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70 ans de Livre de Poche
(Paris, France)
Heure locale

 

Lundi 5 juin 2023

 

70 ans déjà que le livre de poche a rejoint nos bibliothèques ! Ses atouts : petit, pas cher, et facile à glisser dans un sac à main, il fait depuis lors le bonheur des lecteurs à petit budget.

Plus d’un demi-milliard de fidèles en forme la famille (re) composée depuis sa création.

Son mérite est d’autant plus grand qu’il accueille tous les auteurs littéraires, des plus majestueux aux plus méconnus.

S’adorant s’habiller avec soin, et changer souvent de parure, surprendre et séduire, il est plus attrayant que jamais, au point de...ne pas paraître ses 70 ans.

 

On doit Le Livre de poche à Henri Filipacchi, qui le créa en 1953, avec, pour premier titre « Koenigsmark » de Pierre Benoit. Suivront d’autres titres, dont « Vol de Nuit » d’Antoine de Saint-Exupéry, « La Symphonie pastorale » d’André Gide, « Ambre » de Kathleen Winsor ou « Les clés du Royaume » de A.J.cronin.

Aujourd’hui, être publié au Livre de poche est la preuve d’une certaine reconnaissance, c’est à dire toucher un très large public et occuper plus longtemps les étagères des libraires et les bibliothèques des lecteurs.

 

En février 1953, la nouvelle collection joue la modestie, avec, certes, des couleurs de couverture parfois tapageuses mais un prix de vente compétitif (2 Francs de l’époque, ou 0,43€), à peine plus cher que le prix de vente d’un quotidien.

A sa tête, Le Livre de Poche a trouvé, en la personne d’Henri Filipacchi, un fin connaisseur du livre et de ses métiers. L’homme, par ailleurs secrétaire général de la Librairie Hachette jouera le moment venu, un rôle décisif dans le lancement de nouvelles collections comme La Pléiade ou la Série noire.

Entouré d’une équipe restreinte, Henri Filipacchi, à la fois créateur et dirigeant du Livre de Poche, collabore avec la société éditrice, La Librairie Générale Française, alors installée au 15, boulevard de la Madeleine, dans les lieux mêmes où avait vécu Marie Duplessis, alias Marguerite Gautier, la « Dame aux Camélias ».


 

Réaliste, visionnaire, convaincant et chaleureux, l’homme ne tarde pas à associer ses amis éditeurs à son projet.Parmi eux, Albin-Michel, Calmann-Lévy, Grasset et Gallimard, grands noms des fonds éditoriaux de l’époque, comptent bientôt parmi les « pères fondateurs » du Livre de Poche.

L’originalité du projet fut d’une part, de mettre au service des grands textes littéraires, classiques et modernes, les techniques d’impression et de diffusion qui intéressaient jusque là davantage le roman populaire, voire de « la littérature de colportage » et d’autre part, d’avoir pressenti, puis accéléré la démocratisation de la lecture, non seulement de romans d’évasion mais aussi d’oeuvres réputées plus complexes.

Saluons au passage le redoutable flair d’Henri Filipacchi, la justesse de son intuition, l’audace et son pari gagnant d’avoir misé sur la qualité plus que sur la quantité.

 

Aurait-on prévu, au début des années 1950, sur le succès d’un Amour de Swann auprès de 500 000 lecteurs. Aurait-on pu imaginer que l’ouvrage « Les mémoires du Cardinal de Retz », préfacé par Paul Morand, et qui s’écoulera à 60000 exemplaire en l’espace d’une seule année (1958 à 1959), se retrouverait sous les feux de l’actualité ?

Indéfectiblement, Le Livre de poche conservera l’image d’une collection sans frontières et ouverte à tous les publics.

 

L’autre pari d’Henri Filipacchi sera d’intégrer dans le catalogue tous les domaines de la création et du savoir en offrant, aux côtés de la littérature, romans policiers, manuels de cuisine ou de bricolage, documents d’actualité et atlas. Le Livre de Poche allait ainsi devenir le compagnon idéal de tous les instants pour des millions de lecteurs. Une diversification réussie et jamais démentie depuis.

Le véritable décollage date plutôt de la fin des années 1950, grâce à une nouvelle génération de jeunes lecteurs. Puis, la croissance s’accélère durant les années 1960 : de huit millions d’exemplaires, les ventes franchissent les 28 millions en 1969.

Mieux, Le Livre de Poche, à l’heure de la Révolution culturelle chinoise et de l’onde de choc du « baby-boom », tombe à point nommé pour accompagner l’essor de la scolarisation et stimuler le développement de la lecture (et sa désacralisation par la même occasion). Et de faire définitivement partie du quotidien des Français, au même titre que la baguette de pain ou le ticket de métro. Il devient aussi une des composantes de l’Indice des prix formé des 259 articles vitaux.

 

Ce succès attire indubitablement les convoitises et les performances du Livre de Poche donnent des idées à d’autres éditeurs : en 1958, Flammarion crée J’ai lu, avant que les Presses de la Cité ne donnent naissance à Presses Pocket, suivies par Gallimard qui crée la collection Folio en 1972.

Rien n’y fait. Face à ces concurrents, et à l’heure où un livre sur quatre est au format de poche, Le Livre de Poche conserve sa première place tout en poursuivant son essor en incluant dans son catalogue de nombreux auteurs, en travaillant avec de nouveaux éditeurs et en innovant tant au niveau éditorial que graphique.

 

Sans œuvres, il n’ y a pas de collection :

 

Agatha Christie et Le Livre de Poche sont étroitement liés depuis 1962, avec 15 millions d’exemplaires vendus. Les 95 titres actuellement disponibles ont certes fait l’objet d’un toilettage graphique régulier au fil des ans pour mettre au goût du jour les couvertures. La dernière refonte fait la part belle aux couleurs acidulées et à une typographie d’inspiration Art déco.

A l’heure où nous commémorons le 150è anniversaire de la naissance de Colette, Le Livre de Poche met à l’honneur l’oeuvre de l’écrivain en publiant une édition parascolaire dédiée et une nouvelle édition du texte préfacée par Antoine Compagnon. Tous les livres de Colette sont ainsi disponibles au Livre de Poche.

Régine Deforge, tour à tour libraire, relieuse, éditrice, écrivain, scénariste et réalisatrice, fait aussi partie du cercle du Livre de Poche avec la vente à plus de 4 millions d’exemplaires de son oeuvre « La Bicyclette bleue ».

Maurice Druon et la saga des Rois Maudits ont aussi leur place dans la collection. Cette célèbre fresque publiée au Livre de Poche au début des années 1970 en sept volumes s’est à ce jour vendue à plus de 4 millions d’exemplaires.

Citons aussi Anne Frank et son journal écoulé à plus de quatre millions d’exemplaires, Marcel Proust, Georges Simenon, Jules Verne, Boris Vian, Stefan Zweig... parmi les plus gros succès de la collection.

 

Et la bibliothèque des millionnaires de se composer comme suit :

 

« Le Grand Meaulnes » (Alain Fournier) et « Vipère au poing » (Hervé bazin) comptent plus de 5 millions d’exemplaires vendus.

« Le Journal d’Anne Frank » et « Germinal » (Emile Zola), plus de 4 millions,

« J’ai quinze ans et je ne veux pas mourir » (Christine Arnothy), « Ils étaient dix » (Agatha Christie), « Lettres de mon moulin » (Alphonse Daudet), « La Cuisine pour tous » (Ginette Mathiot), « Thérèse Desqueyroux (François Mauriac), « Le parfum » (Patrice Sûskind) et « Le Silence de la mer » (vercors), plus de 3 millions,

« Les Fleurs du mal » (Charles Baudelaire), « Madame Bovary » (Gustave Flaubert), « La Guerre de Troie n’aura pas lieu » (Jean giraudoux), « un sac de billes » (Joseph Joffo), « Une vie » (Guy de maupassant), « Le rouge et le Noir » (Stendhal), « L’assommoir » (Emile Zola)... plus de 2 millions...


 

En résumé, Le Livre de poche, 70 ans après sa création c’est :

 

- 6000 titres au catalogue (au 31.12.2022)

- Plus de 25000 titres publiés depuis 1953

- Plus de 1,2 milliard de volumes diffusés depuis l’origine

- 400 nouveautés par an

- 70 éditeurs partenaires

- Une place de N°1 sur le marché du format poche adulte

- Une diffusion internationale dans la quasi-totalité des pays du monde

 

 

INFOS PRATIQUES :







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