Lundi 25 septembre 2023
Issu de la Maison de Bourbon, il est le frère cadet de Louis XVI. Comte de Provence, il est connu sous le nom de Louis Stanislas Xavier de France, et devient roi de France et de Navarre du 6 avril 1814 au 20 mars 1815, puis du 8 juillet 1815 jusqu’à sa disparition, le 16 septembre 1824.
Celui qui deviendra souverain (après la mort de Louis XVII, son neveu à l’âge de 10 ans) et qu’on surnommera alors Monsieur, ou encore Le Désiré (par les Royalistes), aura vécu en exil durant la révolution française et l’Empire. Survient alors la Restauration à la suite de la chute de l’empereur Napoléon Ier, et le retour en France du nouveau roi.
Lors de son règne, Louis XVIII s’attelle à composer avec les acquis de la Révolution et de l’Empire entre 1789 et 1814. Renversé lors des Cent-Jours, il revient au pouvoir après la bataille de Waterloo. C’est que l’homme, qui a quitté la France à l’âge de 35 ans, et le même jour que son frère Louis XVI (lequel sera reconnu et arrêté à Varennes), restera en exil durant 23 années, avant de rentrer dans son pays, à l’âge de 58 ans. Un pays qui a bien changé depuis son départ.
A son arrivée sur le trône, Louis XVIII octroie au peuple « la Charte constitutionnelle de 1814 » tout en menant une politique de réconciliation et d’oubli concernant les barbaries révolutionnaires, et en tentant de calmer celles perpétrées lors de la Terreur blanche (période de troubles entre juin et septembre 1815, dans la vallée du Rhône et le Midi de la France lors de la chute de l’Empire, au terme des Cent-jours).
Pour cela, il compose d’abord avec une chambre parlementaire plus royaliste que le roi, la Chambre introuvable (surnommée ainsi par le roi qui aurait exprimé l’idée qu’il n’aurait pas pu rêver d’une chambre plus favorable à son trône, puisque composée d’une majorité de députés royalistes).
Son règne prendra un tournant plus scabreux en 1820, lorsque la Restauration devient plus réactionnaire et que le duc de Berry (neveu de Louis XVIII) est assassiné.
Louis XVIII règnera en tout et pour tout pendant 9 ans, 2 mois et 8 jours, avant de rendre l’âme, sans descendance, le 16 septembre 1824. Il reste le dernier monarque français à avoir reçu le privilège d’avoir été inhumé à la basilique Saint-Denis, et aussi le dernier roi mort sur le trône.
Louis Stanislas Xavier passe son enfance au château de Versailles où il reçoit une solide éducation. Cultivé, l’homme est un fin latiniste. Ayant de l’esprit, il est toutefois délaissé affectivement par Louis XV son grand-père.
Chose étonnante, Louis Stanislas, bien que frère de Louis XVI, ne ménage pas la politique menée par celui-ci. Non content d’avoir semé le trouble à la cour en facilitant la chute des ministres réformateurs Turgot, Necker et Carlonne, en déclarant les réformes de Calonne inconstitutionnelles (il est alors président de l’un des bureaux de l’Assemblée des notables en 1787), il réclame le doublement du nombre des députés aux états généraux pour le tiers-état. Une requête dont il reconnaitra plus tard comme ayant été la plus grande faute de sa vie.
Prudent, Louis Stanislas ne tardera pas à prévoir son évasion hors de France. Et de fausser compagnie à ses gardes le 20 juin 1791 pour fuir aux Pays-Bas, déguisé et muni d’un passeport anglais. Et de trouver refuge à Bruxelles, puis Coblence. Ayant ensuite refusé de reconnaître l’autorité du roi, il se voit déchu de ses droits de prince de sang par l’Assemblée législative en janvier 1792. Qu’à cela ne tienne, il tente malgré tout de rentrer en France à la tête d’une armée de 14000 hommes mais doit rebrousser chemin après la bataille de Valmy et se réfugie en Westphalie.
En janvier 1793, après l’exécution de son frère ainé Louis XVI, il proclame Louis XVII roi de France alors prisonnier des révolutionnaires à Paris, avant de devenir lui-même dépositaire légitime de la couronne de France sous le nom de Louis XVIII.
Entre errance européenne et tentative d’empoisonnement à l’arsenic en juillet 1804 lors de son séjour à Varsovie, le parcours de Louis Stanislas sera mouvementé.
A la mort de Louis XVIII, c’est Charles X, comte d’Artois et dernier petit-fils de Louis XV, qui monte sur le trône de France. Et de devenir ainsi le dernier des rois de France en tant que tel. Son règne ne durera que cinq ans, dix mois et 17 jours mais représentera pour les Français une période de stabilité politique et de prospérité économique, ainsi que le retour du pays dans le concert des grandes puissances.
Parmi les mesures qu’il a prises, on note la loi d’indemnisation des émigrés et les expéditions françaises en Grèce et en Algérie :
- Promulguée le 27 avril 1825, la loi dite « du milliard aux émigrés » est destinée à indemniser ceux qui, durant la Révolution, avaient perdu leurs biens alors vendus comme biens nationaux. Elle constitue l’une des principales mesures du début du règne du nouveau monarque.
- L’expédition en Grèce, aussi appelée « Expédition de Morée » consiste en une intervention terrestre de l’armée française dans le Péloponnèse entre 1828 et 1833 afin de libérer la région des troupes turco-égyptiennes. Une expédition scientifique mandatée par l’Institut de France est aussi du voyage.
- L’expédition d’Alger, qui a lieu de juin à juillet 1830 a pour but de lutter contre la Régence d’Alger : cette régence, qui correspond alors à l’Algérie actuelle, est intégrée à l’Empire ottoman tout en étant autonome, et est successivement dirigée par des sultans, pachas, aghas et deys, tous sous l’autorité des beys (chefs de clan turcs).
Cette expédition est l’aboutissement d’une longue dégradation des relations franco-algériennes, due entre autres aux actes de pirateries des bateaux barbaresques le long des côtes françaises.
D’autres mesures marqueront le court règne de Charles X comme la fin de la censure de la presse, mais se met à dos une partie de l’opinion à cause de la loi sur le sacrilège, l’octroi d’indemnités aux émigrés spoliés sous la Révolution , le licenciement de la garde nationale, le rétablissement de la censure de la presse (de 1825 à 1827) et son projet de rétablissement du droit d’ainesse (qui restera sans suite). Dans le même temps, une partie du peuple de Paris est aussi indisposée par le catholicisme dévot du monarque et un certain anticléricalisme se développe dans le pays.
Le soulèvement des « Trois Glorieuses » ne tardera pas (puisqu’il éclatera quelques jours seulement après le retour de la censure) et donnera lieu à la révolution de 1830 et à l’abdication du roi Charles X, roi mécène, le 2 août 1830, en faveur de son petit-fils le Duc de Bordeaux.
Malgré les termes de l’abdication, c’est le duc d’Orléans qui prendra le pouvoir sous le nom de Louis-Philippe 1er, se gardant bien de mentionner le 3 août, devant les Chambres réunies, que l’abdication avait été faite au profit du duc de Bordeaux. C’est alors le début d’un long exil pour l’ancien souverain Charles X, qui mourra en Autriche le 6 novembre 1836 à Göritz, des suites d’une épidémie de choléra.
Louis-Philippe 1er débute un règne de presque 18 années à la tête d’un royaume en profondes mutations sociales, économiques et politiques. Par la Monarchie de Juillet, le roi tentera de pacifier une nation profondément divisée en mettant en place un régime parlementaire et en permettant l’accession de la bourgeoisie aux affaires manufacturières et financières.
Celui qu’on surnommera le « roi des Français » ne sera pas intronisé roi de France et ira de barricades (son règne commence avec les barricades de la révolution de 1830) en barricades (Louis-Philippe 1er est chassé du pouvoir en 1848 pour permettre l’instauration de la Deuxième république). Après tout, Louis-Philippe, comme son père le duc d’Orléans, ne sera t-il pas un partisan de la Révolution française ? Qui sème le vent...
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