension insolite, celle du sommet de la célèbre cathédrale Saint-Front de Périgueux. Cette visite des toits de l'édifice religieux offre en effet un panorama à 360° degrés sur la ville. Et la cathédrale, déjà inscrite sur la liste du Patrimoine mondial de l'UNESCO au titre des chemins de Saint-Jacques de Compostelle, d'offrir son architecture romano byzantine reconnaissable à ses coupoles rehaussées et ses clochetons.


 

Il existe en Dordogne des atouts incontournables parmi lesquels la dégustation oenologique et les excursions gourmandes. A Bergerac, se trouve le Quai Cyrano qui nous transporte jusqu'au vignoble de Bergerac-Duras. C'est là que la ville a décidé d'ouvrir un nouvel espace emblématique, dédié au « vin et tourisme en Pays de Bergerac ». Abrité à l'intérieur d'un bâtiment de 150 m2 sur deux niveaux, le bar à vins propose chaque semaine une sélection parmi les 160 références viticoles locales d'appellation « Bergerac-Duras ». Quant à la dégustation, on choisira un endroit approprié comme la sérénité du Cloitre des Récollets ou la terrasse avec vue sur la rivière Dordogne.

Art de vivre et gastronomie se déclinent aussi par des excursions gourmandes comme avec Danu et Michel. Nos deux guides gourmets vous transportent en 2CV jusqu'aux bonnes adresses (et elles sont nombreuses) gustatives de la vallée de la Dordogne. Au hasard des visites, on s'arrête dans une ferme traditionnelle d'élevage d'oies, on visite un moulin à huile de noix, une truffière et des producteurs de vin biologique. Puis on déguste ces mets exquis du Périgord : foie gras d'oie et de canard, caviar périgourdin de Montpon, escargot du Périgord, tourin (soupe), cassoulet périgourdin, le canard sous tous ses aspects (magrets, aiguillettes, grattons, friton, saucisses sèches, rillettes, pâtés, confits, gésiers, cous farcis...), demoiselles, poulet fermier du Périgord, coq fermier au vin de Bergerac, poularde en estouffade, confits de dinde, l'oie (sous forme de confits, gésiers, saucisses sèches, pâté de Périgueux, pâté de foie d'oie truffé), pieds de cochon farcis aux cèpes, miques (plat traditionnel à base de céréales), cagouilles (escargots) de Périgueux, enchauds (confits de viande de porc), sauce Périgueux, brochet aux lardons, carpe au confit, omelette aux cèpes, aux morilles et à la truffe, pommes de terre salardaises, trappe Echourgnac (fromage au lait de vache de l'Abbaye d'Echourgnac), cabécou du Périgord, monial, champignons (truffe, cèpe et morille), noix du Périgord, huile de noix, maras des bois, gariguettes et fraises précoces périgourdines, framboises, mûres, châtaignes, tarte aux noix, arlequins de Carlux (bonbons de chocolat aux cerneaux de noix), Nogaillous du Périgord (bonbons de noix enrobées d'un chocolat noir intense), Merveilles de Sarlat (beignets), kiwis, mirabelles, pommes, prunes, poires, miel, vins de Domme, et bien sûr le Bergerac et le Monbazillac, le pécharmant, le saussignac et le montravel, la bière, le vin de noix, les eaux-de-vie de prune, et de poire, le ratafia (boisson alcoolisée sucrée à base de plantes) et autres liqueurs de framboise, de mûre, de mirabelle, de noisette sauvage, de châtaigne et de truffe...

 

Tiens donc, les liqueurs, parlons-en ! Les eaux-de-vie connaissent un renouveau en Dordogne : le Cognac Camus de Saint-Aulaye se prête plus que jamais à la dégustation. Vieilli en fût de Monbazillac, ce breuvage est enrichi par les notes spécifiques de ce liquoreux. Une production « small batch » (assemblage provenant de différents fûts) relancée par la célèbre maison, issue du vignoble de Saint-Aulaye Puymangou, un charmant village périgourdin classé « Petite cité de caractère » qui est autorisé à utiliser l'appellation Cognac.

Les gins et vodkas « Erika Spirit » ne sont pas en reste. Bergerac se lance en effet à la conquête du marché de l'eau-de-vie aromatisée au genièvre avec son gin artisanal fabriqué localement. Préparé à base de plantes botaniques et miel de bruyère locaux, la petite marque propose désormais quatre gins différents et même une vodka (Vodka Neuvik). A la bonne vôtre !

 

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