Lundi 29 septembre 2008

Je poursuis , toujours au volant de ma petite Chevrolet Corsa devenue bien poussiéreuse depuis mon départ d'Ushuaia, mon périple dans la steppe de Patagonie.

Aujourd'hui, mon parcours sera le suivant : Départ de Périto Moreno en direction de Sarmiento , la ville de Dieu , comme elle l'annonce fièrement à l'entrée. Le tout n'est-il pas d'y croire '

De Périto Moreno à quelques kilomètres avant d'arriver à Rio Mayo , mon étape intermédiaire, je retrouve la piste , avec ses cailloux et son inconfort.

Pas de contrôle policier à la sortie de Périto Moreno. C'est surprenant. Par contre , j'y aurai droit à l'entrée et à la sortie de Rio Mayo. C'est ainsi dans la Province de Santa Cruz.

Je traverse donc le Cordon en Pluma . Comprenne qui pourra mais ainsi que se nomme la région montagneuse que je parcours.

J'arrive bientôt à Rio Mayo, petite ville que traverse la rivière portant le même nom. Certaines façades de boutiques sont joliment peintes. Je m'y attarde quelques instants.

A 5 kilomètres de Rio Mayo se trouve le plus grand parc éolien d'Amérique du Sud , initiative conjointe de la Province de Chubut et du gouvernement allemand. C'est le 22 février 1990 que fut inauguré ce parc mettant ainsi en oeuvre quatre turbines de 30 Kw.

Rio Mayo s'appelle la Capitale de La Laine. Et donne lieu chaque année à un festival rassemblant des gauchos défilant dans la pure tradition. Des danses locales sont exécutées au son des guitares.

Rio Mayo abrite également une importante base de l'Armée argentine (Batallon de Ingenieros 9). On peut voir les nombreux baraquements qui la composent à la sortie de la ville, en direction de Sarmiento (Route 40). Et l'on peut observer une vue plus globale de la ville des hauteurs montagneuses.

Un nouveau contrôle de police m'attend un peu plus loin , à la sortie de Rio Mayo. Encore dix minutes perdues. Je retrouve ensuite une route asphaltée mais pleines de trous, en direction de Sarmiento. Des flamants roses prennent un bain de pied dans une lagune toute proche.

Plus tard, voici le Lac Musters , à ma gauche. Avec ses baies grandioses, qui font le bonheur des oiseaux.

Me voici bientôt à Sarmiento, ville fondée en 1897 à partir d'une colonie surnommée «  Colonia Pastoril Sarmiento » (d'où la Ville de Dieu). Sarmiento compte aujourd'hui plus de 10000 habitants.

La plus grande attraction locale reste le Monumento Natural Bosque Petrificado de Sarmiento , situé à environ 30 kilomètres de la ville. Cette zone protégée fut créée en 1973 sur 1880 hectares. Son but : Sauvegarder l'accumulation de troncs d'arbres pétrifiés de la zone ainsi que la steppe patagonique présente. La tâche n'est pas facile , me dit Adrian le gardien du parc qui officie avec son épouse depuis un an et demie. L'industrie pétrolière présente non loin de là mobilise davantage d'énergies que la sauvegarde du patrimoine.

Le paysage qui s'offre aux yeux des visiteurs est tout bonnement unique : La Vallée « lunaire » est née à la suite d'une profonde modification du terrain survenue il y a quelques 65 millions d'années. Il y avait autrefois à cet endroit une vallée luxuriante, constituée de mers, lagunes, forêts de palmiers et de conifères. Des dinosaures et des reptiles (les plus grands de la planète) cohabitaient. Sur la côte, des crocodiles et des tortues géantes habitaient les eaux profondes.

La Cordillère des Andes n'était pas alors complètement formée. Le niveau était infiniment plus haut qu'aujourd'hui , des deltas s'étaient formés et des sédiments marins se déposeront plus tard (on date à 90 millions d'années le « glauconita », ce minéral marin de couleur verte que l'on peut apercevoir sur les monts environnants (à la base de ceux-ci) ( voir photo ci-dessus)

Ces sédiments marins recouvrent parfois ces troncs d'arbres pétrifiés qui ont été amenés à cet endroit par les rivières de la Cordillère des Andes.

Deux sentiers permettent aux visiteurs de découvrir ces troncs ainsi que les paysages lunaires environnants. Des panneaux d'information (pas toujours lisibles car mal entretenus !) apportent des détails supplémentaires sur ce qu'était cette vallée autrefois. Ainsi nous enseigne t-on que , les écarts de température étant si importants , l'eau gelée provoque l'éclatement du bois de certains troncs d'arbres qui finissent ainsi en brindilles jonchant le sol ( ci-dessus)

Le climat est si rude (vents jusqu'à 90 km/ heure, longues périodes de sécheresse , climat désertique) que la végétation, peu dense, a dû s'adapter avec le temps.

Les montagnes environnantes contiennent beaucoup de minerais : Les sommets de l'époque glaciaire sont certes formées de pierres, mais en dessous, d'autres couches volcaniques contiennet de l'oxyde de fer ( en rouge) et du carbone ( en noir). Le minerai marin, lui date de l'époque crétacée ( 90 millions d'années).

A demain ! ! !