Lundi 21 avril 2014 La Lettre N°165
Ces derniers jours ensoleillés nous ont réconcilié avec les voyages. Je le vois bien car tous mes vols sont complets et les gens s'évadent en dépit de la crise actuelle. Tant mieux car les compagnies françaises croulent littéralement sous les taxes en tous genres, vous savez, des taxes intelligentes inventées par nos élites comme la taxe de solidarité de Jacques Chirac (qui a augmenté cette année de 12% au 12 avril dernier, à cause de qui vous savez!), destinée à financer la lutte contre les pandémies dans les pays pauvres (je cherche encore le rapport entre le transport aérien et les pays pauvres!) et qui, rappelons-le, ne touche que le transport aérien. On imagine facilement la démarche intellectuelle du législateur: prendre l'argent où il se trouve et faire payer un moyen de transport considéré comme un luxe. Sans commentaire. La TVA sur les transports est, elle aussi, une taxe. Elle vient de passer de 7 à 10% depuis le 1er janvier 2014. Enfin, les redevances aéroportuaires, collectées par les Aéroports de Paris, sont quant à elles en hausse de presque 3% (ADP, qui, rappelons-le, a une marge opérationnelle de 25% contre 3% pour les compagnies aériennes). Comment, dans ces conditions, obtenir des compagnies aériennes françaises la même compétitivité que leurs consoeurs étrangères ? Les salariés de l'aérien (dont je fais partie) auront beau se plier aux restrictions budgétaires, aux plans de départ et autres servitudes (c'est bien connu, en France, ce sont les salariés qui ruinent les entreprises!), elles ne parviendront pas à rivaliser avec les prix alléchants des compagnies du golfe (auxquelles notre gouvernement fait des ponts d'or pour vendre les Airbus en accordant parfois des transferts de technologie, ce qui devrait mettre l'emploi aéronautique en péril d'ici quelques années) ou des compagnies aériennes à bas coûts (qui ne paient pas de TVA sur les droits intérieurs, et reçoivent de généreuses subventions locales de la part des Chambres de commerce). A titre d'exemple, un passager en correspondance à Dubaï sur une compagnie du Golfe ne paie que ...4 € alors qu'un passager en correspondance à Paris devra, lui, s'acquitter de ...50 € de taxes ! De même, sur un aller-retour Paris-Marseille à 100 €, 55€ partent en taxes diverses. Ahurissant ! Dans ces conditions, le choix est vite fait. Il y a presque un an, administrateurs et représentants salariés du groupe AF-KLM avaient adressé un courrier au premier ministre pour évoquer les problèmes posés par cette taxation abusive du transport aérien français. Sans résultat. Ce sont donc, il y a quelques jours, les huit syndicats (représentant les hôtesses et stewards, pilotes, et personnels au sol) qui adressèrent à nouveau une lettre à Manuel Valls afin de l'alerter sur cette « concurrence faussée ». Doit-on rappeler que plus de 15000 emplois (sur près de 500 000) du transport aérien furent supprimés ces cinq dernières années. Qu'attend le gouvernement pour réagir ? Le dépôt de bilan des compagnies françaises ? (rien que pour AF-KLM, ce sont près de 61000 emplois directs et 294000 emplois induits).
De passage en Colombie, j'ai découvert le jardin botanique de Bogota. Un moment de détente et de fraicheur, à 2600 mètres d'altitude. A découvrir cette semaine sur le site. Enfin, quatre nouvelles villes (Poitiers, Amiens, Toulon, Angers) bénéficient désormais de la sélection événementielle de la médiathèque. N'hésitez pas à consulter les contributions affichées pour ces villes qui visitent le site Leglobeflyer.com. Bonne lecture et très bonne semaine !
Yves