Lundi 13 janvier 2014 La Lettre N°151
Chers lectrices et lecteurs,
Etant actuellement de réserve, mon emploi du temps est incertain et mon programme de vols aléatoire. J'ai été déclenché le lendemain du nouvel an sur Bogota (Colombie), en Amérique du sud. Là-bas, il fait un air pur car nous sommes à 2640 mètres d'altitude. La température, aux alentours de 20°C est idéale, sur ces hauts plateaux andins. Sur place pendant deux jours, j'ai cette fois visité le musée des costumes régionaux colombiens. Je me suis aussi rendu au marché des fruits de Paloquemao, pour découvrir les nombreuses variétés de fruits proposées aux habitants. Ce sont mes deux reportages de la semaine, à découvrir sur le site.
A l'heure où voyager ne devrait plus poser de problèmes majeurs, une récente étude dévoile que 37% des personnes handicapées ne sont pas satisfaites de leurs séjours. Le défaut d'accueil et le manque de signalétique seraient les principaux points faibles de cette Europe qui se veut pourtant attractive pour le plus grand nombre. Les personnes handicapées se plaignent certes moins des taxis, des parcs de loisirs, de l'hébergement et de la restauration, mais sont par contre déçues par l'accueil dans les points d'entrée de leurs séjours, comme les gares ou les aéroports. Personnellement, je ne suis pas surpris par cette étude lorsque j'observe par exemple en France la non-adaptation des quais aux trains (ne faut-il pas souvent se « hisser » à bord d'un TGV, pour y embarquer?) alors qu'un pays comme le Japon a de longue date construit des accès qui permettent aux personnes à mobilité réduite d'accéder aux shinkansen sans encombre, et de se déplacer ensuite aisément dans ces trains, à l'espace plus vaste que nos trains français. D'autres points faibles ont aussi été relevés : l'accueil des populations locales, la signalétique et la cohabitation avec les autres touristes nuisent souvent à la qualité des séjours de cette clientèle. Le tourisme a pourtant tout à gagner à s'adapter aux clients à mobilité réduite. Pas moins de 15% de la population mondiale présente une infirmité, et nul ne peut savoir s'il ne sera pas un jour touché par une altération de santé. En France, 26,4% de nos concitoyens souffrent d'une incapacité, d'une limitation d'activité ou d'un handicap et il devient urgent de leur rendre le tourisme accessible, selon l'organisation mondiale du tourisme. A l'avenir, il faudra aussi compter avec le vieillissement de la population occidentale, ce qui entrainera une augmentation des besoins en terme d'assistance, notamment pour les plus de 50 ans, qui restent à l'heure actuelle les principaux clients des agences de voyages. En termes de chiffre d'affaires, on indique que 13,6 milliards de dollars sont actuellement générés par des clients à mobilité réduite américains (2,5 milliards d'euros par des allemands, et 2 milliards d'euros par les Britanniques). Curieusement, aucun chiffre n'est disponible pour la France... Côté accès, il n' y a pas que l'hôtel : il faut aussi prévoir des activités adaptées (transports, commerces, musées, parcs naturels, activités sportives, services de santé, guides) à cette clientèle particulière. On peut d'ores et déjà annoncer que notre pays ne sera pas prêt en 2015 pour respecter l'obligation d'accessibilité universelle.
Bonne semaine et à bientôt !
Yves