Dimanche 18 mai 2014
Infatigable, je poursuis avec France mon périple et me rends à la Réserve biologique de Monteverde. Cette forêt dans les nuages (c'est comme cela qu'on la surnomme) contient quatre zones de vie permettant la formation de différents écosystèmes abritant une faune et une flore très riches. Si vous avez de la chance, et avec l'aide d'un guide, vous pourrez sans doute découvrir des espèces uniques lors de votre balade. Etudiants, chercheurs naturalistes mais aussi familles costariciennes et touristes viennent fréquemment s'oxygéner dans cet endroit, malgré le mauvais état de la piste qui conduit à la réserve.
C'est grâce au biologiste George Powell, à sa femme, et à un colon, Wilford Guindon, que cette réserve a vu le jour en 1972, dans le but de protéger les espèces naturelles. De nos jours, la réserve est administrée par le centre des sciences tropicales, une organisation bénévole dédiée à la recherche, à la protection, et à la gestion des zones protégées. On y trouve 20% des plantes et 16% des vertébrés de la planète sur seulement...4000 hectares, qui équivalent à la superficie de ce parc. On y trouve plus de cent espèces de mammifères, plus de 400 espèces d'oiseaux, 120 espèces d'amphibiens et de reptiles, des dizaines de milliers d'insectes, 3000 espèces de plantes (dont environ 500 espèces d'orchidées). Malgré toutes les précautions qui sont prises, les changements climatiques mettent en danger la pérennité de cette forêt humide.

Nous choisissons de faire le grand tour, c'est à dire une marche de plus de trois heures qui inclut le sentier Bosque Nuboso, jusqu'au mirador La Ventana (ci-dessous). Puis nous empruntons le sentier Camino afin de nous rendre jusqu'au pont suspendu (deuxième photo) qui enjambe une petite vallée recouvert d'une végétation luxuriante. Les sentiers sont bien entretenus mais nous sommes surpris du silence de la forêt. Seul quelques oiseaux chantent de temps à autre, comme s'ils avaient déserté la zone. Concernant ces animaux-là, la réserve ne tiendra pas ses promesses et nous regrettons déjà les parcs nationaux de la côte caribéenne. Au détour du sentier, j'aperçois soudain un coati (troisième photo). Je m'arrête et reste immobile. Méfiant, il s'avance vers moi puis s'engage dans un passage en passant à deux mètres seulement de mon objectif. Cela sera la seule rencontre animalière de notre balade en trois heures de temps.



Cette forêt tropicale humide bénéficie de précipitations importantes, permettant à la végétation de pousser généreusement comme en témoignent ces grands arbres entourés de lianes géantes (ci-dessous). La moyenne annuelle des précipitations est de 2579 mm mais octobre s'avère être le mois où il pleut le plus et mars, le mois le moins pluvieux. La température est en moyenne de 18,8°C. Il est vrai que nous sommes en montagne et j'ai prévu de me couvrir davantage ce matin d'autant plus, qu'à notre réveil, le vent soufflait fort. Nous bénéficierons heureusement d'éclaircies au milieu de la matinée. Seuls 3% de la réserve biologique sont ouverts aux visiteurs. Je dois en déduire que les animaux se sont tous réfugiés dans les 97 autres pour cent.
Loin de nous décourager, nous poursuivons notre marche. Les panneaux indicateurs sont peu nombreux et ne mentionnent que les sentiers, la réception et les curiosités. Seuls des arbres sont identifiés à deux reprises. Pour les autres plantes, aucune information n'est dispensée et la seule alternative est d'embaucher un guide (15 US$ de supplément). Les bancs sont rares (il y en a deux au mirador La Ventana) mais la promenade reste agréable. Nous rencontrons sur notre route plusieurs couples d'Américains, Néo-zélandais et Français avec lesquels nous échangeons quelques mots. Les Français nous confirment notre impression sur ce parc. Nous arrivons bientôt au pont suspendu indiqué sur notre plan, depuis le sentier Wilford Guindo (heureusement que notre couple de retraités américains nous ont orienté). Ce pont ne donne aucune information sur les données techniques de cette construction. C'est la brochure du parc qui nous apprendra que ce pont mesure 100 mètres de longueur et est situé à 25 mètres au-dessus du sol. Seuls deux panneaux situés au milieu de celui-ci, donnaient les noms des arbres visibles dans la canopée. Nous traversons ce pont suspendu bien entretenu et poursuivons notre promenade sans nous rendre compte que nous sommes partis dans une mauvaise direction. Nous rebroussons chemin 800 mètres plus loin, retraversons le pont, et empruntons le même sentier par lequel nous sommes venus. Des couples sont accompagnés de guides munis d'appareils-photos avec téléobjectif. A défaut d'avoir pu apprécier au maximum notre balade, nous aurons au moins fait de l'exercice car le terrain est relativement accidenté.

Le Centre scientifique tropical a pour objectif d'offrir aux visiteurs des activités récréatives (ateliers d'éducation environnementale, pièce audiovisuelle, laboratoire, logement pour les chercheurs, bibliothèque et classe d'enseignement sur l'environnement) qui permettent d'améliorer ses connaissances environnementales et de promouvoir la protection de la nature ainsi que le développement des communautés locales. A ce titre, la réserve biologique de Monteverde répond aux exigences de l'éco-tourisme.
A ceux qui se demanderaient pourquoi on doit visiter cette réserve, il leur sera répondu que l'endroit est répertorié comme l'une des sept merveilles du Costa Rica, qu'il est classé comme l'un des plus importants sanctuaires naturels du pays, qu'il fait partie des 100 lieux remarquables de la planète et qu'en vous acquittant du droit d'entrée, vous contribuez à la préservation de la forêt des nuages.
INFOS PRATIQUES :
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Réserve biologique de Monteverde, PO Box 55-5655, Province de Puntarenas (le parc se situe à 5km de Santa Helena. Tel : (506) 2645 5122. Ouvert tous les jours de 7h00 à 16h00. Entrée : 18 US$. Location de jumelles : 8 US$. Réseau WIFI gratuit. Boite aux lettres disponible (entre le restaurant et la boutique de souvenirs) mais seulement une levée par semaine. Accueil fermé à l'heure du déjeuner (nous avons du rendre les jumelles à un guide en faction devant le bâtiment). Neuf sentiers différents sont proposés (sur une distance totale de treize kilomètres). Des guides qualifiés offrent des visites guidées à 7h30, midi et 13h30. Une promenade de nuit est organisée à 18h15. Mieux vaut se munir de bottes (car les sentiers sont parfois boueux en certains endroits).Site internet : http://www.reservamonteverde.com/
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Centre Scientifique Tropical, San Pedro, San José. Tel:(506) 2253 3267. : http://www.cct.or.cr/
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Hotel Poco à Poco, à Santa Helena (Province du Guanacaste), face au centre commercial Plaza Monteverde. Tel:(506) 2645 6000. Chambre pour deux personnes : 175 US$. Bon accès internet. Propre et confortable avec une vraie douche (la première depuis notre arrivée dans ce pays). Personnel adorable et très disponible. La clef électronique d'ouverture de la chambre fonctionne mal. Site internet : http://www.hotelpocoapoco.com/
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Restaurant SABOR RICO, face au terrain de football, à Santa Helena. Tel:(506) 2645 5827. Cuisine costaricienne servie généreusement et à prix très serrés. Personnel très aimable. Paiement par CB, colones ou dollars.