Revoir le globe
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L'Académie des Sciences de Californie
(San Francisco, Californie, Etats-Unis) |
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Dimanche 15 décembre 2019
Si vous venez à San Francisco accompagné de vos progénitures, l'Académie des Sciences de Californie (Californian Academy of Sciences) est l'endroit qu'il vous faut. Dix ans de travaux et un budget de 500 millions de dollars auront été nécessaires à la réfection de cette institution qui avait durement souffert d'un tremblement de terre en 1989. Rouvert depuis 2008, l'ensemble impressionne par son architecture avant-gardiste qui s'exprime pleinement à l'intérieur du Golden Gate Park. Et de faire d'ailleurs concurrence au bâtiment voisin le De Young. Amoureux de nature, vous serez séduit par cette visite même si certaines activités s'adressent davantage à un public jeune qu'à des personnes averties.
Logé non loin de Market Street, j'emprunterai le Muni, abréviation de chemin de fer municipal, qui gère depuis 1912 les transports en commun de San Francisco. L'entreprise est à la tête d'un parc de mille véhicules diesel, autobus électriques hybrides, tramways, métro léger et cable cars. C'est précisément l'une de ces lignes Muni Metro que j'emprunterai au départ de la station Civic Center (sur Market Street) pour me conduire jusqu'à la 9è Avenue. La veille de mon départ pour la Californie, je me suis emballé pour le City Go Pass, un laisser-passer supposé vous faire gagner de l'argent sur les droits d'entrée de plusieurs attractions locales et vous donner l'accès (libre) au transport en commun. L'application sera si peu claire qu'en définitive, je ne saurai jamais si le transport était compris ou pas : à la station Civic Center, l'employé n'est pas à son guichet et l'on me conseille de décrocher un téléphone disponible pour pouvoir accéder au métro. Aussitôt, quelqu'un décroche et me demande de quoi il s'agit. Je lui explique que je suis un touriste français, détenteur d'un pass Go City avec un code-barre, me permettant d'accéder au métro. L'homme m'ouvre aussitôt le tourniquet à distance . Et hop , en voiture ! Enfin presque, car une fois sur le quai, je ne trouverai que quelques personnes errantes à la mine bizarre. Ces gens me font penser à des morts vivants et ne répondront d'ailleurs pas à ma demande d'information. Ma réponse, je l'obtiendrai auprès d'une vieille dame d'origine asiatique. Quelques minutes plus tard, je monte à bord de la rame N et roule ainsi durant une vingtaine de minutes. Une fois descendu à la 9è Avenue, il ne me reste plus que dix minutes de marche à effectuer pour atteindre l'Académie des Sciences. Je monterai à la même station pour mon trajet retour sans pouvoir valider mon code-barre. Et descendrai à Civic Center sans encombres grâce à un agent qui ne me demandera pas davantage mon ticket de transport.
La traversée du parc Golden Gate est très agréable. D'une superficie de 412 hectares, celui-ci est le plus grand espace vert de San Francisco, plus grand même que Central Park (New-York), et a vu le jour au cours des années 1870. L'endroit rassemble, outre la California Academy of Sciences, le De Young Museum (qui vit le jour en 1921), un jardin de thé japonais qui fut inauguré en 1894, un mémorial en hommage des victimes du SIDA (Le National Aids Memorial Grove), le jardin botanique Strybing Arboretum, un vieux carrousel datant de 1914, le Kezar stadium ainsi que plusieurs lacs (Stow Lake et Spreckels Lake). D'une longueur de cinq kilomètres (pour un largeur de 800 mètres) et doté d'un piste cyclable de dix kilomètres, le parc Golden Gate abrite enfin plus d'un million d'arbres. L'Académie des Sciences de Californie reste l'un des dix plus grands musées d'histoire naturelle du monde et l'un des plus anciens des Etats d'Amérique. Personnellement, j'ai, en tant qu'Européen, une autre image d'un musée et cet endroit me fait davantage penser à un centre d'attraction qu'à un lieu de connaissances mais bon. Je n'y trouverai en effet aucun panneau d'information agrémentant expositions set autres lieux de découverte de ces paragraphes de texte qui révèlent généralement un nombre important de connaissances à leur lecture. Ici, l'information est exclusivement distribuée au public sous une forme orale à travers les commentaires d'un film (comme, par exemple, avec la voix de Tom Hanks) ou grâce à l'assistance des nombreux bénévoles qui forment l'essentiel du personnel lors de cette visite dominicale.
Cette académie fut pourtant créée en 1853 comme une société savante et poursuit encore de nos jours de nombreux programmes de recherches, des expositions publiques et des activités pédagogiques. L'endroit attire, dit-on, 500000 visiteurs chaque année et il est vrai qu'il faut mieux venir ici assez tôt, surtout le week-end pour éviter l'attente. Une seule activité nécessite de retenir préalablement sa place à l'intérieur de cet ensemble : le Planétarium Morrison. Des séances ont lieu tout au long de la journée avec des projections de différents films, certains consacrés à l'univers, et d'autres, aux récifs coralliens...La projection d'une image à 360° est toujours impressionnante à condition que celle-ci soit de bonne qualité et que l'on soit assis sur des sièges mobiles (reconstituant des sensations de décollage, de mouvements...). Rien de cela au Planétarium Morrison, qui nous présentera un film ancien, à l'image grisâtre et peu attractive même si les commentaires restaient intéressants. Je m'endormirai durant la représentation. Faute d'un plan détaillé (ce que j'appelle un plan, avec une description précise de chaque pièce située à chaque niveau du bâtiment, je ne garantis pas avoir tout vu lors de ma visite qui dura trois heures, mais je n'aurai pas l'impression de quitter l'endroit en ayant appris beaucoup de choses. C'est dommage ! On a manifestement donné ici la priorité au côté attractif plutôt qu'au savoir, ce qui convient tout à fait à un public jeune qu'il n'est pas toujours facile de conduire dans un « musée ». Et cette Académie d'offrir une première approche de l'histoire naturelle et de la science à un public non averti, ce qui est déjà beaucoup. Il est vrai que déambuler à l'intérieur de ce centre et parcourir les différentes attractions est très agréable. Les personnels présents (constitués pour la plupart de bénévoles) sont très attentifs et aidants aux demandes formulées par la clientèle et il est possible de photographier et filmer librement sur place.
On me parle de milliers d'animaux vivants, je n'en verrai que quelques dizaines, principalement à l'intérieur de l'aquarium Steinhart, mon attraction préférée avec la forêt tropicale qui a trouvé refuge à l'intérieur d'un gigantesque globe que l'on parcourt au milieu de papillons (dont on nous recommande de ne pas les attraper) et des oiseaux (dont je réussirai seulement à percevoir le chant). Riche de 900 espèces d'animaux marins, l'aquarium présente, outre la zone amazonienne, la faune sous-marine de la Californie du Nord ainsi que celle d'un récif philippin. Oursins violets, méduses à crinière de lion, hippocampes à branches, dragons des mers, poissons-archers, nautiles, poissons bio-luminescents défilent ainsi sous les yeux des visiteurs tandis que les enfants peuvent toucher coquillages et étoiles de mer. Une fois de plus, je regrette le manque d'information sur chacune des vitrines installées (que ce soit sous la forme académique ou didactique). Pourquoi ne pas proposer des audio-guides en plusieurs langues donnant l'accès à des commentaires sur les attractions offertes ? La forêt humide, elle, permet de découvrir les différents étages de végétation de ce milieu commun à l'Amazonie, Bornéo, au Costa Rica ou à Madagascar. Plusieurs vitrines contiennent serpents, insectes, batraciens, fourmis. Rien de transcendantal mais un univers naturel bel et bien recréé pour la plus grande joie des enfants et...des parents ! L'Académie des Sciences offre également des expositions (Color of Life, qui aborde le rôle des couleurs dans le monde vivant, et une autre, What is Skin? - traduction : Qu'est-ce que la peau ?). Avant de m'accorder une pause café au restaurant, je me rends à la section minéralogique qui arbore plusieurs jolies vitrines, puis, au rez-de-chaussée, à l'African Hall, où lions, guépards, gorilles et antilopes empaillés côtoient des pingouins sud-africains bien vivants un peu à l'étroit dans leur aquarium.
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