Dimanche 28 septembre 2008
Une rude journée m'attend ce dimanche avec un périple de 550 kilomètres et une longue route constituée de plus de 400 kilomètres de piste ( d'ailleurs parfois en mauvais état).
Je prends la route alors que le soleil lui, est encore couché. Il est 6h45 lorsque je quitte El Chalten, laissant derrière moi les montagnes colorées de tons pastels par le soleil qui finit par pointer le bout de son nez.
Le but à atteindre ' Bajo Caracoles , un petit village perdu dans la steppe et situé à 340 kilomètres de Tres Lagos , autre petit village.
Je quitte El Chalten par la ruta 23 et rejoindrai la mythique route 40 , environ trente cinq kilomètres avant d'atteindre Tres Lagos.
Deux conditions pour réussir ce parcours : Faire le plein d'essence et emporter de quoi se sustenter pour le voyage.
En effet, la route 40 traverse une région entièrement désertique où ne vivent que quelques gardiens de troupeaux occasionnels.
Les stations d'essence sont rares. Il y en a une à Tres Lagos, la suivante ne se trouvant qu'à Bajo Caracoles , à 340 kilomètres de là.
Je ne croiserai que six véhicules en 5 heures de route ! (à une moyenne de 70 km/ heure)
Ensuite, il faut savoir qu'il n'y a aucun moyen d'acheter quoique ce soit pour se restaurer entre Tres Lagos et Bajo Caracoles. Mieux vaut prévoir avant le départ !
Ca tombe bien, le pompiste de Tres Lagos est très sympathique . Je discuterai un petit quart d'heure avec lui , le temps d'un café matinal.
La piste commence aussitôt après avoir quitté la station-service.
Une conduite souple est , là encore , fortement conseillée, car sur une piste, le véhicule peut très vite être déporté , chasser , et il faut le récupérer en douceur. Surtout pas de coups de frein.
Les paysages qui me sont offerts sont grandioses : Je traverse d'abord la Meseta de Cascajosa , puis j'arrive bientôt aux abords du Lac Cardiel .
Je croise des troupeaux de bétails , mais aussi des chevaux , en liberté , et qui prennent peur à l'arrivée de mon véhicule. Il y a aussi des nadous qui traversent , par troupeaux de cinq ou six , la piste rocailleuse. Je tente sans espoir de les prendre en photo mais ces animaux très craintifs ont détalé avant que j'ai eu le temps de cadrer l'image. Je n'arriverai à les saisir que de loin. Dommage !
J'observe aussi d'autres oiseaux , dont des rapaces , des flamants au bord d'une étendue d'eau.
Depuis mon départ de El Chalten, la température est passée de 2°C à 13,5°C. Elle augmentera sensiblement une fois dans le Canyon de la Cueva de los Manos.
Il n'y a pas de vent, l'air est pur, il fait grand beau temps. Que demander de mieux.
Je franchis bientôt le Rio Chico (petite rivière) le long duquel des colonies d'oiseaux s'abreuvent et pêchent.
De temps à autre, je croise un autre automobiliste qui me salue. Je ralentis alors et le salue à mon tour. Comme en Nouvelle-Zélande, il est courant de se saluer en voiture. Il est tellement rare de croiser des gens ici.
Soudain, au kilomètre 188 ( j'ai mis le compteur à zéro au départ de la station-service à Tres Lagos) , un miracle ! La piste se transforme en une belle route fraîchement bitumée : Fini le brouhaha des cailloux , le choc des pierres contre la caisse du véhicule. La conduite ne devient (presque) silencieuse, jusqu'au kilomètre 228. Puis la piste, et la route bitumée à nouveau du kilomètre 231 au kilomètre 239. Puis la piste à nouveau jusqu'à Bajo Caracole. Curieux ce plan d'aménagement du territoire argentin !
A vrai dire, cet axe de circulation est amené à connaître des bouleversements. On peut observer de nombreux travaux de terrassements, des déviations parfois, montrant que l'Etat argentin est en train de développer des moyens de communication dans cette zone.
Après presque 5 heures de route , j'atteins enfin Bajo Caracole , un tout petit village. Je prends aussitôt la direction de Cueva de los Manos , qui se trouve à 46 kilomètres de là.
Je consacrerai un supplément à ce haut lieu touristique, témoin de 10000 ans d'histoire et d'habitat dans cette région.
Sur la route, de superbes paysages se succèdent. Et se succéderont à nouveau lorsqu'en fin de journée, je quitterai Cueva de los Manos pour me diriger vers Perito Moreno , un autre village où j'ai prévu d'effectuer un découcher et qui est situé à 128 kilomètres de Bajo Caracole , où je reviendrai après ma visite à Cueva de los Manos.
Canyon de Cueva de los Manos
Entre Bajo Caracoles et Périto Moreno , une piste montagneuse assez mauvaise permet cependant de traverser des paysages somptueux, surtout à la lumière plus douce dont je bénéficierai en cette fin de journée. Une chance qu'il fasse beau aujourd'hui pour fréquenter cette route 40 , car par endroits, la boue rendrait probablement impraticable certains tronçons.
Selon les endroits, les montagnes offrent des couleurs différentes , correspondants à des minéraux différents, que les Indiens utilisaient comme pigments pour leurs peintures (oxyde de fer, de manganèse et de cuivre).
Un superbe coucher de soleil , à quelques kilomètres de Périto Moreno me permettra de clore cette journée bien remplie !
A Tres Lagos :
Station d'essence, située sur la gauche à 600 mètres au bout d'un chemin, juste avant la fin de la route goudronnée avant l'arrivée à Tres Lagos. Ouverte H24 à compter du 15 octobre. Possibilité de se restaurer sur place . Toilettes. CB non acceptées. Très bon accueil.
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A demain ! ! !