Samedi 8 octobre 2005
Distance totale parcourue: 6518 kilomètres
Aujourd'hui, plein cap sur le Northland, cette région où deux côtes différentes offrent d'infinies possibilités de loisirs. D'un côté la Mer de Tasmanie, de l'autre l'Océan Pacifique qui se rencontreront au Cap Reinga mais çà c'est une autre histoire. Le Northland fut d'abord le théâtre des première relations durables entre Maoris et Européens ( Treaty House) . On y circule bien car les routes sont moins sinueuses que dans le Coromandel par exemple. Sauf du côté de Matapouri Road où il est difficile de dépasser les 50 km/h à cause des virages.
Je visite en premier lieu Whangarei où je suis finalement arrivé hier soir, pour camper sur place. Après une bonne nuit de sommeil, j'ai découvert rapidement cette ville qui ne présente pas grand intérêt. Le climat est clément et le sol est riche. Les alentours de la ville en témoignent (luxuriance des prairies, vergers et jardins). Au centre-ville, on a réhabilité le vieux Town Basin (le port) en en gardant l'esprit colonial. La ville connaît d'ailleurs encore des travaux de voirie dans cette zone. Ce bassin sert d'escale habituelle aux navigateurs qui font le tour du monde. On vient se mettre à l'abri des tempêtes cycloniques fréquentent l'été dans le Pacifique Sud. Les voiliers en réparation sont nombreux dans la région.
Les visiteurs découvrent à l'Office de tourisme de Wangarei le Clapham Clock Museum. Celui-ci recèle plus de 1600 pièces d'horlogerie offertes par A.Clapham qui en fabriqua beaucoup de ses propres mains. La plus ancienne de ces pièces, une pendule lanterne anglaise date de 1720. Son nom fait référence à son système d'entrainement des mécanismes. Dernier détail, les objets exposés ont été réglés pour sonner tous à des heures différentes. Vous pouvez ainsi visiter ce musée à n'importe quelle heure (à l'intérieur des horaires d'ouverture tout de même!) et avoir la chance d'entendre sonner une pendule.
A quelques kilomètres de Whangarei se trouvent les Chutes de Whangarei. Je m'y rends en prenant la direction de la côte. C'est sur ma route. Le responsable du camping, Kevin, m'a prévenu: Ne vous éloignez pas trop de votre véhicule une fois là-bas sinon vous risquez d'être dévalisé. L'Office de tourisme reconnaît également que de jeunes bandits sévissent sur ce site. Afin de remédier à ces désagréments, des volontaires (volunteers) signalés comme tels (à l'aide d' une écharpe) montent parfois la garde. Donc prudence! Je me gare et prends vite les quelques photos que je vous offre maintenant puis je reprends ma route, cette fois en direction de Tutukaka et Matapouri.
Je retrouve ces parcours sinueux sur une trentaine de kilomètres. J'arrive bientôt à Tutukaka, connue comme point de départ des sorties de pêche au gros et d'expéditions sous-marines. Les paysages maritimes sont superbes et je ne suis pas au bout de mes surprises
Cap ensuite sur Matapouri qui possède l'une des plus belles plages du Northland. A part çà, rien à signaler si ce n'est une seule boutique sur place.
J'ai fait le projet de visiter Russell mais cela m'occasionne un long détour et une perte de temps. On m'annonce qu'en me rendant directement à Paihia, je peux emprunter un ferry qui me conduira directement à Russell. Je laisse mon véhicule à Paihia, Russell se trouvant juste en face à 15 minutes de là en bateau. Je pars donc pour Paihia, devenue elle aussi un port de pêche au gros. Je me renseigne au bureau du tourisme sur les horaires des ferries et l'on m'annonce qu'en raison de la tempête qui souffle aujourd'hui, toutes les traversées ont été annulées. Déception. Paihia a pour origine une mission fondée en 1823. Il y avait encore il y a peu de temps un musée des épaves, à bord d'un navire à trois mâts. Seul le navire subsiste encore. C'est désormais un restaurant, qui se trouve juste à l'entrée du site du Traité de Waitangi.
Je file donc sans attendre vers ce lieu chargé d'histoire et qui est à l'origine de ce qu'est la Nouvelle-Zélande de nos jours. Le traité de Waitangi permettra de créer un avenir commun au travers d'un même peuple fait de Maoris et des Européens. Dans un premier temps 86 chefs maoris signèrent le traité. Puis 512 autres chefs le signeront quelques temps plus tard car les choses ne se firent pas en un jour.
Ce traité qui fut signé le 6 février 1840 devant la résidence de James Busby , le représentant de la couronne britannique, a en effet placé Waitangi au coeur de l'histoire. Rebaptisée Treaty House, cette demeure est depuis devenue un monument national (en 1932). Le 6 février de chaque année, des Maoris et des membres du gouvernement s'y retrouvent pour célébrer le Waitangi Day.
Plus que de longs discours, les quelques photos prises cet après midi parlent d'elles-mêmes.
Visitor Centre, toutes les demi-heures, une présentation audiovisuelle retrace les circonstances de la signature du Traité. Une exposition évoque les principales personnalités impliquées.
Un des chefs maoris en faveur du Traité
Tous les ans, membres du gouvernement et Maoris commémorent la signature du Traité de Waitangi sur cette pelouse devant Treaty House
Treaty House
Treaty House fut construite pour le premier résident britannique en Nouvelle -Zélande à partir d'éléments importés d'Australie.
Jardins de Treaty House
Premier drapeau néo-zélandais
Maison commune, elle fut inaugurée le 6 février 1940 pour le centenaire de la signature du Traité. Te Whare Runanga abrite de magnifiques sculptures
Taillée dans trois troncs de kauri, cette pirogue maorie de 35 mètres de long (ci-dessous) , baptisée Ngatokimatawhaorua, peut accueillir 120 guerriers. Elle prend la mer chaque année pour Waitangi Day
Après ce moment d'histoire, je repars en direction de Kerikeri. Kerikeri possède un climat doux qui permet la culture des fruits notamment du kiwi. A Kerikeri Basin, s'élèvent les bâtiments les plus anciens de la Nouvelle-Zélande: Kemp House, en bois, l'ancienne mission, et Stone Store , en pierre, construite en 1835, qui servait d'entrepôt à la Mission.Il fut par la suite transformé en bazar , puis devint une boutique de souvenirs depuis les années 60.
Horloge du centre-ville
Kemp House
Eglise St James
Stone Store vue de l'extérieur
Et vue de l'intérieur.
Deuxième mission fondée en Nouvelle-Zélande cinq années après celle établie en 1814 près de l'entrée de la Bay of Islands, kerikeri était sous la protection du chef maori Hongi Hika. Bâtie en 1821 puis occupée par la famille Kemp (d'où son nom) de 1832 jusqu'à sa donation en 1974 au New Zealand Historic Trust, Kemp House a retrouvé pour l'essentiel son aspect des années 1840.
L'Eglise St James édifiée en 1878 avec des bois indigènes comme le kauri et le puriri se tient non loin de là, à flanc de colline.
Ninety Mile Beach, la plus longue plage de Nouvelle-Zélande.
Ainsi s'achève cette longue journée et cette 24è lettre de voyage , l'avant dernière de la série.
Demain, nous partirons ensemble au bout du monde (enfin, presque car nous y sommes déjà!) c'est à dire à l'extrême pointe nord de l'île nord, au Cap Reinga. Lieu symbolique car c'est à cet endroit que se mêlent les eaux de deux mondes: La Mer de Tasmanie et l'Océan Pacifique. A demain !