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Sur les pas de Yan' Dargent
(Saint-Servais, Finistère, France)
Heure locale

 

Lundi 21 octobre 2024

Cette semaine je vous invite à découvrir Yan’Dargent, dont nous célébrons cette année le bicentenaire de la naissance.Parmi les nombreux peintres qui se rendirent n Bretagne au cours du 19ème siècle, Yan’Dargent occupe une place particulière par l’intérêt et l’originalité de ses sources d’inspiration. Celles-ci témoignent en effet de l’attachement du peintre au pays de son enfance à travers les évocations légendaires, historiques ou religieuses et par les paysages exprimés dans des œuvres si saisissantes qu’elles font de l’artiste une figure éminente de la peinture bretonne.

 

Remontons le temps jusqu’au 15 octobre 1824, jour de la naissance de Yan’Dargent, dans le village finistérien de Saint-Servais (29). L’homme, peintre autodidacte, s'est surtout illustré dans la représentation des légendes de sa Bretagne natale. L’exposition au Salon de Paris en 1861 de la toile Les Lavandières de la nuit, admirée de Théophile Gautier, lui apporta la renommée. Il fut aussi le témoin de son époque en nous livrant des paysages et des portraits issus de son environnement quotidien. Ses peintures murales et ses toiles ornant de nombreux édifices religieux de la région lui apportèrent une renommée bien établie de son vivant. Enfin il fut également un illustrateur particulièrement prolifique : il apporta sa contribution à environ deux cents ouvrages et diverses revues dont une remarquable édition de La Divine Comédie de Dante. Avec le musée qui lui est consacré et l'enclos paroissial attenant, le village de Saint-Servais représente aujourd'hui un témoignage unique sur l'incroyable diversité et richesse de l’œuvre de Yan' Dargent.

 

 

Le bicentenaire du peintre est une invitation à se laisser guider par Yan' Dargent, faire dialoguer les paysages bretons avec ses peintures, et le retrouver dans les musées et autres lieux ouverts au public, d’autant plus que la première édition du parcours « Sur les pas de Yan' Dargent » se concentre sur le Finistère, sa terre natale.

Plus d'une dizaine de sites participent à ce parcours imaginé par les Amis du musée de l’artiste situé à Saint-Servais : les musées des Beaux-Arts de Quimper, Brest et Morlaix, le musée départemental breton, le musée de la faïence... Mais aussi la cathédrale Saint-Corentin à Quimper, l'église Saint-Houardon et la Galerie de Rohan à Landerneau.

Partons donc à la découverte de ce premier parcours concentré sur le Finistère, la terre natale du peintre gardant à l’esprit que le musée et l’enclos paroissial sont aujourd’hui ce qui révèle le mieux la dimension de l’artiste.

Le musée, installé dans l’ancienne école des garçons, expose un large éventail d’œuvres peintes et une grande collection de dessins et livres illustrés de l’artiste. Il donne à connaître la vie de Yan’ Dargent et présente toutes les facettes de son talent : paysagiste, portraitiste, peintre du légendaire, peintre du sacré, bref l’un des plus grands illustrateurs de son temps. La visite du musée se complète par celle de l’enclos paroissial où sont présentées des œuvres d'art sacré.

L’église du XVIIème siècle et l'ossuaire - dans lequel est conservé le reliquaire du chef de l’artiste - abritent de très nombreuses œuvres de Yan' Dargent. Ces œuvres ont été pour certaines installées par l'artiste lui-même, tandis que d'autres ont été plus récemment acquises. Toutes ces œuvres ont été restaurées dans le cadre de l'important travail de revalorisation de l'enclos paroissial mené par la municipalité avec le soutien de différentes instances.

 

La commune est un point de départ idéal pour une randonnée. Le circuit de randonnée Yan’ Dargent passe notamment devant Ti Robée, la maison natale de Yan’ Dargent, aujourd’hui en ruine. Il est également possible de se rendre sur les bords de l’Elorn et à Brézal, des lieux qui ont souvent inspiré Yan’ Dargent.

 

 

A Quimper, En 1870, Mgr Sergent, évêque du diocèse de Quimper, confie à Yan' Dargent la décoration des huit chapelles latérales de la cathédrale Saint-Corentin. C’est le programme décoratif le plus important réalisé par l'artiste. En 1871-1872, il décore les chapelles saint Pierre, saint Roch et saint Corentin, puis les chapelles sainte Anne et saint Joseph en 1873, saint Jean-Baptiste en 1875, saint Paul et saint Frédéric en 1876. Dans le cadre d’un second programme, l’artiste réalise : Le Père Maunoir recevant le don de la langue bretonne, Le Prêche de dom Michel le Nobletz en 1878-1879, puis La Nativité et l’Adoration des mages en 1881-1883.

Le musée des beaux-arts de Quimper est l'un des plus riches en œuvres de Yan’ Dargent. La salle symboliste du parcours du musée expose les inoubliables Lavandières de la nuit de 1861, L’ancien Calvaire de Killinen près de Quimper et L’Escadre du Nord à l’horizon de Goulven. Le musée possède également une très importante collection de dessins et études de l’artiste : La mort du dernier barde (fusain de 1864), Portrait de Prosper Proux, L’Ombre du marais, Les Grottes de Toulinguet, Paysage à la charrette…

Le Musée départemental breton de Quimper possède une collection importante de dessins et études préparatoires (crayon, encres), peintures à l’huile, céramiques, qui sont à retrouver dans le circuit permanent du musée. Quant au Musée de la faïence, il expose dans sa vitrine (côté rue Jean-Baptiste Bousquet) deux œuvres en faïence conçues par Yan’ Dargent : le plat aux serpents et une plaque porte-bougie.

 

A Landerneau, Claude Dargent, père de Yan’ Dargent, y fondera un nouveau foyer après le décès de la mère de Yan’ Dargent en 1826. L’artiste y est présent à la Galerie de Rohan, mais aussi à l’église de Saint-Houardon (13 œuvres de l’artiste sont accrochées dans le chœur et la nef, et classées Monuments Historiques).

A Saint-Pol-de-Léon, Yan’ Dargent fut élève au Collège de Léon de 1837 à 1839 (institution devenue Collège du Kreisker en 1911), et s’en souvint puisqu’il peignit deux toiles pour l’établissement : Le Petit Poucet et Enfants jouant sur une falaise.

L’artiste s’établira sur place en construisant une villa sur la côte entre Saint-Pol-de-Léon et Roscoff.. Il emménage à Créac’h André en 1865. Les bords de mer des environs l’ont beaucoup inspiré, comme à Carantec, Kerlouan ou Guissény où l’on peut découvrir d’autres lieux peints par l’artiste (les tableaux Bord de mer à Carantec ou Pilleurs de mer à Guissény sont visibles au Musée Yan’Dargent).

Enfin, le tableau « La fillette léonarde » (ci-dessous), inscrit aux monuments historiques depuis 2014, peut être contemplé à l’hôtel de ville de Saint-Pol-de-Léon.

 

 

A Loctudy, au manoir de Kerazan, propriété de l’Institut de France, on peut voir dans le Grand Salon, une marine de Yan’ Dargent, petite huile sur bois, proche du beau tableau du musée des Beaux-Arts de Brest Le Soir aux grèves de Roscoff. Yan’ Dargent tenait à donner à voir les paysages bretons, ambition partagée par les propriétaires du manoir de Kerazan, la famille Astor. Ce tableau a été restauré en 2011.

A Plouvien : dans l’autel néogothique de l’église, se trouve enchâssée l’huile sur toile Les âmes du Purgatoire.

A Plounéventer : Yan’ Dargent a dessiné pour l’église les cartons du grand vitrail du chœur, Crucifixion de Notre Seigneur sur le calvaire, et du vitrail de la Transfiguration.

 

 

INFOS PRATIQUES :

  • Musée Yan’Dargent, Le Bourg, à Saint-Servais (29) ouvert du 29 juin au 31 août, et pendant les Journées du patrimoine. Visite guidées gratuites (Tél : 02 98 68 15 21) https://www.musee-yandargent.bzh/
  • Le Musée des Beaux-Arts de Quimper sera fermé à compter d’octobre 2024 pour travaux.

  • Jusqu’au 30 novembre prochain, la galerie de Rohan, dédiée à la création contemporaine, présente l'exposition Sublimes paysages – Autour de Yan’ Dargent : Yuna Amand, Nikolas Fouré, Angélique Lecaille, Quentin Montagne. https://galeriederohan.landerneau.bzh/










 



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