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Lettre envoyée le 11/05/2020


Lundi 11 mai 2020                                                                                    La Lettre N°481

 

Aux masques citoyens ! De qui se moque t-on, avec cette histoire d'obligation du port du masque ? Je disais il y a quelques temps à un ami étranger qu'en France, tout est question d'argent. Même la santé. La preuve ? La suppression de lits partout sur notre territoire, de personnels soignants et de moyens médicaux (dont des respirateurs) à tel point que, le jour où tout va mal, on sacrifie les plus fragiles (et les plus couteux) en conseillant aux personnels des hôpitaux de trier les patients en fonction de leur état de faiblesse et de leur âge (circulaire de l'ARS d'Ile-de-France du 19 mars 2020). En des temps plus obscurs, une chose semblable eut lieu en Allemagne (extermination de 300000 malades et handicapés mentaux, sous couvert d'euthanasie, par le régime national-socialiste entre 1939 et 1945). Autre preuve : les masques. Alors que notre pays s'apprête à faire payer 5€ par Français pour un masque réutilisable, d'autres pays aiment leurs peuples : le Luxembourg offre gracieusement à ses salariés et à sa population un masque en tissu lavable et réutIlisable, 4 masques chirurgicaux, deux gants en latex, un flacon de gel, un savon et une serviette. Au Portugal (de France, notre correspondante sur place), chaque famille se voit offrir 5 masques par semaine. L'Allemagne distribue quant à elle des masques gratuits à sa population, tout comme l'Espagne, la Belgique, l'Italie, la Corée du Sud, la Pologne, le Danemark, la Suède, la Suisse....gratuitement. Chez nous, ne nous voilons pas la face, on compte sur vous pour fabriquer votre propre masque (https://youtu.be/VzeCUW-00dA) Autre preuve ? Les amendes infligées aux contrevenants (enfin, à certains!) qui ne disposeraient pas de leur attestation de déplacement dérogatoire (ou « Ausweis », en allemand) : 135€ la première fois (avec majoration possible de 375€), la deuxième fois 200€ (si récidive dans les 15 jours (majoration possible de 450€) et l'amende devient un délit passible de 3750€ d'amende et de six mois de prison au maximum en cas de récidive de plus de trois fois dans un délai de 30 jours. Autre preuve ? Nous aime t-on vraiment, nous le peuple sans culture, les gens « qui ne sont rien », les « fainéants » ou « les Gaulois réfractaires au changement ». A l'heure où il est très difficile, voire impossible de se procurer de l'hydroxychloroquine, le Piémont (Italie)distribue gratuitement ce médicament aux malades du coronavirus dans les 1500 pharmacies existantes ( https://www.medias-presse.info/lhydroxychloroquine-distribuee-gratuitement-aux-malades-du-coronavirus-dans-les-1500-pharmacies-du-piemont/120127/). Comprenne qui pourra.

Changez de lucarne : les médias officiels s'avèrent néfastes pour la santé de nos concitoyens. Cela fait des années que, personnellement, je les boycotte, préférant largement naviguer sur internet et préparer mes prochains voyages que je partagerai avec vous sur mon site. La vie m'a gâté car elle m'a permis de voyager et de voir comment les choses se passent ailleurs. J'en rapporte un état d'esprit et un certain recul par rapport à certains Français confrontés tous les matins aux mêmes flash d'informations (je devrais dire de propagande) et aux mêmes articles de journaux remplis de fautes d'orthographe ou de syntaxe. Et je souhaiterais d'ailleurs que chaque citoyen de ce pays puisse avoir la chance que j'ai eu de pouvoir visiter d'autres contrées, et rencontrer d'autres peuples car c'est extrêmement enrichissant. Quant au « journaliste », il ne prend souvent pas le temps de relire sa dépêche et encore moins de vérifier ses sources d'information. La bête à plumes sera systématiquement au service de l'organe de presse qui l'emploie, connaissant trop le pouvoir d'influence qu'il exerce (ou croit exercer) sur la population , n'hésitant pas à faire usage de la peur, vieille recette pour maintenir les Français dans la docilité. Confinement pour confinement, faites l'expérience de changer de lucarne, et évitez les feuilles de chou (en ne consommant par contre que celles qui se mangent, car le chou est excellent pour la santé), essayez donc les médias indépendants, utilisez les réseaux sociaux et échangez avec vos proches et vos voisins (avec moi, ces derniers temps, ma boucherie se transforme en café du commerce) car on a besoin de parler et...de rire (même jaune et malgré le coronavirus chinois!). Néanmoins, soyez vigilant sur la véracité des infos qui sont publiées, ne vous laissez jamais gagner par la culpabilité et n'ayez jamais peur.

...Et changez-vous les idées : de toute évidence, nous ne sommes pas faits pour rester enfermés aussi longtemps. L’Institut des droits de l’homme des avocats européens (IDHAE) et l’Institut en formation des droits de l’homme du barreau de Paris (IDHBP) ont récemment publié un rapport commun de 200 pages dans lequel ils s’interrogent sur la légalité de ce qu’ils appellent le « confinement forcé général ». Particulièrement documenté, argumenté et fourni, ce rapport analyse cette légalité sous l’angle du droit européen. Il questionne le respect du principe de proportionnalité, imposé par l’article 15 de la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH). La conclusion est sans appel : selon les instituts, dont sont membres des éminents spécialistes du droit des libertés fondamentales, le confinement, « dicté par la panique », doit être « complètement abandonné, dans les délais les plus brefs ». La loi d’urgence sanitaire leur paraît « inutile » car « le droit interne et la CEDH permettent des restrictions aux droits fondamentaux » sans y recourir. Autre dossier préoccupant au pays des droits de l'homme: la demande que la France a dressé à Apple et à Google pour casser le secret des données de leurs clients, et ce, afin d'introduire une solution européenne souveraine en matière de santé permettant de pister nos faits et gestes. De l'autre côté de l'Atlantique, Apple et Google nous promettent déjà une solution technique aux applications de traçage dès la mi-mai. Affaire à suivre.

 

LE CLIN D'OEIL DE VALERIE !

Ohhh que oui ,elle est d'accord pour que ses enfants retournent à l'école. Les enfants, ça vit, ça bouge et ça crie. Ça a besoin de s'exprimer bien sûr. Mais, ce 11 mai, combien de parents apeurés oseront-ils remettre leurs bambins à l'école ?


 

Toujours assignés à résidence, nos compatriotes ont besoin de (et doivent) se changer les idées. Voici quelques idées pour se cultiver et se distraire :

 

Présentée au musée Bourdelle depuis le 29 janvier 2020, la première exposition en France consacrée à Niels Hansen Jacobsen (1861-1941) entraîne le visiteur dans l’univers étrange et onirique du sculpteur et céramiste danois, contemporain de Bourdelle https://youtu.be/ZcxlgmMJYVw

 

Découvrez notre nouvelle série hebdomadaire "La minute anthropologique" ! Dans cet épisode, Philippe Charlier, directeur du département de la Recherche et l’Enseignement du musée vous parle des poupées kachinas : des esprits dans la mythologie des Hopis qui habitent au cœur des grandes plaines américaines : https://youtu.be/rn0z7h6Ighg

 

Depuis 1864 le musée des Tissus de Lyon (69) présente le patrimoine textile de l'humanité : https://www.museedestissus.fr/editions-en-ligne/

 

Blancheur, finesse, translucidité de la porcelaine et diversité des décors fondent la réputation internationale de Limoges (87) : https://www.limoges-tourisme.com/La-destination/Porcelaine-et-savoir-faire/Porcelaine

 

Testez  trois nouvelles façons de découvrir la Destination à travers ce projet collaboratif entre l’Office de tourisme et le service Ville d’art et d’histoire de Limoges (87) : https://www.limoges-tourisme.com/Ses-activites/Visites-decouvertes/Voyager-autrement

 

Participez à une enquête ludique et collaborative ! Le site "Les herbonautes" fait appel à chaque citoyen, qu’il soit passionné de sciences naturelles, d’histoire, de géographie… Explorez ces plantes et leurs étiquettes pour déterminer quand, où et par quels botanistes elles ont été récoltées : https://www.mnhn.fr/fr/participez/contribuez-sciences-participatives/enquete-collaborative-herbonautes

 

Un monde sans élevage est-il possible ? À quels défis l’agriculture du XXIe siècle doit-elle se confronter ? Quels sont les impacts du secteur de l’élevage sur le changement climatique ? À quoi ressemblera l'agriculture du futur ? Citéco propose de nombreux contenus - vidéos, graphiques, articles - permettant aux internautes d'appréhender les tenant et aboutissant des problématiques liées au monde agricole : https://www.citeco.fr/

Printemps 1940 en France : huit millions de personnes fuient sur les routes pour échapper à l’avance des armées allemandes. 80 ans après, le musée de la Libération de Paris- musée du général Leclerc – musée Jean Moulin revient sur cette tragédie française et européenne : https://youtu.be/V_xJrszUXT4

 

Le Musée de l'Armée (Paris 7è) vient de faire cinq acquisitions qui viennent enrichir les fonds des départements Beaux-arts et du patrimoine Ancien Régime et de la médiathèque d’étude et de recherche. Ces pièces rares et de qualité révèlent l’histoire des armées et de leurs savoir-faire. Elles sont les témoins d’une histoire qui lie l’armée à la nation : de Giovanni Giani (1866-1937), L’Armurerie royale de Turin, 1892, huile sur toile, une affiche d'Albert Brenet, Messageries maritimes, 1920, une autre de Ho Van Lai, For your next pleasure trip, choose..., éditions C. Ardin à Saïgon, 1938, de Robert Masson (1876-1986), Notes quotidiennes de guerre, 1er août 1914 - 28 août 1924 et une Giberne d’officier de fusiliers modèle 1767, vers 1774. Cette dernière acquisition (ci-dessous en photo) est une giberne très rare, qui provient d’une collection privée belge, et vient compléter les collections du musée de l’Armée qui jusqu’ici ne comportaient que deux gibernes d’officier françaises ayant appartenu à des grenadiers. Cette pièce, qui date des années 1770, est conforme au règlement du 25 avril 1767, comme en témoigne le système d’attache de la banderole qui se boucle sous le coffret. Elle est en outre munie de son patron à cartouches en bois, percé de seize trous. Les pièces d’équipements règlementaires de cette époque sont très rares. Il s’agit là du premier exemplaire à intégrer les collections du musée de l’Armée. Musée de l’Armée, Hôtel national des Invalides, 129, rue de Grenelle 75007 Paris.

 

Prolongation de l'état d'urgence sanitaire jusqu'au 10 juillet : concrètement, les voyageurs arrivant en France se verront imposer une "quatorzaine" et un isolement obligatoires pour toute entrée sur le territoire français à compter du 11 mai, à l’exception de "toute personne, quelle que soit sa nationalité, en provenance de l'Union européenne, de la zone Schengen ou du Royaume-Uni". La nouvelle mesure sera donc appliquée aux personnes qui arrivent sur le territoire en provenance d'un autre continent. les personnes arrivant de l'étranger et qui présenteraient un diagnostic positif seront placées à l’isolement pendant 14 jours. Le but est d'"éviter la propagation internationale du virus" et de "protéger des territoires plus fragiles du fait de leur situation isolée ou insulaire (outre-mer et Corse)". Enfin, Une personne testée positive aurait le choix de s'isoler chez elle, ce qui entraînerait le confinement de tout le foyer pendant 14 jours, ou bien de s'isoler dans un lieu mis à sa disposition, notamment dans des hôtels réquisitionnés.La durée totale des mesure de quarantaine ou d'isolement  ne pourra pas dépasser un mois.

A compter de ce jour, le port du masque et le respect des règles de distanciation seront obligatoires dans les transports publics pendant au moins trois semaines après la fin du confinement. Le non-respect du port du masque pourrait être sanctionné d’une amende de l’ordre de 135 euros. Le pouvoir de verbalisation dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire va d'ailleurs être étendu notamment aux agents des transports. "Les adjoints de sécurité, les gendarmes adjoints volontaires, les réservistes de la police et de la gendarmerie nationale ainsi que, et c'est important, les agents de sécurité assermentés dans les transports mais aussi les agents des services de l'autorité de la concurrence pour les commerces pourront constater le non-respect des règles de l'urgence sanitaire et le sanctionner".

Envisagée pendant un temps, l’application de traçage numérique des malades ne sera pas opérationnelle le 11 mai. À la place, le gouvernement va mettre en place "deux systèmes d’information" afin de rassembler les données permettant d’identifier et de répertorier les personnes malades.Tout d’abord, un premier fichier "dans lequel seront inscrites les informations en provenance des laboratoires de biologie médicale lorsqu’un patient aura été testé positif au coronavirus". Ensuite, un autre dispositif, "Contact-Covid", sur le modèle du site Ameli de l’Assurance Maladie, "qui permettra notamment d’avoir les coordonnées des personnes à contacter". Bref, adieu au secret médical !

A partir d'aujourd'hui, chaque département disposera d'une "brigade sanitaire" chargée d'identifier les personnes atteintes par le coronavirus et d'éviter l'apparition de nouveaux foyers d'infection. Ces brigades seront chargées d'enquêter sur l'entourage des malades pour repérer (ou dénoncer ?) les personnes potentiellement contaminées et les inviter à se faire tester. Elles seront composées principalement de salariés de l'Assurance maladie. Des employés de Centres communaux d'action sociale (CCAS), de conseils départementaux ou d'organismes comme la Croix-Rouge pourraient également les intégrer. Au total, 3 000 à 4 000 personnes seront mobilisées.

 

PAP Vacances lance la Garantie Remboursement Covid-19 pour réserver ses vacances d’été en toute sécurité : En cas d’annulation imposée par la crise sanitaire, les propriétaires rembourseront intégralement les locataires.Une garantie exclusive qui s’ajoute aux frais de réservation les moins chers du marché puisqu’ils sont tout simplement de 0% sur PAP Vacances. Avec les propriétaires de PAP Vacances, PAP se mobilise pour permettre aux français de réserver leurs vacances en toute sérénité en lançant la Garantie Remboursement Covid 19, un contrat qui oblige le propriétaire à rembourser les sommes versées par le locataire si celui-ci est dans l'impossibilité de se rendre sur le lieu de la location en raison des dispositions règlementaires mises en place par l'Etat liées à la lutte contre le Covid 19 (confinement, isolement, interdiction de déplacement ou de louer, etc.).Cette garantie concerne toutes les annonces comportant la mention: Garantie Remboursement Covid-19.Retrouvez toutes les informations sur cette garantie ici:https://www.papvacances.fr/coronavirus et les locations avec garantie ici:https://www.papvacances.fr/annonces/location-vacances-garantie-remboursement-covid19

 

>À l’écoute des usages contemporains, fort d’une longue tradition d’enregistrement saluée en France et à l’international, L’Orchestre national d’Auvergne a été le tout premier orchestre français à lancer son propre label 100% digital, accessible librement en streaming sur toutes les plateformes. Afin de prolonger les émotions des concerts ou découvrir à distance ses prestations "live", l’Orchestre national d’Auvergne propose une sélection de ses grands rendez-vous captés en direct, principalement sous la baguette de Roberto Forés Veses, son Directeur musical et artistique, mais aussi avec les artistes invités des saisons de concerts. Une nouvelle parution du label Orchestre national d’Auvergne Live présente la première rencontre entre Christian Zacharias et l’orchestre, prise en "live" le 22 novembre 2019 à l’Opéra-Théâtre de Clermont-Ferrand, dans un Concerto de C.P.E Bach en joué/dirigé que le grand pianiste n’avait encore jamais enregistré : https://www.orchestre-auvergne.com/discographie

 

Jamais les Français, dans leur histoire, ne semblent avoir été aussi pressés de recourir à un vaccin. Depuis l’apparition du Covid-19 à Wuhan, le monde s’impatiente. L’opinion est même prête à faire l’impasse sur toute précaution pourvu qu’elle puisse reprendre une vie « normale ». Et pourtant les scepticismes demeurent, surtout dans la patrie de Pasteur. L’histoire vaccinale est même scandée d’affrontements où s’interrogent médecine expectante et médecine agissante, responsabilité individuelle et engagement collectif, risque et précaution, empirisme et innovation, obligation et autonomie. La vaccination répercute nos imaginaires culturels et sociaux qui en éprouvent l’efficacité et partant l’adhésion. Au XVIIIe siècle, la médecine fait prévaloir le modèle humoral pour maintenir le sujet en bonne santé. L’organisme est ainsi ordonné de quatre humeurs, les liquides vitaux que sont la bile jaune et noire, le phlegme et le sang, déterminant, en outre le tempérament de chacun. La maladie résultant d’un déséquilibre de ce dispositif, le geste médical consiste à retrouver l’harmonie du corps par des saignées afin d’évacuer la mauvaise humeur. Contre le principe naturaliste, partagé par Rousseau, qui consiste à laisser la nature nous immuniser, Lady Montagu, épouse d’un diplomate anglais, rapporte en 1721 de Constantinople la méthode de la variolisation. Il s’agit d’inoculer la vérole à l’état bénin dans un corps sain d’enfant qui, une fois adulte, résistera mieux à la maladie. La variole décime alors l’Occident en tuant les deux tiers des personnes qu’elle affecte. Les dauphins de Louis XIV jusqu’à Louis XV lui-même en sont frappés. Les visages de Danton, de Mozart, de Mirabeau ou de la célèbre Madame de Merteuil (des Liaisons dangereuses) en porteront même les stigmates. Malgré l’évidence de son efficacité, l’expérimentation sur un corps vivant interroge. Certes juristes et philosophes des Lumières n’accordent qu’une valeur relative au corps vil du condamné ou du pauvre pour qui l’expérimentation ne fait que rembourser sa « dette » sociale. Mais dans la logique utilitariste, le corps, ainsi réifié, peut, s’échanger et se rentabiliser comme un bien appropriable. Si les jansénistes s’interdisent de transmettre le mal quand bien même le bien le surpasserait, les calvinistes refusent, de leur côté, que l’homme se substitue à Dieu. En revanche, en affirmant que le risque encouru permet de gagner en espérance de vie, Bernoulli se range à la décision royale de faire triompher la protection du corps social sur les intérêts particuliers. La découverte de la vaccine, à partir du sérum de vache, par Jenner en 1796, ôte l’argument du risque létal aux récalcitrants. Napoléon, peu suspect d’anglomanie, la fait administrer dans tout l’Empire. En quelques décennies, le nombre des décès est divisé par dix pour devenir exceptionnel à la fin du XIXe siècle. Des médecins restent toutefois rétifs devant des procédés jugés « exotiques » et barbares. On doit à des chrétiennes grecques, les levantines, le principe de l’inoculation que le sultan ottoman estimait contraire au mektoub islamique. D’extraction bovine, la vaccine est aussi accusée de faire régresser l’humanité vers l’animalité et de contribuer à sa dégénérescence. Si la nature et la maladie renforcent le corps biologique, la vaccination artificielle et intrusive ne peut que l’amoindrir. Ce discours a des résonances actuelles. Plus le vaccin montre son efficacité, plus il suscite des craintes. Au XIXe siècle, les chiffres effrayants de la mortalité infantile diminuent drastiquement mais il est encore difficile de convaincre la population qui lui reproche son insuffisance dépuratoire. On peine à trouver des volontaires qu’il faut souvent payer, qui se rétractent parfois quand d’autres refusent tout simplement le vaccin d’une personne jugée indigne. Difficile à conserver, l’antidote altère, de bras en bras, sa vertu prophylactique. En 1865, Chambon tente d’y remédier avec les découvertes de Pasteur sur le ver à soie et le charbon mais surtout avec le vaccin contre la rage en 1885, autant d'innovations qui permettent de franchir un seuil épidémiologique. Patriote jusque dans sa démarche scientifique, le célèbre médecin a dû affronter la haine de collèges attachés à l’école empirique.En rendant obligatoire la vaccination en 1871, l’Angleterre provoque la création de la Ligue internationale des « anti-vaccineurs » qui croit trouver l’origine de cette pratique dans un complot aristocratique. Des manifestations en l’honneur de récalcitrants au vaccin, érigés en martyr, notamment à Leicester en 1885, ont raison de l’obligation anglaise qui y renonce définitivement en 1907. La tuberculose qui avait disparu de l’île resurgit brutalement. Cela ne fait qu’encourager la France à rendre obligatoire depuis 1902 une série de vaccins, contre la diphtérie (1938), le tétanos et la typhoïde (1940), et la poliomyélite (1964). Lors des deux guerres mondiales, se faire vacciner participe de l’effort de guerre. Mais après 1945, l’impératif vaccinal décline jusqu’à faire supprimer en 2007 par Mme Bachelot le très français BCG, tout en décidant de rétablir onze vaccins obligatoires, Agnès Buzyn fut accusée de conflits d’intérêts avec des firmes médicales qui sont pourtant loin de réaliser leurs plus grands profits dans ce domaine. Le refus du vaccin peut prendre un tour plus politique encore. L’histoire coloniale est jalonnée de refus de la vaccination de la puissance colonisatrice par des populations qui, comme en Algérie au XIXe siècle, lui préfère un remède plus « naturel » ou « divin ». Aujourd’hui encore en Afrique et en Asie, la méfiance est grande face aux campagnes d’éradication de la poliomyélite dont le vaccin fut inventé par l’Américain Salk. Au Nigéria comme au Pakistan, des groupes religieux croient y déceler une campagne de stérilisation orchestrée par les Occidentaux pour faire disparaître les populations musulmanes. Et pourtant, on a davantage confiance dans le vaccin au Rwanda ou au Bangladesh qu’en France ou aux États-Unis. L’antivaccinisme est aussi la conséquence paradoxale du succès du vaccin. La disparition des grandes pathologies infectieuses a en effet rendu la société moins encline à accepter la nécessité de la vaccination, oubliant les drames qu’elle avait évités et ne s’offusquant que des rares accidents qu’elle pouvait générer. Que l’on songe à la campagne contre l’hépatite B qui laissa penser qu’elle pouvait entraîner la sclérose en plaques ou aux débats sur la présence d’aluminium dans des adjuvants sans que sa nocivité ne soit établie. Depuis les années 90, c’est l’ingérence croissante des pouvoirs publics dans la vie privée, leur collusion avec les groupes pharmaceutiques, et surtout leur impéritie qui sont dénoncées. La crise du H1N1 a accéléré cette défiance, amplifiée par les réseaux sociaux, lorsqu’on a vacciné des millions de gens alors même que le virus s’est révélé moins offensif qu’on ne l’avait craint. Notre vigilance s’est émoussée et des maladies que l’on croyait éradiquées comme la variole, la rougeole ou la diphtérie ont profité de l’affaiblissement de la couverture vaccinale pour refaire surface.Cette résistance au vaccin ne relève pas toujours de motifs « scientifiques », politiques ou religieux. Elle est aussi le signe de l’exacerbation d’un individualisme qui menace le bien commun. On voudrait un vaccin simple, indolore, sans effets secondaires, sûr pour toutes les maladies oubliant que la science est toujours incertaine et méliorative. On voudrait décider de ce qui est bien est pour soi et écarter ce qui ne nous convient pas. Et l’on redoute d’être dépossédé de notre autonomie au profit d’un système médical qui nous surveille et décide pour notre bien. L’adhésion à la vaccination nécessite une confiance mise à mal par l’abandon du caractère national que revêtait cette pratique quand elle était réalisée à l’école et à l’armée. Les promesses de médecine personnalisée ou parallèle ont fragilisé le souci de l’immunité « de groupe » au nom de la liberté individuelle, en réalité, une démarche égoïste et irresponsable qui nuit à autrui. Les mêmes qui exigent de la nation la solidarité pour le remboursement de leurs frais médicaux refusent un acte altruiste indispensable à la survie de la communauté. La France est une nation inquiète et tant la vaccination de Bill Gates et les atermoiements de l’Organisation mondiale de la Santé ne risquent pas de la rassurer dans sa quête de salubrité. À circonstances inédites, il faut envisager des thérapies antivirales nouvelles, prendre des risques, dans le respect de ce qui fonde l’humain. La vaccination n’a jamais été autant plébiscitée. Qu’en sera-t-il demain quand le péril sera maîtrisé ?

 

Si vous passez à Beyrouth (Liban), arrêtez-vous au Musée national pour admirer La plus ancienne représentation de la Vierge Marie connue à ce jour au Liban. Celle-ci se trouvant sur la façade peinte d'une tombe Byzantine de Tyr. fut mise au jour par Maurice Chéhab et publiée par lui-même en 1969. A l'époque, l'entrée de la tombe était toute peinte alors qu’il n’en subsiste aujourd’hui que trois panneaux. Au centre, le buste de la Vierge Marie auréolée est représenté dans un médaillon, tandis que deux croix stylisées apparaissent de part et d’autre avec les lettres alpha et oméga, symbolisant le commencement et la fin. Plus bas, une dalle en marbre tenant lieu de porte, dont la poignée de bronze a disparu, marque l’accès à la tombe. La pierre porte une inscription grecque de cinq lignes gravée au nom d’un homme prénommé Praüllios. Cette même inscription mentionne la date de son décès, ou de son enterrement, le 12 août 440 après J.-C.  Nous ne connaissons pas ce personnage qui vivait au Ve siècle à Tyr ou du moins qui y fut enterré. Par contre, le grand intérêt de cette inscription est qu’elle date de manière très précise la tombe, et par conséquent cette image de la Vierge Marie. À ce jour il s’agit de la plus ancienne représentation figurée de la mère de Jésus découverte au Liban. Il est vrai que plusieurs fresques murales décorent les nombreuses églises des XIIe-XIIIe siècles du Liban. Mais au-delà de sa qualité picturale, notre œuvre se caractérise par son caractère exceptionnel de fresque unique du Ve siècle représentant la Vierge Marie. C’est ainsi que dans le nouvel aménagement du sous-sol du Musée National, inauguré en 2016, elle fut restaurée afin d’être à nouveau présentée au public. Cette façade en quatre fragments était en effet exposée à l’étage inférieur du musée avant 1975. Son entreposage dans les réserves durant de longues années nécessitait une importante restauration et, qui plus est, devait être effectuée par un spécialiste engendrant par conséquent des coûts substantiels. Et le miracle se produisit lorsqu’un donateur, qui a voulu alors garder l’anonymat, a fait déposer la somme nécessaire pour la restauration de cette fresque, laquelle fut prête quelques mois avant la fin du projet. Musée national de Beyrouth, Museum Street, Beyrouth (Liban). Tél : +961 1 426 703 extension 123. Ouvert du mardi au dimanche de 9h00 à 17h00. Entrée : 5000 livres libanaises (1000 livres pour les étudiants). Site internet : https://www.museebeyrouth-liban.org/

 

Les Français privés de vacances ? : si le jeudi de l'Ascension sera bien férié cette année encore, nous n'avons pas l'autorisation de quitter notre département pour partir en villégiature. Nous voilà prévenus. Reportons-nous alors sur les vacances d'été sans trop se faire d'illusions:mieux vaudra privilégier notre pays pour cette saison estivale car non seulement on risque de se heurter à la fermeture des frontières mais un temps de quarantaine risque de nous être imposé par le pays hôte. Pour se déplacer, on préférera sa voiture personnelle car l'offre de transports ferroviaires n'est pas si pléthorique (moins de 10% des TGV et trains Intercités sont en circulation à l'heure actuelle, même si on nous promet une offre de 50% de TGV en juin et 100% en début d'été). Toutes les villes restent néanmoins desservies afin de permettre aux familles de se rejoindre en cas d'urgence et aux personnel soignant de se déplacer. Jusqu'au 24 juin, les billets de TER et trains Intercité peuvent être annulés et échangés sans frais, même les billets non remboursables. Après cette date, c'est la politique tarifaire habituelle qui s'appliquera. Attendez toutefois pour réserver un voyage en juillet car les choses restent compliquées (suspension des covoiturage et lignes de bus blablabus et Flixbus).

Côté destination, informez-vous sur les normes imposées une fois sur votre lieu de séjour. L'accès aux plages risque d'être limité, au même titre que l'obligation d'une distanciation sociale (en Espagne), l'interdiction de stationner sur la plage (Australie) ou autour des piscines (campings français). Heureusement, il nous reste notre patrimoine et la possibilité de visiter les régions de France (#cetetejevisitelafrance) qui ne demandent qu'à être découvertes. Mon site internet vous offre un certain nombre d'idées de destination et mes reportages actuels concernent également notre beau pays.

En ce qui concerne les locations saisonnières, soyez prudent(e) sur les conditions d'annulation. Désormais, sachez que les professionnels peuvent vous proposer un avoir de 18 mois plutôt qu'un remboursement en cash pour toutes les annulations faites entre le 1er mars et le 15 septembre 2020. En plus de cet avoir, le professionnel doit proposer un prestation identique ou équivalente à celle qui a été annulée et ce, dans un délai de trois mois. Enfin, évitez de souscrire aux assurances annulation proposées car celles-ci ne couvrent pas le risque de pandémie. Au bout de 18 mois, faute d'avoir utilisé l'avoir en question, le client sera remboursé (dans la mesure où le prestataire n'aura pas disparu entre temps pour cause de faillite par exemple!). En ce qui concerne les plateformes de location entre particuliers (Airbnb, Abriel, Gens de Confiance...), rappelez-vous qu'elles ne sont pas tenues de rembourser le client en cas d'annulation. Préférez alors Odalys (https://www.odalys-vacances.com/) et son offre Sérénité qui autorise la réservation sans avance de frais.

 

Et si, cet été, on visitait la France! Le hashtag #cetetejevisitelafrance se répand peu à peu avec l'appui de plusieurs entrepreneurs du tourisme. Patrivia (https://patrivia.net/home) propose ainsi un pass pour visiter 400 sites en France et en Belgique. N'hésitez donc pas à vous rendre sur les réseaux sociaux afin de découvrir les suggestions multiples qui sont proposées. Par ailleurs, de nombreux musées et sites historiques profitent de ce confinement pour s'adapter au contexte en utilisant les nouvelles technologies afin de proposer des visites virtuelles (dont certaines vous sont proposées chaque semaine dans cette lettre). Cà ne remplace pas une visite réelle mais c'est mieux que rien. Après le slogan « La France n'a pas de pétrole mais elle a des idées », pour quoi pas ce slogan «La France, même empoisonnée, ne manque pas d'air! »

Si vous vous apprêtez à passer vos vacances en Bretagne et que vous passez à Quimper (29), nul doute que vous apprécierez les charmes de la capitale de la Cornouaille. L'article de cette semaine vous invite à découvrir cette ville au tout début de la photographie. Vous serez surpris du nombre d'ateliers qui s'installaient alors sur place en rivalisant d'ingéniosité pour mettre en valeur cette belle ville et diffuser la culture bretonne. Désincarcérez-vous bien et prenez soin de vous !

 

Yves

 

Classement des dix premiers pays qui ont visité ce site la semaine dernière :1) France 2) Canada 3) Belgique 4) Japon 5) Russie 6) Côte d'Ivoire 7) Allemagne 8) Algérie 9) Italie 10) Luxembourg


 

 

 



 




Quimper en cartes postales (Finistère, France)


Détourner une carte postale, quelle belle idée ! Encore fallait il y penser. En cette période de confinement, les Archives municipales de Quimper (29) l'ont fait en misant sur l'humour. Et de proposer quotidiennement aux internautes un sourire à travers une carte postale ou une photographie ancienne issue de ses fonds, sur laquelle on rajoute un message en lien avec le contexte sanitaire du moment, et hop, le tour est joué. Cartes postales et photographies anciennes décrivent Quimper et sa société d'alors, essentiellement bourgeoise. C'est à la découverte de ce monde quimpérois que je vous invite à travers cet article, une société de classes qui disparaitra en grande partie avec la Première guerre mondiale, et avec elle, bon nombre de costumes régionaux (...)


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