Jeudi 7 avril 2011
On l'appelle la « Ville bleue ». Dès la Préhistoire, une population de pêcheurs occupe un îlot rocheux qui restera un village jusqu'au X ème siècle. Au XIV ème siècle, la ville est fortifiée et devient la 4ème place forte de Bretagne. En 1373, après trente années d'occupation anglaise, Duguesclin rend la ville au Duché de Bretagne. En 1451, les murailles sont reconstruites et quarante ans plus tard, l'union d'Anne de Bretagne et du Roi de France fait de Concarneau (surnommé « abri de Cornouaille ») une place royale. La ville close n'a pas changé depuis mis à part la porte du Passage élargie en 1785 et le beffroi construit au début du XX ème siècle.
Jusqu'à la Révolution française, Concarneau comptait en plus de la garnison, une population de pêcheurs, et vendait du vin et du blé. Le poisson était pressé, séché et exporté vers les villes intérieures. Ce sont 300 embarcations qui étaient ainsi armées en 1795. Les premières conserveries apparaissent en 1851. En 1900, trente usines employaient 2000 employés ( sur une population de 7000 habitants). Mais en 1905, c'est la panique car il y a disparition des grands bancs de sardines. Un groupe de peintres et d'écrivains installés en ville créent alors L'œuvre des Filets Bleus afin de venir en aide aux familles des pêcheurs les plus démunis. Le festival doit son nom au bleu caractéristique de la tannée utilisée à l'époque pour teindre les filets de pêche. Le groupe de Concarneau, constitué d'une pléiade de peintres venus de tous les horizons, fut formé à l 'initiative d'Alfred Guillou. Ce fut leur pétition qui permit de sauver les remparts de la Ville close en 1899.
Jusqu'au X ème siècle, la Ville close n'est qu'un petit prieuré, qui dépend de l'Abbaye de Landévennec. Construite sur un îlot de 350 mètres de long par 100 mètres de large, elle est accessible par un pont-levis. Depuis 1990, le visiteur retrouve l'aspect militaire de la citadelle avec entre autre son beffroi érigé sur le poste de garde en 1906. Ce beffroi reste le symbole de Concarneau. Sous son cadran solaire, une mention figure: Le temps passe comme l'ombre.
A l'entrée sur la droite, on aperçoit le canon de La Vénus. La Venus était une frégate lancée à Saint Malo en mars 1780. Elle emportait 300 marins et soldats, ainsi que 30 canons. Sa mission était la chasse aux corsaires anglais. Deux ans après son lancement, le navire s'échoua sur un banc de sable près des Iles Glénans. Afin d'alléger le navire, on balança à la mer les canons dans le but de les récupérer un peu plus tard. Entre temps, ils furent oubliés et c'est seulement en 1978 qu'ils furent repêchés.
Je pénètre dans la rue Vauban, rue principale de la Ville close. Sur ma gauche se trouve la caserne Hervo: Ce lieu connut les fonctions les plus variées, en servant d'abord d'église Notre Dame de Concq puis rebaptisée Notre Dame du Rosaire au XVIII ème siècle. En 1828, le clocher s'effondre et est remplacé par une haute tour ( le premier phare de la région). Cette chapelle servira pendant des siècles d'assemblée municipale pour notables, de magasin d'artillerie, de caserne, d'école, et de coopérative maritime. De nos jours, cette caserne est devenue le Musée de la pêche. Installé depuis 1961, sa visite retrace l'histoire de la pêche , de la Préhistoire à nos jours. On découvre ensuite la salle des aquariums puis la visite se poursuit par un panorama des techniques de pêche. Un musée à flot est aussi disponible avec la visite d'un chalutier des années soixante.
J'arrive ensuite à la Place Saint Guénolé, le cœur de la Ville close et point de départ des ruelles desservant l'ilot. Sa fontaine monumentale reste l'attraction principale. En fonte, elle est constituée d'un bestiaire rassemblant une tortue et une loutre avec un crocodile tenant dans sa gueule un poisson qui soutient une lanterne.
La Porte aux vins donne sur la Place Saint Guénolé. A cet endroit, et jusqu'au XVIII ème siècle, les bateaux de Bordeaux venaient décharger leurs cargaisons de tonneaux de vin.
La porte du Passage, elle, est le fruit d'une brèche pratiquée dans la muraille en 1785 qui donnait un accès direct à la cale du passeur qui assurait alors la liaison avec le Passage-Lanriec. Au XVII ème siècle, l'entretien du bac revenait au Prieur de Conq. Ce bac effectuait la liaison entre la Porte des Larrons et le Passage-Lanriec car aucun pont ne reliait alors les deux rives du Moros par où passe pourtant la route royale N°1 ( qui va d'Hennebont à Lanvéoc).En 1727, on demandait 6 deniers à chaque voyageur , deniers qui étaient reversés à l'hôpital. Après la Révolution, le bac devient municipal sous la forme d'une régie. Il s'agissait d'un grand bac à rames transportant pêle mêle tombereaux, bêtes et gens. Un chaland à câble et cabestan le remplacera plus tard puis on installera un canot à godille. Aujourd'hui, le bac est motorisé et effectue la plus petite croisière du monde ( d'une durée de deux minutes!).
Une balade sur les remparts me permet de prendre conscience de l'importance de cette forteresse et de la beauté des lieux. Une balade incontournable pour qui passe à Concarneau!
INFOS PRATIQUES:
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Office de tourisme de Concarneau, Quai d'Aiguillon à Concarneau. Tel: 02 98 97 01 44. Ouvert en juillet et août de 9h à 19h, 7 jours sur 7. Mai, Juin, et du 1er au 18 septembre: du lundi au samedi, de 9h à 12h30 et de 13h45 à 18h30. Dimanche et jours fériés: de 10h à 13h. Du 19 septembre à fin Avril: du lundi au samedi de 9h à 12h et de 14h à 18h. http://www.tourismeconcarneau.fr/
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Filets Bleus de Concarneau, les 18,19,20 et 21 août : http://filetsbleus.free.fr/
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Musée de la pêche de Concarneau,3 rue Vauban (Ville close). Tel: 02 98 97 10 20. http://musee-peche.fr/
Entrée: 6,50€ (adulte) et 4€ (enfant).
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Les fortifications de Concarneau: Visites commentées disponibles toute l'année sur réservation auprès du Service du Patrimoine (02 98 50 39 17) en écrivant à: patrimoine@concarneau.fr