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Les Héros de la France éternelle - Louis XIII
(31) (France)
Heure locale

 

Lundi 24 avril 2023

 

Fils d’Henri IV et de Marie de Médicis, Louis XIII, dit «le Juste», succède à son père lors de son couronnement le 17 octobre 1610 en la cathédrale de Reims. Il n’a alors que 8 ans et demi et le pouvoir sera exercé par Marie de Médicis en tant que régente, jusqu’à ce que sa majorité soit déclarée quatre années plus tard. Mais Louis, trop faible de corps et d’esprit contraindra sa mère à laisser gouverner ses favoris Concino Concini et Léonora Galigaï.

 

Traumatisé par la mort d’un père qu’il chérissait,, le jeune roi n’a pas une enfance joyeuse, se renferme sur lui-même et souffre de troubles d’élocution. L’enfant n’apprécie que moyennement l’attitude méprisable des favoris de sa mère à son égard, et dans un profond mal être, le jeune roi grandit en devenant taciturne et ombrageux.

Louis XIII souffre d’autant plus que la régence assurée par sa mère ne se passe pas bien : mauvaise gestion des affaires par son gouvernement et graves troubles (religieux, nobiliaires et sociaux) au sein du royaume.S’en suivent une convocation des états généraux et une instabilité politique.Par ailleurs, les politiques pro-espagnole et pro-italienne conduites par sa mère rend le roi amer. D’autant plus qu’en 1615, Marie de Médicis marie Louis XIII à Anne d’Autriche, infante d’Espagne, ce pays que son père, Henri IV, considérait comme rival.

 

C’est par un coup de force que le jeune roi finit par accéder au pouvoir : le 24 avril 1617, il fait assassiner le favori de sa mère, Concino Concini et fait exécuter son épouse, Galigai. Puis il exile Marie de Médicis à Blois et reprend sa place de roi. Il remplace alors Concini par son propre favori, Charles d’Albert, duc de Luynes, qui s’avérera être un piètre homme d’Etat.

En 1619, la mère du roi parvient à s’échapper du château de Blois et lève une armée contre son fils. Louis XIII se résout alors à se réconcilier avec sa mère en lui cédant les villes d’Angers et de Chinon par le traité d’Angoulême du 30 avril de la même année. Mais il lui demande de ne pas revenir au Conseil. Un an plus tard, Marie de Médicis déclenche une guerre civile qu’elle perdra d’ailleurs à la bataille des Ponts-de-Cé. Face à cette mère indomptable, Louis XIII accepte son retour à la cour de France et se réconcilie à une nouvelle fois avec elle.

 

Rétablissant peu à peu l’autorité royale, le jeune roi brise d’abord les privilèges des protestants, ceux des « Grands », et l’encerclement des Habsbourg par une politique conflictuelle conduite par son ministre Richelieu.

Sa première campagne contre les protestants date de 1621. Son objectif étant de rétablir la religion catholique comme religion officielle. Louis XIII parvient finalement à reconquérir le royaume de France (édit de la paix d’Alès de 1629). Cet édit abroge toute autorité militaire ou politique aux protestants qui conservent toutefois leur liberté de conscience. En revanche, leurs places fortes sont détruites et leurs assemblées interdites une fois pour toutes.


 

Déterminé à participer aux affaires d’Etat, Louis XIII choisit de se lier à un seul ministre, un choix plus ou moins heureux. Or, en 1624, Marie de Médicis réussit à introduire au conseil du roi le cardinal de Richelieu, élu représentant du clergé lors des états généraux de 1614.

Dans un premier temps, les deux hommes entretiennent une relation complexe avant d’évoluer vers une réelle affection. Louis XIII n’écrit-il pas un jour cet éloge : « Le cardinal de Richelieu est le plus grand serviteur que la France ait eu ».

Les deux hommes partagent en effet la même conception de la grandeur de la France et des priorités qui s’imposent dans le domaine politique.Le programme politique du prélat se décline de plusieurs manières :

 

- l’abaissement des grands féodaux

 

Louis XIII veut rabaisser l’orgueil de ces grands du royaume qui prennent leurs aises : le comte de Montmorency-Bouteville est exécuté pour avoir violé l’interdiction des duels, et le duc de Montmorency, pour révolte. Le jeune roi souhaite enfin que les enfants de la noblesse, trop souvent rebelles, soient rassemblés près de Paris, au collège de Juilly, afin d’inculquer à cette jeunesse l’amour de leur roi.

 

 

- La rationalisation du système administratif

 

Le roi contrôle de façon centralisée les autorités locales avec, pour objectif, le bien être des peuples et le salut de ses Etats, et autorise le retour de l’école des Jésuites dont il ouvre l’accès aux fils de la bourgeoisie.

Baillis et sénéchaux sont remplacés par le corps des Intendants dans l’administration du territoire.

Notons aussi que c’est sous son règne qu’est frappé le premier Louis d’or. Le souverain achève aussi la construction du Pont-Neuf à Paris, poursuit la construction du canal de Briare et crée le premier office de recensement des chômeurs et des invalides.

 

 

- La lutte contre les Habsbourg à l’extérieur (guerre de Succession de Mantoue, guerre franco-espagnole et guerre de Trente Ans).

 

Après onze années de mariage,le couple royal se brouille et l’Infante d’Espagne complote contre le roi pour le remplacer sur le trône par le duc Gaston d’Orléans. Lors de la guerre de Trente ans, la reine tentera de renseigner secrètement l’Espagne sur les dispositions militaire et politiques de la France. Le roi découvrira bientôt la machination de sa femme mais choisira d’étouffer l’affaire.Le souverain écarte aussi (et définitivement) sa mère lors de « la journée des Dupes » (10 novembre 1630) durant laquelle la cour croit le cardinal congédié, suit à une altercation entre le roi et sa mère. La reine mère est finalement exilée à Moulins et son fils ne la reverra plus jamais.

Depuis François 1er, la France se retrouve encerclée par les possessions des Habsbourg et Louis XIII, conseillé par Richelieu, n’attend que le moment favorable pour déclencher la guerre contre l’Espagne.Cette guerre, déclarée en 1635, engagera militairement le souverain français jusqu’à la fin de son règne.

 

Durant ses années de règne, Louis XIII sera préoccupé de rester sans héritier. L’homme est de santé médiocre, abattu par de violentes maladies, et feint de mourir subitement et à plusieurs reprises, sans successeur. Cette situation entretient chez les prétendants au trône (Gaston d’Orléans, le comte de Soissons, le comte de Moret...) l’esprit de convoitise. Or, la relation difficile de Louis XIII avec son épouse augmente les espoirs de ces princes. Finalement, l’enfant tant espéré, Louis-Dieudonné, est mis au monde le 5 septembre 1638, après presque 23 ans de mariage stérile entrecoupés de plusieurs fausses couches.

L’attitude du roi à la naissance de son fils, Louis, diffère selon les mémorialistes: l’un prétend que le monarque considéra le nouveau-né d’un œil froid avant de se retirer, d’autres affirment qu’au contraire Louis XIII tomba à genoux devant son fils puis l’embrassa.

En 1640, Louis et Anne d’Autriche ont un second fils, Philippe, futur duc d’Orléans.

Richelieu, lui, décède en décembre 1642 et le roi Louis XIII fait entrer au conseil d’Etat un des proches collaborateurs du cardinal, le cardinal Mazarin qui devient de fait premier ministre.


 

Louis XIII s’éteindra à son tour le 14 mai 1643, après six semaines de coliques et de vomissements, soit 33 ans, jour pour jour après son père Henri IV. Sa dépouille est conduite à la basilique Saint-Denis, sans aucune cérémonie (conformément à ce qu’avait demandé le souverain) pour ne pas accabler son peuple d’une dépense excessive et inutile. Dans son testament, Louis XIII avait demandé à ce que soient limitées les prérogatives de la nouvelle régente, Anne d’Autriche son épouse mais celle-ci n’en tient pas compte et fait casser le testament.

Le roi Louis XIII aura offert l’image d’un souverain très pieux et profondément catholique. L’homme aura horreur du péché et répugnera les choses superficielles de l’existence, avant de placer la France sous la protection de la Vierge Marie. Il aide également Vincent de Paul à fonder une congrégation religieuse consacrée aux plus pauvres.

 

Deux autres aspects du roi Louis XIII sont à souligner :

 

  • Roi soldat comme son père, le souverain se retrouve souvent aux côté de ses troupes sur les champs de bataille et partage la rude existence du soldat et des camps, tout en affirmant clairement l’unité de la France face aux protestants, les Grands du royaume et l’Espagne. Le Béarn et la Navarre sont ainsi rattachés à la couronne, Perpignan, le Roussillon et la Catalogne, annexés à la France tout comme la Savoie et le Piémont, une partie du Hainaut (et la ville d’Arras) tandis que la Lorraine est totalement occupée par les troupes françaises.

Louis XIII subventionne aussi les expéditions de Champlain au Canada et aide au développement de la Nouvelle France. Il laissera enfin carte blanche à Richelieu pour créer une marine de guerre (de 60 vaisseaux et de 20 galères)

 

  • Homme des arts et des sciences, Louis XIII est, dès l’enfance, attiré par la peinture et le dessin. Puis au début de son règne, il découvrira la danse en exécutant lui-même des ballets de cour.

    Bien que n’étant pas considéré comme roi mécène, il sera le protecteur de peintres comme Georges de la Tour, Nicolas Poussin, Simon Vouet et Philippe de Champagne. Sous son règne, sera aussi entrepris le chantier de décoration du palais du Luxembourg. Un cabinet des curiosités sera inauguré en 1633, qui abritera des collections scientifiques au Jardin royal des plantes médicinales ou « Jardin roi » (actuel Museum national d’Histoire naturelle.

 

 

INFOS PRATIQUES :


  • Livre « Louis XIII » de Jean-Christian Petitfils (Perrin)










 



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