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Kochi
(Préfecture de Kochi, Ile de Shikoku, Japon)
Heure locale

Dimanche 7 juillet 2013

Notre voyage nous conduit cette fois à Kochi, située dans la préfecture du même nom. De nombreuses attractions nous y attendent dont ce château perché sur la colline d'Otakasa. Deux tentatives avortées de fortification du site eurent lieu avant son édification en 1601: La première fut tentée par Otakasa Matsuomaru à la fin de l'époque Heian, et la seconde, par Chozokabe Motochika, le conquérant de Shokoku, en 1588. La zone autour de cette colline était autrefois marécageuse dû à l'afflux de sédiments déposés par la rivière Kagami. Kazutoyo Yamauchi prit le contrôle de la province de Tosa suite à la victoire de Tokugawa lors de la bataille de Sekihagara, en 1600. Il décida à ce moment-là d'ériger ce château et dix ans de travaux furent nécessaires pour sa réalisation complète. Cet endroit avait été privilégié par rapport à Urado )où se trouvait déjà la résidence du daimyo) compte tenu de ses meilleures positions défensives. Le château brûla cependant en 1727 et sa reconstruction ne s'achèvera qu'en 1753. Malgré d'importantes rénovation dans les années 1950, cette forteresse est connue pour être l'un des douze châteaux japonais restés intacts à ce jour (l'ensemble des édifices intérieurs, dont le donjon et le palais sont intacts, peut être parce qu'il ne s'y est jamais déroulé aucune bataille!). L'endroit a été classé bien culturel national en 1950. La porte principale de la forteresse, Otemon (en photo ci-dessous) est, elle aussi, en bon état et comporte sur son devant une petite place prévue pour combattre. Les grosses portes en bois ont été renforcées par des plaques de cuivre qui embellissent l'ensemble.


 

Des douves, alimentées par les rivières Kagami et Enokuchi, protégeaient le château. Celui-ci, construit dans le style hirayamashiro, offre un donjon de cinq étages, qui en comporte en réalité six de l'intérieur (visible sur la photo ci-dessous). Le palais intérieur, lui, fut bâti dans le style shoin durant la période Edo. L'endroit offre un salon de thé dans l'entrée, des latrines, mais aussi huit chambres traditionnelles et est ceint par une véranda sur les façades sud et est. Ce château fut par ailleurs choisi à plusieurs reprises pour y tourner des films.


 

Les marches qui gravissent la colline menant au château sont plus faciles à redescendre qu'à monter car le soleil tape déjà fort en cette matinée. Nous empruntons bientôt un tramway (ci-dessous) qui nous conduit à la gare de Kochi. De là, nous montons à bord de l'autobus MY-YU BUS qui dessert l'agglomération de la ville et nous déposera au Jardin botanique Makino: Ce jardin fut créé en 1958 en même temps qu'un musée concernant le Docteur Tomitaro Makino (considéré comme le père de la botanique japonaise) et un laboratoire de recherche. Né à Sakawa en 1862, le docteur Makino (en photo ci-dessous) fut l'un des premiers botanistes nippons à classer les plantes japonaises d'après la méthode développée par Carl von Linné. Ses recherches le conduiront à rassembler 50000 espèces, à l'origine de son célèbre ouvrage « la flore illustrée du Japon ». Il ne fréquentera l 'école que jusqu'à la classe primaire mais cela ne l'empêchera pas de décrocher le titre de docteurs ès sciences. Et le Japon de célébrer désormais son anniversaire lors de la journée annuelle nationale de la botanique.

D'abord instituteur, il rédige des articles sur son sujet favori, la botanique. Il se marie bientôt et fonde une famille de ...treize enfants. Il publie en 1936 le « livre de botanique de Makino », en six volumes. Cet ouvrage décrit 6000 espèces (dont 1000 nouvelles pour la science). Le docteur Makino décrira durant toute sa carrière 2500 plantes (1000 espèces et 1500 variétés) mais découvrit également 600 autres nouvelles espèces. Notre balade dans le parc nous conduit tour à tour dans un hall d'exposition puis au conservatoire (une serre géante) qui contient diverses plantes tropicales. A l'extérieur, le jardin des plantes orientales est particulièrement remarquable. Le parc offre par ailleurs des rhododendrons japonais, des érables, des chrysanthèmes , des plantes de la région de Soyahaki et des plantes sauvages de la région préfectorale de Kochi.


 

Tout près du jardin botanique (c'est à dire à cinq minutes de marche de son entrée sud) se trouve le temple Chikurinji (ci-dessous). Ce temple bouddhiste de la secte Shingon est le 31 ème temple du pèlerinage de Shikoku (qui en compte 88). Nous rencontrons en cours de route un pèlerin (deuxième photo) faisant partie d'un groupe. Notre présence le surprend et nous échangeons quelques mots dans une grande convivialité. Il est vrai qu'on ne voit pas beaucoup de « visages pâles » par ici. Ce temple fut bâti par le prêtre Gyoki sur ordre de l'empereur Shomu en 724 et fut dédié à l'image de Monju Bosatsu. On dit que cet empereur avait fait le rêve d'escalader le Mont Godaisan , le site sacré de Monju Bosatsu, dieu de la sagesse. C'est ainsi que fut érigé ce temple, sur le modèle de celui qui existait déjà à Godaisan (Chine). Le prêtre partit à la recherche du site idéal au Japon, site qu'il trouva à Kochi. Il érigea le temple et sculpta lui-même l'image de Monju Bosatsu. Plus tard, au IX ème siècle, Kobo-Saishi, le fondateur de la secte Shingon, visita le temple lors d'un pèlerinage sur l'île de Shikoku. C'est à la suite de son passage que ce temple fut déclaré 31 ème temple du fameux pèlerinage. Durant la période Edo, le temple profitera des nombreux patronages des lords féodaux attachés au domaine de Tosa. Et fera de sa pagode et de ses halls une fierté. Les moines y viendront pour étudier , transformant ce lieu en une référence religieuse et culturelle. Une chanson populaire, Yosakoibushi » évoque même l'histoire d'amour entre une jeune fille, Ouma, et un prêtre nommé Junshin (qui vécut au temple à la fin de la période Edo).


 

Le Hall principal (ci-dessous) fut construit en 1644 par Yamauchi Tadayoshi, le deuxième lord de Tosa. Il lui donna le nom de Monjudo car le bâtiment accueille Monju Bosatsu. C'est la plus ancienne construction sur cette colline et elle est aujourd'hui classée comme bien culturel important. L'auberge, elle, fut érigée au XVII ème siècle par les lords du domaine de Tosa. La pièce principale fut conçue dans le style architectural shoin correspondant à la période Muromachi. Le toit de l'entrée est de style chinois et se marie harmonieusement avec les autres types de toits de l'ensemble. Le hall Daishi-do (deuxième photo) abrite Kobo-daishi, connu aussi sous le nom de Kukai, ou encore Gyoki, ce prêtre qui fonda le temple Chikurinji. La simplicité de ce hall contraste avec la richesse du grand hall. La construction date de 1644 et est également due au deuxième lord de Tosa, Yamauchi Tadayoshi. Il y a longtemps, les pèlerins avaient pour habitude de clouer des tablettes en bois sur la partie horizontale de la charpente. Ces tablettes sont encore visibles de nos jours. Le temple Chikurinji offre aussi un magnifique jardin créé par Muso-kokushi, un moine bouddhiste zen qui fut un dessinateur connu de la période Kamakura. Celui-ci vint à Tosa, puis se construisit un ermitage , Gyuko-en, au pied du Mont Godaisan, en 1318. Le jardin (troisième photo) est de style japonais avec son bassin, et un paysage escarpé entourant l'auberge. Il compte parmi les trois plus beaux jardins de la préfecture de Kochi, et décrocha le titre de beauté scénique nationale en 2004. La salle des trésors (à côté de l'auberge) est un point obligé de cette visite: Le hall rassemble 17 images de Bouddha datant des périodes de Fujiwara, de Kamakura, s'étalant des IX ème au XIV ème siècles. Terminons par la pagode à cinq étages: La pagode d'autrefois n'en comportait que trois, et il fallut le typhon destructeur de 1899 pour que cette construction soit mise à bas et pour qu'on reconstruise une nouvelle pagode comportant cette fois cinq étages. Le style du XIII ème siècle a toutefois été préservé et le bois utilisé est du cyprès japonais. Cette pagode abrite un petite bout d'os du Bouddha qui fut envoyé depuis Buddhagaya (Inde) ainsi qu'une image de Dainichi Nyorai qui se trouve à l'intérieur du premier étage.


 

A Katsurahama, se trouve une plage magnifique (en photo ci-dessous) où il est malheureusement interdit de se baigner à cause des courants forts qui sévissent dans la zone. Celle-ci est située au bord de l'océan Pacifique, et à l'intérieur d'un grand parc avec une forêt de pins, le parc Katsurahama. C'est l'une des 100 plus belles plages du Japon. On trouve juste devant cette plage l'aquarium de Katsurahama, mais je plains les animaux (lions de mer et dauphins) qui s'y trouvent car ils n'ont pas beaucoup d'espace pour nager.


 

A Katsurahama, je m'arrête quelques instants au Centre de combats de chiens de Tosa. Ces combats sont très populaires au Japon. La tradition est particulièrement forte dans le quartier de Tosa (Shikoku) depuis l'ère Hojo. On utilise pour ces combats des chiens réputés pour leur résistance et leur courage. Ces combats servaient autrefois aux guerriers samouraïs à observer la façon qu'avaient les animaux de se battre pour adapter eux-mêmes ensuite leur propre technique de combat. Le combat de chien de Tosa est très similaire à un combat de sumo et obéit d'ailleurs à des règles similaires: Les chiens Tosa portent des robes de cérémonie pouvant coûter jusqu'à 30 000 dollars. Les deux chiens sont placés l'un en face de l'autre, à l'intérieur d'un anneau de dix pieds de diamètre. A leurs côtés, se trouvent un juge, deux assesseurs et au moins trois examinateurs. Le combat ne dure généralement pas plus de dix minutes. Un chien qui aboie , qui gémit, s'enfuit ou qui émet un grognement est immédiatement disqualifié. Le combat peut se terminer par K.O si un chien ne se relève pas. Le vainqueur n'est pas forcément celui qui attaque l'autre avec le plus d'acharnement mais celui qui fait preuve d'esprit combattant. On n'utilise pour ces combats que des chiens de sexe mâle (les chiens femelles, elles, sont plutôt utilisées pour garder la maison). Tout comme les sportifs, les chiens sont soumis à un régime strict. Ils doivent régulièrement pratiquer une activité sportive (comme courir au moins 15 kilomètres par jour) pour finalement ne combattre que deux ou trois fois par an. Le chien le plus « talentueux » est élevé au rang de Yokozuna. J'assiste quelques instants à l'un de ces combats (ci-dessous) qui se déroule à l'intérieur d'un ring protégé par des barrières en bois. Après le combat, je visite le musée qui présente des documents et des photos évoquant l'histoire des chiens de Tosa (deuxième photo). On peut ainsi observer une niche, ou bien des colliers à chiens (troisième photo). Des trophées sont offerts en fonction du classement des chiens: Le grand champion porte le titre de Yokozuna tandis que le deuxième vainqueur se voit décerner le titre de Ozeki. Les habitants de Kochi ont toujours essayé de rendre leurs chiens les plus forts du monde. Ces derniers sont connus pour leur caractère loyal, leur intelligence, leur bravoure et leur calme. Un temps disparus pendant la seconde guerre mondiale, ces chiens sont depuis réapparus à Kochi où l'on en compte maintenant environ 400. Le chien Tosa est un chien massif, à la tête large et au museau modérément long. Ses mâchoires sont puissantes et son cou musclé. Les pattes sont épaisses. Le poil de l'animal est court , dense et dur. Fidèle, il réagit bien au ton de la voix, mais n'est pas pour autant un chien bruyant. C'est un animal protecteur, courageux et intrépide.


 

 

INFOS PRATIQUES:

 


  • Pour se déplacer à Kochi: Privilégiez les transports en commun bien que les taxis ne sont pas très onéreux sur les petites distances. Sur présentation de votre passeport, ou du JR Pass, vous bénéficierez d'une remise de 50% sur le prix du ticket journée MY-YU BUS (500 yens au lieu de 1000 yens) qui vous permet de voyager de façon illimitée sur les trams et dans l'autobus MY-YU qui part toutes les heures de la gare ferroviaire de Kochi en direction de Katsurahama. Ce ticket donne aussi des réductions pour entrer dans les différentes attractions de la ville (demander la brochure MY-YU BUS). Informations auprès de l'office de tourisme de Kochi situé sur la place de cette gare ou auprès de Kochikenkotsu Co ouvert tous les jours de 6h00 à 21h00. Tel:(088) 845 1611

  • Bureau d'information touristique, 2-10-17 Kitahonmachi à Kochi ( place de la gare). Tel:(088) 826 3337. Ouvert tous les jours de 8h30 à 17h00.

  • Château de Kochi, 1-2-1 Marunouchi à Kochi. Tel:(088) 824 5701. Ouvert de 9h00 à 17h00 tous les jours. Entrée: 400 yens (320 yens avec MY-YU BUS). A 5 minutes à pied de la station de tram «Kochijo-mae ». Site internet: http://kochipark.jp/kochijyo/

  • Jardin botanique Makino, 4200-6 Godaisan à Kochi. Tel:(088) 882 2601. Ouvert tous les jours de 9h00 à 17h00. Droit d'entrée: 700 yens. Brochure en anglais. Site internet: http://www.makino.or.jp

  • Temple Chikurinji, 3577 Godaisan à Kochi. Tel:(088) 882 3085. Ouvert tous les jours de 8h00 à 17h00. Droit d'entrée: 400 yens (320 yens sur présentation de la carte MY-YU BUS). Pour vous y rendre, descendez à l'arrêt de bus « Chikutinji Temple ».

  • Plage de Katsurahama, Urado à Kochi. Tel:(088) 842 0081 (office du tourisme de Katsurahama). A 5 minutes de marche de l'arrêt d'autobus de Katsurahama. Il est formellement interdit de s'y baigner (à cause des courants forts).

  • Marché du dimanche matin, de 5h00 à 18h00 (de 6h00 à 19h00 d'octobre à mars). A 5 minutes de marche de la station de tramway « Ohashi-dori ».

  • Centre de combats de chiens de Tosa, à deux minutes de marche de l'office de tourisme de Katsurahama. Entrée ( combat de chiens + musée): 1200 yens. Site internet: http://www.tosa.or.jp

     

    ouvert tous les jours de 9h00 à 16h30. Âmes sensibles s'abstenir!

  • Hotel Sensuien 1-3-35 Takajyo machi à Kochi. Tel:(088) 822 0138. Chambres de style japonaise (avec tatamis et futons) à 75 € la nuit environ minimum ( avec PDJ inclus). Attention! Cet hôtel n'est pas adapté pour les clients étrangers à moins de vouloir se fondre totalement dans la décor: On ne sert plus à manger après 21h00, il n'y a pas d'adaptateur de prise électrique, pas d'internet dans les chambres (uniquement au lobby), on ne parle pratiquement pas ( ou mal) l'anglais et le café du petit-déjeuner n'est pas bon du tout. Le bâtiment n'a aucun charme extérieurement mais les chambres sont confortables et silencieuses.

  • Restaurant La Vita, Honmachi 3-3-1 Kochiken à Kochi. Tel:(088)871 1121. Ouvert de 11h30 à 14h30 et de 17h00 à 21h30 (tout ferme tôt à Kochi!). Les pizzas sont délicieuses et si le vin ne vous plait pas, on vous le change! Personnel très attentionné, cadre agréable. CB. A conseiller!

  • D'autres photos de cette sortie à Kochi sont disponibles sur le site, dans la Médiathèque-->Album Asie.










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