Revoir le globe
Top


Exposition "Le goût de la Renaissance. Un dialogue entre collections"
(Hôtel de la Marine, Paris, France)
Heure locale

 

Lundi 13 mai 2024

 

Deuxième exposition d’une série de trois, « Le goût de la Renaissance. Un dialogue entre collections » fait honneur à l’extraordinaire créativité et à l’habileté de l’art de la Renaissance, tout en s’interrogeant sur la fascination que cet art exerce depuis des siècles sur les collectionneurs.

Les chefs-d’oeuvres rassemblés autour de cet événement proviennent du musée londonien Victoria & Albert Hall Museum et de la Collection Al Thani et illustrent les relations du monde avec la Renaissance, à une époque où explorations et découvertes rendaient possible les échanges de matériaux et d’idées tant en Europe que dans le reste du monde. Cette exposition rend aussi à ces riches mécènes issus des familles royales et de la haute aristocratie, qui commandaient alors des œuvre d’art majeures, encore prisées de nos jours par les plus grands collectionneurs.

 

L’actuelle exposition réunit ainsi plus de 130 œuvres : sculptures, pièces d’orfèvrerie, bijoux, verres, textiles, livres, manuscrits, peintures, œuvres graphiques et objets exotiques dont certains n’avaient encore jamais été présentés dans la capitale française. Se côtoient ainsi des œuvres de l’Antico, Lucas Cranach le Jeune, François Clouet, Vittorio Crivelli, Donatello, Nicholas Hilliard, Hans Holbein le Jeune et Léonard de Vinci, mais également des objets d’art de grande valeur commandés aux plus talentueux artistes de l’époque.


 

Des quatre galeries accueillant ces œuvres, la première d’entre elles, Bijoux, une Renaissance en miniature, est consacrée à la présentation de sept bijoux Renaissance issus de la Collection Al Thani,témoignages du génie créatif et de la parfaite maitrise technique des orfèvres d’alors.

Ces pièces de joaillerie comportent certes des pierres souvent rapportées des expéditions périlleuses en Asie ou aux Amériques, mais aussi des ornements en or et en émail réalisés avant que ne soient améliorées les techniques de taille et de polissage des gemmes, au 16ème siècle. L’un de ces bijoux est une enseigne à chapeau représentant le sacrifice d’Isaac où se mêlent émail, or, diamant et rubis.

On pense que ce bijou a été créé pour le duc de Mantoue vers 1540, d’après un modèle de Raphaël.


 

La seconde galerie est dédiée au thème suivant : Matériaux, art et invention.

Dès le début du 15ème siècle, la mise au jour de vestiges exceptionnels en Italie permettra aux artistes italiens de puiser leur inspiration dans l’héritage de l’Antiquité grecque et romaine. L’apparition de matériaux luxueux rapportés des voyages d’exploration à travers le monde favorisera bientôt l’émergence de nouvelles formes de créativité séduisantes aux yeux de la clientèle toujours plus exigeante des cours européennes et des centres de commerce.

Les œuvres exposées dans cette galerie sont l’illustration du savoir-faire des meilleurs artistes d’alors et de l’utilisation d’une grande diversité de matériaux.

Parmi elles, un bronze doré et incrusté d’argent de Pier JacopoAlari Bonacolsi, dit l’Antico. Réalisée à Mantoue entre 1484 et 1490, cette sculpture fut décrite comme « l’un des bronzes antiques les plus beaux au monde ». Autre pièce remarquable, une plaque en émail peint du Maitre de l’Enéide conçue dans les ateliers de Limoges vers 1525-1530, qui décrit l’épopée d’Énée en fuite vers l’Italie après la destruction de Troie.


 

La troisième galerie se tourne cette fois vers les collectionneurs princiers, des conservateurs et des connaisseurs.

Les œuvres présentées ici ont été réalisées pour des connaisseurs et sont parvenues à traverser les siècles grâce à leur statut d’oeuvres d’art. Ces pièces sont aussi reconnues pour la combinaison de l’utilisation de matériaux précieux.

Admirez plutôt le pendentif Heneage, ou « Le Joyau de l’invincible Armada », qui constitue un rare exemple de l’art de la joaillerie de l’ère élisabéthaine, avec incrustation de pierres précieuses et ornements finement gravés. En son centre, le pendentif renferme une miniature de la reine Elisabeth 1ère, œuvre de Nicholas Hilliard. Sous le règne des Tudor et des premiers Stuart, les souverains et l’élite des mécènes britanniques s’arrachaient les meilleurs artistes venus d’Italie, du Saint Empire ou de France. Attirés par de prestigieux commanditaires, ces artistes, tentés par des opportunités commerciales ou fuyant les persécutions religieuses, franchissaient la Manche pour participer ensuite à la création d’oeuvres d’art et d’architecture avec des créateurs locaux de talent, pour donner naissance, jour après jour, à un style artistique distinctif.

 

On peut aussi admirer dans cette même galerie le Codex Forster III, dans lequel Léonard de Vinci consigna ses réflexions sur de nombreux sujets. Quant aux pages recouvertes d’une écriture spéculaire (en miroir), elles nous dévoilent les secrets de la pensée de cet artiste génial.Autre pièce de valeur, deux exemplaires d’un ensemble de douze coupes en argent doré, les « Tazze Aldobrandini ». Chaque coupe est ornée de scènes célébrant un empereur romain.

Parures et costumes à la cour dans l’Europe de la Renaissance sont bien sûr évoqués dans l’exposition. Ces vêtements luxueux, fabriqués dans des matériaux couteux étaient destinés aux hautes sphères de la société. Les textiles étaient alors tissés avec des fils d’or et d’argent et couramment brodés de pierres précieuses, de perles et de soie. De la même manière, les armures d’apparat utilisées lors des processions, défilés et sur les champs de bataille étaient ornées de motifs figuratifs et ornementaux, incrustées d’or et d’argent.

 

Ultime étape de la visite, la galerie 4, Le monde de la Renaissance, aborde les relations entre l’Europe et le reste du monde. Un aperçu de la richesse des pratiques artistiques à la Renaissance est offert au public et aide à justifier la diversité par l’expansion du monde connu : l’invention de l’imprimerie contribue en effet à diffuser pensées et images,tandis que le développement de réseaux politiques et commerciaux en Asie, en Afrique et aux Amériques, sans parler des voyages transatlantiques des Portugais et des Espagnols, contribuent aussi à la rencontre d’autres cultures.

Parmi les objets présentés, se trouve un des cadeaux diplomatiques offert par les rois de Kotte (Île de Ceylan, actuelle Sri Lanka) aux rois du Portugal, à savoir un coffret en ivoire gravé de nombreuses scènes narratives, décoratives et figuratives, mêlant avec élégance iconographie chrétienne et symboles de traditions locales. Les cadeaux offerts par les élites sociales européennes étaient la plupart du temps des œuvres d’art admirablement ouvragées. Les portraits étaient également offerts comme cadeaux ou comme gages de loyauté et d’amitié.

 

Cette galerie présente également un ensemble de miniatures, dont un portrait de Charles IX, œuvre de François Clouet, peinte vers 1561.

Les objets liturgiques sont, eux aussi, présentés : à la Renaissance, l’Eglise est un important commanditaire d’orfèvrerie liturgique, calices, reliquaires et autres statuettes de métal précieux. La pratique religieuse se retrouve dans le quotidien des populations qui possèdent des petits objets dévotionnels, lesquels accompagnent les prières quotidiennes et protègent de la mauvaise fortune.

 

 

INFOS PRATIQUES :

  • Exposition « Le goût de la Renaissance. Un dialogue entre collections », jusqu’au 30 juin 2024, à l’Hôtel de la Marine, 2, Place de la Concorde, à Paris (8è) http://www.hotel-de-la-marine.paris
  • Catalogue de l’exposition (Editions du patrimoine), relié, 324 pages (en français) et 88 pages (en anglais). 220 illustrations, 42€










 



Retour aux reportages







Qui Suis Je - Reportages - Médiathèque - Calendrier - Pays - La lettre - Contact
Site réalisé par Kevin LABECOT
Disclaimer - Version mobile