Lundi 23 mars 2020 La Lettre N°474 (Spéciale Florence - Italie)
Nous y voilà. Notre planète est aujourd'hui paralysée par un virus. Cette épidémie touche les fondements mêmes de notre société basée depuis longtemps sur le libre-échange et provoque un repli général vers soi, avec remise en oeuvre des frontières, restrictions sérieuses des échanges et des voyages et depuis la semaine dernière...confinement de la population chez elle. Notre compagnie aérienne nationale entre aujourd'hui dans une léthargie qui devrait durer quelques mois, contraignant ses salariés à vivre un chômage partiel mille fois plus salutaire que les licenciements que connaissent certaines compagnies étrangères (Merci à l'exception française!). Faute de vols, mais aussi de liberté d'aller et venir, j'ai du me résoudre à reporter à des jours meilleurs mon séjour en Namibie. Certes, ce n'est que partie remise et rassurez-vous, même sans sortir de chez moi, je trouverai bien de quoi alimenter mon site.
Ne feignons pas la surprise de ce qui arrive car nous avions été prévenus. Alexandre Adler nous avait par exemple révélé dès 2006 ce que serait le monde en ...2020, avec son ouvrage «Le rapport de la CIA-Comment sera le monde en 2020 ? ». L'auteur parlait déjà d'un déclenchement possible d'une pandémie mondiale, avec tant de détails que cela en devient troublant. Et de prédire que « ...d'ici à 2025, des tensions et des conflits internes ou transfrontaliers ne manqueront pas d'éclater ». Incroyable, et pourtant nous y sommes. L'auteur rajoute « Dans le pire des cas, ce sont de dix à plusieurs centaines de millions d'Occidentaux qui contracteraient la maladie et les morts se compteraient par dizaines de millions ». Dans son autre livre, « Le nouveau rapport de la CIA- Comment sera le monde en 2025 ? », paru en 2009, le même Alexandre Adler évoque l'analyse des géopoliticiens de la CIA, qui parlent de probables solutions facilitant les échanges, l'innovation technologique et le développement durable, parallèlement à une diminution de la part guerrière du monde géopolitique. Au programme, terrorisme en retrait, pénurie d'eau, glissement du pouvoir économique de l'Occident à l'Orient, déclin des ressources en hydrocarbures et nouvelles technologies. Ne cherchez pas ces deux ouvrages, car ils sont déjà en rupture de stock.
J'y pensais depuis longtemps mais je n'arrivais pas à fixer une date sur mon agenda. Comment voyager à travers le monde sans poser une seule fois ses valises en Italie. Ça y est, c'est fait et je n'ai qu'un regret, celui de ne pas y avoir pensé plus tôt. Il faut dire que j'ai choisi avec soin ma destination. Florence est l'une des villes italiennes les plus remarquables et l'explorer de fond en comble m'a beaucoup apporté. On y voit de si belles choses... Comme à l'accoutumée, je vous propose ce numéro spécial de La Lettre consacré à l'Italie. Vous y trouverez les informations pratiques pour organiser votre séjour et mon vécu sur place pour apprécier les bons endroits et éviter les pièges.
Les formalités : Pas de contrôles à la frontière ou à la descente de l'avion puisque l'Italie fait partie de l'espace Schengen. Néanmoins, quelques précautions d'usage doivent être prises. Pour un séjour de moins de 3 mois, une carte d'identité en cours de validité ou un passeport suffisent pour les ressortissants de l'Union européenne et de la Suisse.Pour conduire, il est obligatoire d'être titulaire d'un permis de conduire français ou émis par un pays de l'Union Européenne. A mon arrivée et compte tenu du Coronavirus, un escadron de personnels portant des masques étaient là pour accueillir les passagers à l'aéroport avec prise de température à l'aide d'un pistolet thermique.
Pour se rendre en ville : l'option la plus simple pour moi fut de prendre un taxi.Le prix est fixe à 24€ (+ un € supplémentaire par bagage de coffre).Le même tarif forfaitaire est appliqué en sens inverse depuis le centre-ville.
La sécurité : D'après le site du ministère français des Affaires étrangères, les vols à la tire sont fréquents dans les grandes agglomérations. Il convient donc d’être particulièrement vigilant dans les quartiers touristiques, sites historiques ou transports en commun. Dans les gares, les aéroports, ainsi que dans tous les lieux touristiques, il est conseillé de surveiller constamment ses bagages, sacs et effets personnels. La subtilisation du bagage ou sac laissé à terre, en le dissimulant dans un bagage à fond vide, est un mode opératoire courant. Les délinquants peuvent être à pied ou plus fréquemment à vélomoteur. Par conséquent, mieux vaut éviter de porter sur soi de fortes sommes en liquide. Il est plus sage de circuler si possible avec des photocopies des documents d’identité et de se rappeler qu'en cas de vol de papiers, et préalablement à toute démarche auprès des autorités consulaires, il est nécessaire de déposer plainte auprès des services de police locaux (Carabinieri ou Polizia di Stato). Sachez enfin que certaines manifestations peuvent impliquer des groupes violents. Il est donc conseillé aux ressortissants français de se tenir éloignés des cortèges. Il est également prudent de connaître les numéros utiles sur place en cas de difficultés : Premiers secours (118), pompiers (15), carabiniers (112), police (113), assistance assurances (0800 757575), hôpital Santa Maria Nova (055 27 581), hôpital Nuovo San Giovanni Di Dio (055 71 921), Pronto Soccorso Pediatrico (055 56 62 421) et Carregi (055 794 111).
Florence ne semble pas présenter de risques particuliers et l'on n'y croise ni mendiants ni voleurs. Les seuls étrangers visibles sont des touristes comme moi. J'ai bien croisé quelques étrangers de temps à autre (vendeurs de bâtons de selfies, ou mendiantes d'Europe de l'Est repérables à deux kilomètres grâce à leurs longues robes colorées) mais ils ne m'ont jamais importuné. Les seules personnes que j'ai envoyées promener durant mon séjour furent des jeunes filles militantes contre les drogues dures insistant lourdement pour que j'appose ma signature sur leur pétition, aux abords de la place San Lorenzo.
L'hébergement : cette fois, et parce que j'ai passé tout mon temps dans la même ville, j'ai choisi de louer un petit appartement afin de disposer d'une certaine liberté comme par exemple prendre mes repas chez moi, sans devoir à chaque fois sortir au restaurant. Je me suis ainsi retrouvé dans un appartement de 70m2 situé au cœur de la vieille ville pour 1500€ et plusieurs couchages. Deux amies me rejoindront au cours de mon séjour sur place. A l'heure du bilan, il y a les plus (appartement très bien placé, et proche des lieux de visite à pied endroit bien chauffé, lave linge à disposition, réfrigérateur-congélateur performant, quatre couchages disponibles, linge de toilette fourni, on entend sonner les cloches très souvent -Bourgeois bohèmes irritables par ce genre de musique, s'abstenir !-, literie confortable, mise à disposition d'un adaptateur pour prises électriques italiennes, petit livret d'informations pratiques dans un classeur rouge sur la table en arrivant, propreté de la ruelle, proximité de taxis – à cents mètres, ) et les moins (absence de présence humaine – remise des clefs et départ s'effectuant automatiquement, assistance téléphonique en cas de besoin si personne disponible au moment voulu, eau chaude tout juste chaude, absence de casseroles, bols, gazinière équipée d'un antique système d'allumage des feux peu fiable, pas de bouilloire électrique, ruelle bruyante dès 5h30 du matin à cause d'artisans qui manipulent leurs rideaux de fer, la voisine du dessus marche avec ses talons hauts et ça résonne, accès internet WIFI à partir d'un modem filaire fiable excepté pour le chargement de vidéo, - 700 Mo chargés en 10 heures!- et (très) mauvaise couverture des opérateurs téléphoniques dans le quartier
L'accès internet : Merci FREE, car là encore mon opérateur français m'offre, moi qui suis détenteur du forfait Free à 19,99 €/mois les appels, SMS, MMS illimités et une enveloppe internationale de 25 Go de données par mois. J'utiliserai prioritairement l'accès internet gratuit fourni par mon logeur mais il faut savoir qu'il est possible d'acheter du crédit data auprès des grands opérateurs locaux, à savoir Telecom Italia (TIM) (équivalent de FranceTelecom) et Vodaphone Italia (branche du groupe britannique Vodaphone). Afin de compléter mon offre, j'ai justement fait la bêtise d'acheter une carte SIM de 50GB auprès de TIM, l'opérateur national, bénéficiant soi-disant de la meilleure couverture. Cette couverture (partielle) m'a profondément déçu dans le centre-ville. Tout d'abord, je mets en garde les visiteurs sur l'irrégularité de la couverture WiFi à Florence chez l'un et l'autre opérateur. L'étroitesse des rues de la cité serait-elle responsable de cette mauvaise qualité de réception ? C'est probable mais ce n'est surtout pas pratique car votre signal WiFi va et vient sans stabilité (chez TIM) et il faut sortir de chez soi pour téléphoner. Une ville aussi connue et touristique que Florence mérite bien mieux. Après avoir utilisé les deux prestataires téléphoniques, je préfère sans hésitation Vodaphone Italia qui, en règle générale, offre un meilleur signal que son concurrent TIM.
Les courses : A peine atterri et installé dans mon pied-à-terre provisoire, me voilà parti faire mes premières courses. Même le dimanche, un supermarché CONAD, situé à dix minutes de marche de là, m'ouvre ses portes. Je ne parlerai pas italien, mais français (avec le boucher), anglais (avec un couple d'Américains originaire de San Francisco), espagnol (avec la caissière italienne) et quelques mots de russe avec une demoiselle débarquant de Moscou. A première vue, les vendeurs sont rares dans les rayons, mais le panier de la ménagère semble par ailleurs bien meilleur marché qu'à Paris. Toutefois, l'amabilité des personnels est à géométrie variable. Je le noterai à deux reprises dans deux supermarchés CONAD différents .Notons qu'en règle générale, les Italiens sont extrêmement accueillants.
Le vin italien : Ma première bouteille sera un Chianti rouge (Chianti Clasico Riserva « CastelGreve 2015 » titrant 13,5° et coutant moins de 10€. Franchement, pas de quoi casser trois pattes à un canard, moi qui ai gouté des vins infiniment meilleurs...rebelote avec un Chianti Rufina Nipozzano Riserva 2016 de la maison Frescobaldi, pour ne pas rester sur une mauvaise impression. La troisième bouteille serait-elle la bonne ? J'ouvre cette fois un Chianti Classico Lamole di Lamole, récolte 2016, qui a cette fois décroché une médaille 2020. Il n'est pas mauvais du tout. Cette fois, j'ai décidé de me rendre dans un magasin spécialisé, Alessi (Via Delle Oche 27/29, Florence, Tél : +39 055 214966) pour me procurer mon vin. On me conseille un Chianti rouge Classico « Argenina » année 2015. Pas mal, en tous cas le meilleur vin de ce type que j'ai bu depuis mon arrivée. Cette fois, je m'offre un Vino Nobile Di Montepulcinao (Année 2016). Délicieux. Autre vin rouge, tout aussi bon, le Campo al Mare (2018) de chez Bolgheri. Ouf ! On y est arrivé.
Demandez le programme : Voici mon programme initial de balades, que j'ai suivi la plupart du temps. Non-exhaustif, celui-ci peut vous servir de point de départ à la préparation de votre future visite. La présence d'un * suggère de réserver son ticket à l'avance compte tenu de la forte affluence touristique en haute saison:
Vieille ville
Balade autour de la cathédrale
Cathédrale Santa Maria del Fiore (Duomo) (plafond baptistère, façade néogothique, fenêtres gothiques, campanile, bas-reliefs en terre cuite, entrée principale, coupole de Brunelleschi, sommet de la coupole, chapelles des abrides...)
Eglises Badia Fiorentina, OrsanMichele, Santa Croce (Cappella de Pazzi, Crucifix de Cimabue, fresque chapelle Baroncelli) et Santo Stefano al Ponte
Place de la Seigneurie : Cosma 1er, Fontaine de Neptune, Campanile, Salon del Cinquecento, Bar des Uffizi,Persée, l'enlèvement des Sabines, David (Michel Ange), Lion Marzocco, Palazzo Vecchio -Putto avec cortile et fontaine, Génie victorieux (Michel Ange), Cappella di Eleonora et appartement d'Eléonore de Tolède- Hercule tenant Cacus et loggia del Lanzi
Palais et musée : Casa di Dante, Palazzo Nonnifineto, Biblioteca del blate, Casa Buonarroti, Museo Horne, Speciere Erborristerie, Museo Galileo...
Carnaval florentin et Musée Bargello *
Galerie des Offices * (Duc et duchesse d'Orbino, Naissance de Vénus, Sainte Famille, Vénus d'Urbino, collection des Offices)
L'Oltrano
Palazzo Pitti * (Galleria Palatina avec fresques de Pierre de Cortone, Galleria del Costume et d'Arte moderna, appartements royaux,cour intérieure, Museo degli Argenti, Museo delle Carrozze) et Jardin de Boboli *
L'Oltrano à pied - Jardin de Boboli, Cenacolo di Santo Spirito, Santo Spirito, Pallazzo Guadagni, Pallazzo di Bianca Cappelo, Pallazzo di Guicciardini, Casa Guichi, Plaza Frescobaldi (fontaine), Piazza di Pitti (boutiques de masques)
L'Oltrano et ses musées : Museo Bardini et Museo La Specola
Jardin de Boboli(amphithéâtre, Orangerie, Viottolone, lunette des Boboli, Musée de la porcelaine, KaffeeHaus, fontaine de Neptune, Fort du Belvédère, Grotta Grande, Petite île Isolotto)
Cappella Brancacci
De San Marco à San Lorenzo
Musée San Marco *
Balade dans San Marco ( Galleria dell' Academia *, San Marco, Spedele degli Innocente, Santa Maria Maddalenaa dei Pazzi)
Balade autour de San Lorenzo (Mercato central, San Lorenzo, Piazza di San Lorenzo, Palazzo Medici Riccardi, Palazzo Pucci, Cernacolo di Sant' Apollonia, Jardin des Simples
San Lorenzo (Chapelles Médicis * - tombeaux, escalier de Michel Ange et Cappella del Principe -)
San Marco et ses autres musées (Cenacolo di Sant'Apollonia, Conservatorio musicale, Museo archeologico et Opificio delle Pietre Dure)
Places remarquables (Mercato central, Piazza di San Lorenzo -statue Jean des bandes noires- et Piazza della Santissima Annunziata -église-)
Santa Maria Novella
Edifices et rues historiques (Palazzo Antinori,, Palazzo Rucellai, Stazione di Santa Maria Novella, Museo Marino Marini, Plaza di Santa Trinida, Via dei Fossi, de Torna Buoni et della Vigna Nueva
Autour de la Place de la République (Place de la République, Ponte Vecchio, Santa Trinita, Palazzo Spini Ferroni, Statues des quatre saisons, Palazzo Strozzi, Mercato Nouvo Santi Apostoli, Palazzo Davanzatti et Palazzo di Parte Guelfa)
Ponte Vecchio (Pont au crépuscule,, bijouteries, Tour Mannelli, Buste de Cellini, Corridor de Vasari et ateliers en surplomb)
Basilique Santa Maria Novella (chapelle Torna Buoni, chapelle Filippo Strozzi, chapelle Strozzi et chapelle des Espagnols, Cloitre vert, La Trinité, Musée, intérieurs, murs et arcs...)
Bonus
L'art Renaissance de Florence
Promenade à San Miniato al Monte
L'artisanat florentin
Trucs et astuces : Non, non, vous ne rêvez pas, les rues sont ici dotées d'une double numérotation .Noires ou rouges,c'est selon, les plaques même placées côte à côte ne se suivent pas. Les plaques rouges sont réservées aux entreprises commerciales (comme les restaurants...) et les noires (ou plus rarement bleu foncé) aux maisons particulières et aux hôtels. Côté logique, comprenne qui pourra ! A noter enfin que les chiffres sont suivis d'un « r » pour les plaques rouges et d'un « n » (ou de rien du tout) pour les noires. Si, comment moi, vous envoyez des cartes postales, rendez-vous au bureau de poste central (Place de la République), au département philatélique pour trouver de jolis timbres de collection. Certains bureaux de tabac (signalés par un T blanc sur fond noir) vendent également des timbres plus basiques. Quant aux boites aux lettres, elles sont rouges (poste officielle) et il y en a un peu partout en ville. Autre information utile pour ne pas se ruiner lors d'une visite éclair à Florence :la Firenze Card (https://www.firenzecard.it/en), qui donne accès pendant 72 heures aux transports publics, à un guide exclusif des musées et à d'autres offres attractives, pour 7€. L'option à 85€ vous donne l'accès, trois jours durant, à plus de 75 musées. Des offices du tourisme se trouvent Piazza Stazzione 4 (tél : +39 055 212 245) et Via Cavour (tél:+39 055 290 832) et on y parle le français (www.firenzeturismo.it) .
Cette semaine, je vous convie encore à poursuivre notre découverte de Florence, avec la magnifique chapelle Brancacci logée à l'intérieur de l'église Santa Maria del Carmine. Le tout en texte, photos et vidéo. Lecteurs français, si vous sortez, n'oubliez pas votre « Ausweis » (laissez-passer) et excellente semaine à toutes et à tous !
Yves
Classement des dix premiers pays qui ont visité ce site la semaine dernière :1) France 2) Canada 3) Etats-Unis 4) Vietnam 5) Italie 6) Sri Lanka 7) Belgique 8) Congo-Kinshasa 9) Suisse 10) Colombie
La Chapelle Brancacci (Eglise Santa Maria del Carmine, Florence, Région de Toscane, Italie)
Retour ce matin dans le quartier d'Oltrarno pour y découvrir une superbe chapelle agrémentée de fresques uniques. La chapelle Brancacci (c'est son nom) se confie à celles et ceux qui veulent bien lever les yeux au ciel (en signe d'admiration, et non d'exaspération !) pour apprécier la beauté des fresques peintes par trois êtres talentueux, les peintres Masolino, Masaccio et Lippi (...)