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Le Musée Ryukoku à Kyoto
(Kansai, Japon)
Heure locale

 

Samedi 30 avril 2011


 

Il y a tant à faire à Kyoto. Un musée a attiré mon attention. Le Musée Ryukoku a ouvert ses portes le 15 avril 2011. Il rassemble des collections d'œuvres inestimables sur le bouddhisme en Asie et au Japon. Le bouddhisme. Vaste sujet que cette philosophie et religion issus des enseignements de Bouddha (au VI ème siècle avant J.C en Inde). Le bouddhisme recherche une solution au problème de l'existence au sein de l'univers ainsi qu'une sagesse, une éthique qui passe par la renonciation et par la recherche du salut. Avec la suppression du désir tentateur, et en recevant l'illumination parfaite, on peut atteindre le Nirvana ( délivrance totale et vérité absolue) et finir par devenir Bouddha (l'éveil, état de sainteté).

Le musée Ryukoku, de part les collections présentes, interdit la prise de photographies. J'explique à mes interlocuteurs que je fais un reportage et qu'il me faut quelques clichés pour illustrer celui-ci. Le directeur du musée, un homme charmant, me confie à un de ses collaborateurs. Ce dernier m'accompagnera dans la visite du musée Ryukoku. Pratiquant l'anglais, il me commentera les deux expositions présentées: Au premier étage (2F), le bouddhisme en Asie, qui présente des œuvres de Gandahar. Je suis un peu perdu au milieu de ces sculptures et de ce concept du bouddhisme. On aborde le thème du Bouddha Shakyamuni. Si l'historicité de ce bouddha n'est plus contestée, on ne s'accorde pas toujours sur les dates de son existence. Selon le Theravada (l'enseignement des Anciens),Shakyamuni serait né en -566 et serait mort en – 486. Le futur Bouddha naquit dans la tribu des Shakya, dans un petit village situé près de la frontière indo-népalaise, à 225 km de l'actuelle ville de Bénarès. D'après la tradition, son père était le roi Shuddhodana et sa mère , la Reine Maya. Le futur bouddha vivra en ascète, cherchant ainsi un sens à la vie. Au bout de six années d'une vie austère faite de renoncement, son corps dépérit au point de frôler la mort, alors qu'il n'avait toujours pas atteint son but. Il découvrit alors la valeur de la Voie du milieu (celle qui consista pour Shakyamuni à renoncer à la vie d'extrême richesse dans le Palais auprès de son père, et à la vie d'extrême austérité qui avait failli l'envoyer à la mort).Shakyamuni ( le sage du clan Shakya) s'assit ainsi sous un figuier sacré et entra en méditation. IL atteint ainsi l'éveil (bodhi).

Dans la salle d'exposition on peut admirer une tapisserie de temple japonais représentant la mort du Bouddha Shakyamuni. On aborde aussi l'apprentissage de Shakyamuni et sa succession. Shakyamuni s'efforcera ainsi de transmettre ce qu'il avait découvert pour le salut des êtres vivants. Pendant quarante ans, il sillonnera l'Inde, enseignant les hommes au gré de leurs aptitudes à comprendre. Il mourra à l'âge de 80 ans , entouré de nombreux disciples.

On peut aussi observer un descriptif de la panoplie du prêtre bouddhiste en Thaïlande ( photo ci-dessous), pays où le bouddhisme est présent à hauteur de 200000 à 300000 moines. Une carte explique aussi l'expansion du bouddhisme en Asie. On estime le nombre de bouddhistes dans le monde entre 250 millions et jusqu'à 1,7 milliard d'individus. Le bouddhisme est surtout populaire en Asie du Sud-Est , au Tibet, à Taïwan et au Japon.

Un panneau équipé de boutons permet aux visiteurs d'entendre la lecture de manuscrits bouddhistes en quatre langues: en Pari , en Pari version Thai, en tibétain et en japonais.

Enfin, le thème du bouddhisme Mahayana est abordé à Gandahar et en Asie centrale. Ce bouddhisme apparaît au début de l'ère commune dans le Nord de l'Inde et dans l'empire Kouchan. Il se caractérise par la doctrine de vacuité, la quête de l'éveil , la reconnaissance et l'actualisation de la nature de Bouddha. La visite de cette première exposition se poursuit avec la visite d'une reconstitution de caves chinoises représentant de magnifiques peintures murales ( datant du XI ème siècle). On voit un jeune homme prosterné devant un Bouddha. A cet instant apparaît la prophétie de Dipankara Jataka:Il était une fois une ville nommée Amorn appelée aussi la Cité des Anges tant la vie y était agréable. Là se trouvait Sumehda, un jeune brahmane, enfant rentier de riche famille. A la mort de ses parents, Sumehda découvrit un trésor laissé en héritage par sa famille. Sumehda déclara: »Mon grand-père amassa cette fortune mais n'a pas pu l'emporter avec lui à sa mort », et fit don de toutes ces richesses aux pauvres et aux orphelins de la ville. IL quitta la cité, acheta un ermitage dans la montagne de la forêt de Himmapan, et vécut comme un ermite. Il avait atteint une joie si immense qu'il n'entendit pas les éléments autour de lui, proférés par le Bouddha Dipankara, le premier des Bouddhas. Un jour, on annonça la venue de Dipankara dans la cité de Ramma. Les habitants apportaient mille offrandes pour le Bouddha, et Sumedha, survolant la ville, pouvait notait la joie des hommes. Curieux, il descendit en ville et questionna un noble, lui demandant pourquoi il décorait ainsi la route conduisant à la cité. Ne savez-vous donc pas que le Bouddha Dipankara doit venir ici pour nous couvrir de lumière? Lui répondit-on. Puis-je, moi aussi, décorer les rues à vos côtés, dit Sumeha. Bien sûr, lui répondit-on. Malheureusement, le Bouddha Dipankara arriva alors que Sumedha n'avait pas achevé son travail. Ce dernier se prosterna et c'est alors que le Bouddha Dipankara nota la présence de Sumedha et ressentit son intention de devenir, lui aussi, bouddha. Le Bouddha Dipankara annonça sa prophétie aux citoyens de la ville. Après son départ, Sumedha fut couvert de fleurs et d'offrandes par les habitants de la cité. Puis, s'étant retrouvé seul, Sumedha s'assit en tailleur et réfléchit comment il pouvait devenir un bouddha. Il lui apparut alors qu'il pouvait accéder à dix vertus: Celle de la générosité, celle des préceptes, celle de la dévotion, de la sagesse, de la persistance, de la tolérance, de la véracité, de la fidélité, de la merci et du détachement. Alors que Sumedha trouvait sa voie, les éléments terrestres s'agitaient, ce qui inquiétait les habitants de la ville, qui demandèrent au Bouddha Dipankara ce qui se passait. Ne vous en faites pas, leur répondit-il, l'homme que j'ai choisi pour être le prochain bouddha est en train de trouver les vertus nécessaires, ce qui provoque l'agitation des éléments sur terre à cause de la puissance de Dharma. Les habitants furent alors rassurés et s'en allèrent couvrir Sumedha d'offrandes et de fleurs. Ils fêtaient ainsi le nouveau bouddha naissant.

Je poursuis ma visite du Musée Ryukoku au 2è étage (3F) en compagnie de mon hôte. Celui-ci m'annonce que nous nous trouvons maintenant dans l'exposition Shinran. Shinran fut le fondateur de l'école bouddhique japonaise « Jodo-Shinshu » (école véritable de la Terre pure). L'Empereur Meiji lui conférera le titre posthume de Grand Maitre qui a vu la vérité. Le bouddhisme au Japon fut importé de Chine et de Corée aux V-VI èmes siècles. Son histoire peut être divisée en trois périodes: La Période Nara, la période Heian et la période post-Heian. Chaque période a vu l'introduction de nouvelles doctrines et l'évolution des écoles existantes des trois grands courants du bouddhisme: Hinayana, Mahayana et Vajrayana.

Il existe de nos jours treize écoles principales du bouddhisme japonais, la plupart étant issues du bouddhisme Mahayana.

Les temples bouddhistes japonais sont appelés « Tera » ou « Jiin ». En 2005, on comptait 76000 temples ayant une personnalité juridique. Chaque temple est formé de trois bâtiments, reliés ou non par un corridor: Le bâtiment principal, la Pagode et la salle d'études. On peut aussi y trouver un entrepôt de sûtras (sorte de bibliothèque), un réfectoire, un dortoir, une cuisine et un beffroi.

Les informations offertes par le Musée Ryukoku ne me permettent malheureusement pas de comprendre tout ce que je vois. Heureusement que j'ai un guide avec moi, guide à qui je suggère d'installer des traductions, en anglais, des panneaux actuels. A cet étage sont abordés l'introduction au bouddhisme japonais, le développement de la Terre idéale du bouddhisme, la vie de Shinran et son enseignement. On peut y admirer des sculptures du Bouddha Amitabha. Dans le bouddhisme, on dit qu'il existe d'innombrables Bouddhas, du passé, du présent et du futur. Le Bouddha Amitabha se distingue pour avoir apporté 48 vœux immenses afin d'annoncer le bonheur à tous les êtres. Pour approfondir vos connaissance sur le sujet, je vous suggère un ouvrage dans les infos pratiques.

L'exposition aborde enfin le concept de Shinran à travers les générations. Un petit théâtre est également disponible (séances tous les jours aux heures rondes entre 11h et 16h , en anglais, chinois ,coréen et japonais) qui montre la reconstruction des caves chinoises dont nous avons parlé en début de reportage.


 

INFOS PRATIQUES:


  • Musée Ryukoku, en face du temple Nishihongaranji, Shimogyo-ku, Kyoto. Tel: 075 351 2500. Entrée: 500 yens. Site internet: http://museum.ryukoku.ac.jp/ (site en japonais)

    Ouvert tous les jours de 10h à 17h . Fermé le lundi. Le musée fermera parfois momentanément afin de changer les collections des œuvres.

  • http://www.amitabha-terre-pure.net/ , site internet consacré au Bouddha Amitabha.

  • Livre: Shinran: Un réformateur bouddhiste dans le Japon médiéval, de Jérôme Ducor (Ed. Infolio)

     

 











 



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