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Le Parc Hakusan de Niigata
(Préfecture de Niigata, Japon) |
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Samedi 7 juillet 2012
Il y a de nombreuses choses à faire du côté du parc Hakuzan de Niigata ( à ne pas confondre avec le Parc national Hakusan, lequel est situé dans la région centrale de Chubu). Ce parc fut le premier jardin public au Japon. Il ouvrit ses portes en 1873 , sous l'égide du gouverneur de l'époque, Masataka Kusumoto. L'endroit offre entre autre une aire de pique nique de 7 hectares qui fut créée sur le bord de la rivière Shinano au début des années 90. On trouve aussi de jolis coins de promenade et un sanctuaire situé à l'est du parc. Nous sommes alors durant l'ère Meiji, et le Japon sort peu à peu de la période d'isolement qui le caractérisait jusqu'à présent pour se moderniser. L'année 1873 correspond aussi au remplacement du calendrier luni-solaire d'origine chinoise par le calendrier grégorien. De nouveaux hommes jouèrent un rôle dans l'organisation politique du Japon et ce fut le cas de Masataka Kusumoto, qui occupera le poste de président de la chambre des représentants entre le 13 décembre 1893 et le mois de juin 1896. Au XVII ème siècle, Niigata était une île logée entre des canaux et le cours des rivières locales Shinano et Agano changeaient parfois avant de se jeter dans la mer. Le canal Matsugasaki fut d'abord construit en 1730 sur le cours de la rivière Agano mais sera emporté un an plus tard, lors de grosses inondations. En 1858, Niigata deviendra l'un des cinq ports japonais ouverts au commerce international, en vertu du Traité d'amitié et de commerce signé entre le Japon et les Etats-Unis. Malheureusement, le niveau trop bas des eaux de ce port empêchera l'accès de certains bateaux étrangers jusqu'en 1869. C'est à cette époque de développement que la ville se dotera de son jardin public.
Je pénètre dans le parc Hakusan par l'entrée du grand Torii rouge (en photo ci-dessus). Il se mettra à pleuvoir quelques minutes après mon arrivée mais je réussirai tout de même à prendre une photo du bassin Hyoutan et de sa fontaine (ci-dessous). Deux statues de lion m'accueillent au franchissement du torii et les treilles de glycines m'offriront un endroit où m'abriter durant l'averse. A proximité, le bassin aux lotus Miyukigaoka (deuxième photo) est entouré d'une vingtaine de statues faisant allusion à des auteurs littéraires. Nous sommes alors sur la colline du lion. Un autre torii, plus modeste celui-là, et encadré de deux superbes lions, me conduit en direction du sanctuaire d'Hakusan. La promenade dans cet endroit est magnifique.
Ce sanctuaire (ci-dessous) , dédié à une divinité locale aujourd'hui invoquée lors des mariages, est à cet endroit depuis plus de 400 ans. Lorsque j'arrive, une cérémonie est en cours de déroulement et je me fais le plus discret possible pour prendre mes photos. Deux arbres penchés entravent le champ de vision de ce lieu. Le sanctuaire est précédé par une grande porte (deuxième photo) en bois auprès de laquelle j'aperçois une fontaine de purification, habituelle dans ce genre d'endroit.
Je ne suis qu'à quelques minutes de marche d'Enkikan (ci-dessous), la maison d'un riche marchand de Niigata. La famille Saito (c'est d'elle dont il s'agit) avait déménagé dans la région nord de la préfecture de Fukui au cours de la période Edo. Ces marchands connus contribuèrent beaucoup à l'essor de Niigata. Enkikan trouve son origine dans le salon de réception de la propriété de la famille Saito. Le kanji correspond traduit ce nom par »banquets de plaisirs ». Tout un programme! Cette résidence, située dans le centre ville fut , dit-on, construite en 1908, à la suite de plusieurs incendies. La ville, elle se développa et la résidence Enkikan symbolisa de plus en plus l'atmosphère qui régnait à l'époque Meiji tout en donnant du cachet au parc Hakusan. Il faudra attendre cinq générations avant que le maitre des lieux ne fasse don de la maison à la ville de Niigata.
A l'intérieur, se trouvent de nombreuses réalisations d'artisans de l'époque qu'il serait difficile de reproduire de nos jours. Le grand hall (ci-dessous) sobre et silencieux donne sur le jardin. Il se prêtait facilement par sa taille et sa conception aux activités courantes de la vie japonaise d'antan. Des couloirs desservent les différentes pièces modulables grâce aux portes coulissantes traditionnelles (deuxième photo). Les lignes sont épurées, mais en levant la tête, vous apercevrez parfois des pans de bois sculptés. La maison originale fut, il faut le savoir, reconstruite par la ville et à l'intérieur des limites historiques du parc Hakusan. Les plans d'origine furent respectés autant que possible mais on y ajouta une pièce pour le thé ainsi qu'une grande entrée afin de permettre l'accès de la maison au public . Différentes activités se tiennent d'ailleurs régulièrement dans cet endroit comme la cérémonie du thé, l'arrangement de fleurs(ikebana), ou la rédaction de poèmes Haiku. Un jardin de style japonais agrémente l'endroit (troisième photo)
Un autre endroit situé à côté du parc Hakusan est à ne pas manquer: L'ancien parlement du gouvernement de Niigata (ci-dessous). Cette grande maison fut érigée en mars 1883 par le maitre charpentier japonais Soshiro Hoshino, en utilisant un mélange des deux styles architecturaux japonais et occidental. On tint d'abord les réunions parlementaires dans des bâtiments publics jusqu'à l'été 1880. A cette époque, un important incendie détruisit l'endroit et l'on utilisa provisoirement les locaux de l' ancienne école élémentaire Nishibori ainsi qu'une autre école Hyakuko Kagaku Bu, pour la tenue des réunions. Le gouverneur de l'époque, Moriteru Nagayama, décida de faire ériger un nouveau Parlement pour la ville. Une fois la résolution adoptée, la construction débuta en août 1882 pour se terminer une année plus tard. Déjà à l'époque, cette élégante construction s'élevant aux abords de la rivière Shinano attirait le regard de nombreux habitants et reste aujourd'hui le seul bâtiment de ce type encore debout au Japon.
Durant les 50 années qui suivirent, les délibérations parlementaires eurent lieu à cet endroit (ci-dessous) et une nouvelle construction vint compléter l'installation en 1932. On transforma le bâtiment en musée d'art populaire de la ville, puis en annexe de la préfecture après la guerre. En mars 1969, le bâtiment fut classé en tant que bien culturel d'importance . Une rénovation totale du lieu redonna du cachet à l'endroit entre janvier 1972 et mars 1974. Depuis avril 1975, le bâtiment est désormais ouvert au public comme lieu de souvenir du parlement préfectoral.
La maison est une construction en bois sur deux niveaux avec une façade noble. Et le toit est coiffé d'une tour octagonale. Il y a un hall central offrant de part et d'autre des couloirs conduisant aux deux ailes de la maison. Il existe 14 pièces incluant celles du Gouverneur ainsi que celles des parlementaires ( voir les différentes photos commentées dans l'album Asie, section médiathèque). La décoration extérieure des balcons, du porche principal et des vérandas complète la beauté de l'édifice. L'intérieur est conçu autour d'un toit en treillis, supporté par des piliers en acier façon arabesque que l'on trouve notamment dans la galerie donnant sur la Chambre du Parlement (photo ci-dessous) et témoigne de l'innovation artisanale du début de l'ère Meiji.
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