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Exposition "Rambouillet 1950, dans l'intimité du président"
(château de Rambouillet, Yvelines, France)
Heure locale

 

Lundi 15 janvier 2024

 

Je vous emmène aujourd’hui au Château de Rambouillet, exemple unique qui fut tour à tour une résidence royale, impériale puis présidentielle. Après la restauration de l’appartement de l’empereur, le retour du mobilier commandé du temps de Vincent Auriol et l’ouverture d’une nouvelle médiation à la Laiterie de Marie-Antoinette, il est temps de découvrir l’exposition « Rambouillet 1950, dans l’intimité du président », jusqu’au 21 avril 2024.

 

La restauration de l’appartement de l’Empereur

Ce chantier à 2,5 millions d’euros, qui s’est achevé à l’automne dernier, redonne un nouveau cachet à cette vaste demeure qu’affectionnait beaucoup l’Empereur Napoléon 1er. Lorsque celui-ci se rendit pour la première fois au château en 1804, l’édifice avait perdu de sa superbe à la suite de la révolution française, sans parler de l’intervention malheureuse de l’architecte Trepsat qui mutilera la château en dynamitant son aile Est. C’est à Auguste Famin, Grand Prix de Rome en 1801, que l’on devra le nouvel appartement de l’Empereur installé dans l’ancien appartement du comte de Toulouse : une suite de trois pièces comportant une antichambre, une chambre et une salle de bains.

 

Cette restauration fut menée de manière cohérente : un remeublement complet, réalisé à partir d’inventaires, permet aux visiteurs de mieux comprendre les lieux et leur usage. Le but étant de restituer l’appartement dans un état aussi proche de ce qu’il était du temps de l’Empereur.

Dans le même esprit, le parquet a été mis en couleur dans les trois pièces, au ton légèrement teinté de jaune, qui permet d’éclaircir les pièce set de renvoyer la lumière sur les murs.

 

En ce qui concerne la serrurerie, on corrigea le manque d’homogénéité en conservant les poignées en bronze d’origine, poignées qui servirent de modèles pour le remplacement de celles de l’antichambre et de la chambre, trop modernes.

 

Le remeublement

Un travail de recherche d’oeuvres de provenance impériale fut entrepris pour mener à bien ce remeublement. L’essentiel des meubles provient des collections du Mobilier national et a été restauré dans ses ateliers. Les documents d’archives permirent d’apporter des précisions utiles au bien fondé des meubles retenus.

L’ensemble des rideaux a été restitué, et l’éclairage a été entièrement revu, avec l’installation de flambeaux. Seule la chambre est ornée d’un lustre et les luminaires ont été restaurés.

Dans la chambre, trône un lit en acajou (un bois prédominant dans cette pièce).

Le désir d’immerger le public dans un espace habité se concrétise non seulement par un éclairage discret, la restitution des rideaux et l’ajout d’objets personnels incarnant la vie de l’Empereur, mais aussi par une médiation sobre sous la forme de cartels et de fiches de salle.

 

L’exposition

L’exposition « Rambouillet 1950, dans l’intimité du président » offre une immersion dans l’époque présidentielle, la plus glorieuse que connut le château, c’est à dire l’après-guerre.

Cet événement marque le retour des mobiliers créés spécifiquement pour le château de Rambouillet sous le mandat de Vincent Auriol grâce à de grands décorateurs de l’époque : l’architecte Jean Desmaret entreprit de gros travaux après-guerre pour doter l’édifice du confort moderne exigé pour une résidence présidentielle. D’autres artistes seront sollicités entre 1946 et 1953 pour compléter la décoration et l’état des lieux. Et la IVème République offrit à la demeure sa période la plus faste en réalisant son aménagement similaire à celui d’un paquebot pour le bien-être de ses hôtes. De longs couloirs desservaient les chambres réservées à l’intimité des invités. L’espace de vie collective, la salle des Marbres, consistait en un grand salon ouvert sur les jardins.

Les quatre chambres, le salon Médicis ou le studio des chefs d’Etat étrangers furent complétés (ou reconstitués) avec le mobilier d’origine signé Raymond Subes et autres noms réputés.

A titre d’information, un « Journal de l’exposition »(en vente à la boutique du château, au prix de 5€) apporte au visiteur des informations complémentaires concernant cette riche époque.

 

Cette exposition, qui comporte trois parties, se présente sous la forme d’un parcours-promenade au sein de la résidence présidentielle de Rambouillet :

 

 

- Introduction dans l’appartement d’assemblée

Présentée dans les salons du 18ème siècle, cette première partie pose le contexte de cet événement, invite à partir à la rencontre du couple Auriol et à comprendre les enjeux liés au remeublement des résidences présidentielles au début des années 1950. On évoque la métamorphose du château devenu résidence présidentielle à la fin du 19ème siècle, et les premières commandes initiées par le Mobilier national pour moderniser l’endroit. Deux ensembles remarquables sont présentés temporairement, à savoir les meubles d’André Arbus datant de 1946 et le cabinet de travail destiné à l’appartement privé du Président à Rambouillet.

Un diaporama de photos d’archives est ensuite proposé dans le salon Méridien.

 

- Visite des chambres de suite aménagées dans les étages du château

La maître-mot du château est alors bien-être et confort, même pour les personnels logés sous les combles. Les invités de la Présidence participaient alors à la diffusion du bon goût à la française en logeant dans des chambres commandées à plusieurs décorateurs, tandis que les ensembliers furent sollicités, entre 1946 et 1950, pour suggérer des aménagements

C’est grâce aux collections précieusement conservées et restaurées par le Mobilier national que les quatre chambres du château ont pu être reconstituées puis ouvertes au public pour la toute première fois. Ce réaménagement est pérenne.

Un livret de visite est remis aux visiteurs afin de mieux les accompagner dans la découverte de cette seconde partie.

 

 

- Reconstitution du salon Médicis dans la salle des Marbres

Lieu de rencontre et de mondanités, ce salon est présenté tel que conçu par André Arbus et Raymond Subes, à la demande de Vincent Auriol. Le couple présidentiel avait à l’époque choisi un salon du rez-de-chaussée donnant sur le jardin. Une grande pièce dont les murs furent recouverts d’une marqueterie de marbre du Languedoc rouge et gris avant de devenir le lieu privilégié des rencontres lors des séjours présidentiels.

Pour la circonstance, le décorateur André Arbus et le maître ferronnier Raymond Subes oeuvrèrent de concert pour créer un ensemble raffiné : cheminée redessinée, plafond revisité, choix de mobiliers propices à la conversation, tables, consoles, lampes et jardinières formèrent un endroit harmonieux fréquemment utilisé durant le septennat Auriol pour accueillir les invités de la république lors des séjours diplomatiques ou lors des chasses présidentielles d’automne.

A l’instar des décors des chambres de suite, ce salon Médicis restera in situ au lendemain de l’exposition pour offrir aux visiteurs venant découvrir Rambouillet une immersion dans l’atmosphère d’une résidence présidentielle du début des années 1950.

 

 

INFOS PRATIQUES :

 


  • Exposition « Rambouillet 1950, dans l’intimité du président », jusqu’au 21 avril 2024, au château de Rambouillet, à Rambouillet (78). www.chateau-rambouillet.fr




 



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