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Exposition "Jouets olympiques: en avant les champions"
(Musée du jouet, Poissy, Yvelines, France)
Heure locale

 

 

Lundi 27 mai 2024

 

Sports collectifs et individuels, sports adaptés, sports nautiques, équestres, mécaniques, sports de ballon, de glisse, gymnastique, athlétisme...sont évoqués dans l’exposition « Jouets olympiques. En avant les champions » que le Musée du Jouet de Poissy a choisi de nous présenter jusqu’au 22 septembre prochain. Une belle manière pour ce musée de coller à l’actualité des Jeux olympiques et paralympiques qui vont avoir lieu dans notre pays.

Plus de 150 jouets et jeux sont exposés aux yeux du public, lequel est convié à découvrir l’exposition de façon interactive sous la forme d’un parcours jeu sportif. En avant les champions !

 

D’entrée de jeu, le visiteur (re) découvre l’origine des Jeux olympiques, des jeux qui constituaient un événement d’importance majeure en Grèce antique et qui avaient lieu tous les quatre ans, à Olympie, à partir de 776 avant J.C.

Ces jeux comprenaient des compétitions sportives (course à pied, lutte, pentathlon) et des concours hippiques dédiés aux dieux grecs, et plus particulièrement au roi des dieux Zeus olympien. On y célébrait alors l’athlétisme, la culture et la compétition entre les cités-états grecques.

Les participants à ces jeux devaient être des hommes capables de prouver leur origine grecque, leur non-professionnalisation et disposant de leurs droits de citoyens dans la cité.

Fait étonnant, on apprend également qu’à l’origine, ces jeux olympiques se déroulaient sur une seule journée. Ce n’est qu’à partir de 468 avant J.C. que les épreuves s’étaleront sur cinq jours :

 

- le premier jour, athlètes et juges-arbitres prêtaient serment sur le respect des règles des jeux. Des sacrifices étaient aussi organisés en l’honneur de Zeus, et une flamme allumée passait de main en main.

 

- Le 2è jour était réservé aux compétitions pour les jeunes (de 17 à 19 ans) comme la course à pied, la boxe, la lutte et les courses de chevaux et de chars sur l’hippodrome.

 

- Le 3è jour concernait les adultes de plus de 20 ans, avec des épreuves de courses à pied et de pentathlon (lancer du disque, saut en longueur, lancer du javelot, course et lutte). Ce même jour avaient lieu les éliminatoires pour les sports de combat. En soirée, tous les participants se retrouvaient autour d’un sacrifice (hécatombe).

 

- Le 4è jour accueillait les finales pour les sports de combat et la course en armes.

 

- Le 5è jour était celui de la procession solennelle des vainqueurs, puis la proclamation des résultats et la remise des récompenses.

 

Après la conquête de la Grèce par les Romains, en 146 avant J.C, les jeux olympiques vont entamer un déclin puis seront supprimés à partir de 393 après J.C...pour ne renaitre que quinze siècles plus tard !

Après cette entrée en la matière passionnante, le visiteur est convié à découvrir les jeux de plein air traditionnels, si bien représentés par un tableau réalisé par Pietr Bruegel en 1560, « Jeux d’enfants » : à cette époque, les enfants courent après des cerceaux ou des moulinets à vent, chevauchent un cheval-bâton ou une balustrade, lancent des toupies avec un fouet, jouent à saute-mouton, aux échasses, au cochon pendu, à la crosse, aux quilles, aux boules, à la bagarre, ou à la balle...On ne parlait pas de sport mais de jeux de force ou d’adresse, ou de jeux de plein air. Des jeux autour desquels les villageois se rencontraient durant l’Ancien Régime, lors des compétitions organisées les dimanches et jours de fêtes. Jeux de quilles, de boules et de palets, jeux de balle, jeux de course, jeux de cocagne et joute nautiquerestaient des jeux populaires. Quant aux aristocrates, ils pratiquaient l’escrime, le jeu de paume, l’équitation ou la chasse.

 

La section suivante s’attarde quant à elle sur les jeux d’adresse et les jeux sportifs.

Bien avant que n’apparaisse la notion de sport pour nos chers petits, on initie surtout les enfants aux jeux d’adresse et de plein air. Un bon moyen de se dépenser physiquement dès le plus jeune âge tout en développant son habileté consiste à faire usage de jeux immémoriaux comme la toupie ou le cerceau, ou plus récents comme le bilboquet (apparu au 16è siècle), l’émigrette ou diabolo (adaptés pour l’Europe au 18è siècle, ou le jeu des Grâces (19è siècle).

Certains jouets requièrent un vrai effort physique tandis que d’autres allient dextérité, équilibre et esthétique des mouvements.

 

L’exposition aborde ensuite les premiers jeux de l’ère moderne.

Au moment où émerge le sport, à la fin du 19è siècle, il se crée diverses associations (de gymnastique, de tir, de football ou de rugby).

C’est à Athènes que se déroulent, en 1896, les premiers Jeux Olympiques, à l’endroit même où ils naquirent. On doit la rénovation de l’olympisme au baron Pierre de Coubertin, lui-même convaincu des vertus pédagogiques et patriotiques du sport. Puis, le Comité international Olympique est créé pour proclamer l’amateurisme des jeux et leur périodicité à quatre ans, comme dans l’Antiquité avec pour devise « Plus vite, plus haut, plus fort ».

Ces jeux-là, qui jouiront d’un franc succès, attireront des athlètes de 14 nations différentes, parmi lesquelles des délégations importantes (comme celle de la Grèce, de l’Allemagne, de la France et de Grande Bretagne).

Les disciplines alors représentées étaient l’athlétisme, le cyclisme, l’escrime, la natation, le tennis, la lutte, le tir et l’haltérophilie.

 

Peu à peu, les sports fédèrent et se fédèrent

Tout va pour le mieux puisqu’en France, en 1854, Hippolyte Fortoul, alors ministre de l’Instruction publique instaure la gymnastique obligatoire dans les lycées français, puis dans les collèges. Les principales compétitions internationales sont mieux médiatisées et bon nombre de fédérations et de clubs amateurs font aussi leur apparition, en 1872 (football), 1875 (voile), 1878 (cyclisme), 1879 (patinage), 1884 (boxe), 1886 (hockey) et 1888 (tennis). L’USFSA (Union des Sociétés françaises de sports athlétiques), créée en 1888 entrainera l’explosion du nombre d’adhérents (de 2000 en 1888 à 300000 en 1914).

Ces Jeux olympiques modernes poursuivront leur ascension, y compris en 1900 lorsqu’ils se déroulèrent à Paris.

Et c’est naturellement que les jouets et les jeux vont prendre leur part en racontant l’histoire du sport : on trouvait ainsi des balles de cuir, des figurines de sportifs en boxe et en escrime, et des jeux de société reproduisant des compétitions sportives. Ce fut bientôt l’avènement des puzzles, des jeux de cartes et des maquettes de stades sportifs. Tous ces objets ayant contribué à populariser et à célébrer le monde du sport durant le 19ème siècle.

 

La démocratisation et la médiatisation du sport sont aussi abordés dans ce parcours de visite. Le fait d’avoir créé les Jeux olympiques modernes en 1896, sur l’impulsion de Pierre de Coubertin, est liée à la volonté d’une certaine élite de « propager l’amateurisme » et de « contribuer à la paix des peuples ». Le CIO (Comité international olympique) né en 1894, et le baron de Coubertin ne faisant pas l’unanimité, des tensions poussèrent de nombreux membres français à faire des alliances avec des pays étrangers afin de pouvoir créer des fédérations internationales. Côté médias, presse sportive a suivi le mouvement en créant plusieurs titres : Le Jockey (1863), L’écho des sports (1886), Le Vélo et l’Auto (ancêtre de L’Equipe)...

Les jeux et les jouets sportifs de la fin du 19ème siècle restent marqués par une pratique aristocratique et bourgeoise des disciplines sportives tout droit venues d’Angleterre.

 

Jeux, jouets et sport au cours de la première moitié du 20ème siècle valent bien la peine qu’on s’y attarde, tant les changements sociaux observés à cette époque impliquent l’adaptation des Jeux : instauration des Jeux olympiques d’hiver, des Jeux paralympiques, puis des Jeux olympiques pour la jeunesse, sans parler de la création de plusieurs épreuves mixtes.

Cette section du parcours développe plus particulièrement le thème des pratiques sportives liées à l’’eau, Poissy et le Musée du Jouet se trouvant en bord de Seine. C’est au cours des années 1820 que le canotage fait son apparition sur la Seine avant de devenir populaire une fois pour toutes. Ce nautisme regroupe différentes activités de loisir et de sport sur différents types d’embarcations permettant de pratiquer la promenade, la pêche ou encore des compétitions. En 1888, Poissy assiste à la création de la Société de voile de Poissy et du Cercle de la voile de Poissy. Une troisième entité, « L’Aviron Club de Villennes-Poissy », verra le jour en 1996.

Cette pratique intensive du nautisme se retrouvera de manière imparable dans les jouets des années 1920-1950 : voiliers de course en bois puis en plastique, canots mécaniques, bateaux et poupées nageuses en bois et en celluloïd font alors la joie des enfants.


 

Puisque la France s’apprête à accueillir les Jeux olympiques et paralympiques dans quelques semaines, interrogeons-nous sur l’évolution des jouets sportifs.

Entre 1910 et 1940, de nombreux jouets de ce type virent en effet le jour, démontrant un intérêt croissant pour le sport et l’activité physique. Certains jouets imitaient des sports comme, par exemple, le ballon de football en caoutchouc, les sets de ping-pong ou des jeux représentant des terrains de rugby ou de football en miniature.

De plus, les inventions techniques du 20ème siècle, souvent connues des industriels du jouet, permettent à ces derniers de traduire ces inventions en « nouveauté du jouet », dont les catalogues d’étrennes assuraient la publicité.

 

Au fil du temps,le sport se démocratise et inspire les jouets populaires.

Parmi ces jouets, on retrouve les jouets emblématiques des années 1950 (jeux d’adresse, évènements populaires comme le Tour de France...) sans oublier la légendaire Barbie qui pratique plusieurs sports (tennis, gymnastique, natation, skateboard et surf).

Dès les années 1970, on assiste à l’introduction des jeux vidéo à thématique sportive qui offrent aux joueurs une expérience immersive permettant de simuler diverses pratiques sportives.

Cette année les compétitions des J.O (skateboard, surf, breakdance et escalade sportive) intègrent de nouvelles disciplines.

Terminons ce tour d’horizon de cette passionnante exposition en examinant jeux d’adresse et jeux sportifs des années 1950 à nos jours. A chaque jouet ses qualités :les authentiques jeux d’adresse aident à s’entrainer à la persévérance et à la précision, les jouets d’initiation sont parfaits pour surmonter son appréhension, et les miniaturisations d’objets sportifs qui aident les enfants à imiter leurs champions.

 

Je l’ignorais avant de visiter cette exposition : la naissance des Jeux paralympiques à Rome en 1960 tire ses origines de l’initiative d’un neurochirurgien, Ludwig Guttman, en poste à l’hôpital de Stoke-Mandeville (Londres). Afin d’occuper ses patients, il eut l’idée de mettre en place des jeux sportifs, pour distraire d’anciens aviateurs de la Royale Air force blessés au combat ou devenus paraplégiques durant la Seconde guerre mondiale. Les J.O de 1948 ayant lieu à Londres, ce même médecin organisera dans son service la première rencontre sportive pour handicapés en fauteuil roulant. Il faudra patienter jusqu’en 1960, pour assister aux premiers Jeux paralympiques. Un bien belle histoire, n’est-ce pas ?


 

La dernière séquence de l’exposition nos invite à découvrir Jeux et mascottes d’hier à aujourd’hui.

Après une interruption des Jeux lors de la Seconde guerre mondiale,les J.O font leur grand retour à Londres en 1948. Sur place, on trouvera des outils de communication comme les fameux anneaux olympiques et... les mascottes olympiques.Omniprésentes dans l’univers du sport, celles-ci peuvent prendre l’aspect d’un animal, d’un humain ou tout simplement d’un être imaginaire... sous la forme d’un jouet !

La première mascotte des J.O apparaît à Grenoble, en 1968 : Schuss, un petit skieur stylisé à tête rouge. Devant l’immense succès de cette figurine, le CIO décidera d’instituer une mascotte olympique officielle à partir des J.O d’été de Munich, en 1972.

 

 

INFOS PRATIQUES :

 

  • Exposition « Jouets olympiques : en avant les champions ! » jusqu’au 22 septembre 2024, au Musée du Jouet, 1 Enclos de l’Abbaye, à Poissy (78)









 



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