Lundi 11 avril 2016
C'est aux Montagnes bleues (Australie) que Soraya et moi partons ce matin. Situées en Nouvelle-Galles du Sud, à environ cent kilomètres à l'ouest de Sydney, celles-ci font partie de la Cordillère australienne et constituent une chaine de montagnes de grès atteignant 1111 mètres d'altitude à leur point culminant, One Tree Hill. La cordillère australienne longe quant à elle l'est et le sud-est de la côte sur près de 3000 kilomètres. Et le nom de Montagnes bleues dont on a affublé cette chaine montagneuse, de se référer au reflet bleu renvoyé par les montagnes lorsqu'on les regarde de loin, mais aussi à l'agglomération du même nom, partie intégrante du gouvernement local qui gère l'endroit. Ce nom est enfin celui du parc national qui se trouve sur place, particulièrement remarquable grâce aux profondes gorges (jusqu'à mille mètres) creusées dans les mêmes montagnes bleues qui occupent une superficie totale de 1436 km2 et sont classées sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2000.
Le bleu domine dans ces montagnes, un bleu généré par les essences volatiles des forêts d'eucalyptus, nombreuses dans cette région, tout comme dans bien d'autres contrées australiennes. Originaires d'Australie, les eucalyptus dominent en effet 95% des forêts du continent, avec plus de 600 espèces. Arbres à croissance rapide et bénéficiant de mécanismes d'adaptation variés, ces arbres (ci-dessous en photo) essayent de s'acclimater en fonction de l'endroit où ils poussent. Cependant, et malgré la présence d’eucalyptus dans les Montagnes, la forêt n'abrite pas de koalas, mais plutôt des oiseaux « rigoleurs », des oiseaux lyre et autres kookaburras...Des wombats sont aussi visibles, la nuit, ainsi que des opossums et des chouettes.
La région des Montagnes bleues repose sur un socle ancien, visible dans le fond de certaines vallées, et est constituée d'une série de roches d'origine sédimentaire (calcaires et schistes) qui se sont déposées là entre l'Ordovicien et le Dévonien. Au fil des siècles, ces mêmes roches subirent un plissement et des intrusions granitiques ainsi qu'une érosion qui les arasa durant l'ère Paléozoïque. Au Permien se sont déposés des sédiments qui sont à l'origine de séries de schistes charbonneux (qui firent d'ailleurs l'objet d'une exploitation à l'échelle locale). Puis, au Mésozoïque, des sables se déposèrent et sont à l'origine de la formation des grès qui forment aujourd'hui les hauts plateaux, comme les grès de Grose (420 mètres d'épaisseur maximale) sur la deuxième photo ci-dessous, et, au niveau des couches supérieures, les grès roses de Hawkesbury (240 mètres d'épaisseur maximale). Au cours du Cénozoïque, des mouvements tectoniques soulevèrent l'ensemble et des éruptions volcaniques produisirent des coulées de lave basaltiques dont il ne reste désormais que quelques buttes comme les Mount Banks, Mount Hay, ou Mount Tomah. A mesure de la transformation du relief, les rivières, elles, creusèrent des gorges parfois très étroites dans les grès (Canyons de Grose, de Cox ou de Gowett)
Sur place, on trouve une faune et une flore caractéristiques : la végétation des arêtes les plus élevées est en grande partie constituée d'eucalyptus, tandis que des landes recouvrent les falaises. De leur côté, les gorges abritent souvent une forêt tempérée, et les plateaux, des tourbières hautes. Certaines vallées offrent encore d'observer le célèbre pin de Wollemi, un fossile vivant du monde végétal du Gondwana (supercontinent formé à l'époque du Néoprotérozoïque, à -600 millions d'années, et qui commença à se fracturer au Jurassique, à - 160 millions d'années). Appelé aussi arbre de Wollemi, cet arbre ne fut identifié qu'en 1994, dans les gorges gréseuses présentes aux Montagnes bleues. On en compte actuellement une centaine de spécimens, alors qu'on croyait que cette espèce avait disparu de la surface de la terre depuis des millions d'années. Appartenant à la famille des Araucariacées, cette plante était bien représentée au Jurassique. C'est grâce à la perspicacité et à l'oeil averti de David Noble, garde-forestier australien, qu'on découvrit cette espèce d'arbre, en 1994, à l'intérieur du parc national Wollemi. Le spécimen découvert portait des feuilles d'un vert foncé ressemblant aux frondes des fougères, tandis que l'écorce du tronc faisait penser à du chocolat en ébullition.
Le climat des Montagnes bleues varie en fonction de l'altitude : A Katoomba (1010 mètres d'altitude), la température évolue généralement autour de 20° C, voire plus rarement 30°C. Les températures nocturnes sont quant à elles plus basses d'une dizaine de degrés. En hiver, on note une température de 12-13°C en journée et seulement 2 à 3 degrés la nuit ,voire -3°C par nuit claire. La neige tombe deux à trois fois par an, tandis que les précipitations atteignent annuellement 1200 mm et les jours brumeux sont nombreux. Les principaux risques écologiques sont constitués par des tempêtes et des feux de forêt (surtout dans les basses montagnes). Les hautes montagnes, elles, ont jusque là été épargnées grâce à un programme de feux d'hiver permettant de contrôler la végétation.
Réputées impénétrables par les premiers colons de Sydney, les Montagnes bleues ne seront traversées qu'en 1813, par Blaxland, Wentworth et Lawson. Explorateur britannique, Gregory Blaxland arriva en Australie en 1806, acheta sur place de larges territoires et un important troupeau. Et de diriger une expédition, avec William Lawson et William Charles Wentworth (dont on peut voir des chutes portant son nom sur la photo ci-dessous) dans le but de franchir les Montagnes bleues, ce qu'ils firent avec succès, ouvrant ainsi le continent australien à une progressive exploitation extensive de l'intérieur des terres (notamment la culture de la vigne).
Plutôt que de suivre les rivières, comme les explorateurs précédents (qui se limitaient ainsi à suivre des falaises verticales), nos trois compères entreprirent de suivre les arêtes et les parties hautes du plateau. La première traversée des Montagnes bleues est considérée comme l'une des étapes majeures de l'ouverture de la Nouvelle-Galles du Sud aux colons européens. Il existait toutefois précédemment plusieurs zones déjà accessibles, souvent proches des côtes. A la suite de l'expédition de 1813, une route d'une centaine de kilomètres sera rapidement construite pour traverser la région : il ne faudra que 27 semaines à William Cox pour finaliser les travaux lancés sur ordre du gouverneur Lachlan Macquarie, avec l'aide de trente bagnards et de huit gardes. Durant la Seconde guerre mondiale, pétrole et charbon furent également exploités près de Katoomba (plus important quartier de la ville de Blue Mountains).
La ville de Blue Mountains consiste pour sa part en un long ruban d'agglomérations proches les unes des autres et situées le long des voies routières et de la voie ferrée reliant Penrith (banlieue ouest de Sydney) et Lithgow (cité minière). Les basses montagnes forment essentiellement des banlieues dortoirs de Sydney, tout comme certaines parties hautes. Le tourisme, lui, s'est développé dans les parties hautes des Montagnes bleues, comme, par exemple aux Jenolan Caves, d'impressionnantes grottes calcaires (nombreuses dans ces montagnes) situées à environ 30 à 40 minutes au sud-ouest de Katoomba.
La région des Montagnes bleues est composée de huit zones protégées, dont les parcs nationaux des Montagnes bleues, de Kanangra-Boyd, Gardens of Stone, des lacs Thirlmere, Wollemi, Yengo et Nattai, sans oublier la réserve de karst de Jenolan. Le parc national des Blue Mountains couvre à lui seul plus de 2680 km2 bien que sa frontière soit relativement irrégulière car interrompue par des routes, des zones urbaines ou des propriétés. Ce parc est en fait un plateau disséqué par plusieurs rivières. Son point culminant est le Mont Werong (à 1215 mètres) et son point le plus bas, la rivière Nepean (à 20 mètres). Il est inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2000.
Parmi les attractions touristiques majeures, on note l'escalier géant qui dévale l'une des Trois sœurs (rochers célèbres des montagnes bleues, qui touchent les contreforts d'une falaise surplombant la vallée Jamison, avec, en arrière-plan un paysage magnifique). Les Trois sœurs sont nommées avec les noms aborigènes de Meehni (922 mètres), Wimlah (918 mètres) et Gunnedoo (906 mètres). C'est l'érosion par le vent et la pluie qui tailla au fil du temps ces rochers dans le grès. Les trois rochers donnèrent lieu à une légende : Trois sœurs, Meehni, Wimlah et Gunnedoo vivaient jadis dans la tribu de Katoomba, et tombèrent amoureuses de trois frères d'une tribu voisine, ce qui engendra des rivalités entre les deux tribus. Pour protéger les sœurs, le sorcier de la tribu de Katoomba les changea en pierre mais mourut malheureusement pendant le combat. Et les trois sœurs de demeurer figées pour l'humanité.
Pour visiter les Montagnes bleues (Blue Mountains), on peut s'inscrire à une excursion comme nous l'avons fait, Soraya et moi : OZ Trails vint ainsi nous chercher en navette à notre hôtel puis nous primes la direction du célèbre parc que nous atteindrons après une heure et demie de route (la circulation est parfois difficile aux heures de pointe). Nous nous bornerons à admirer les paysages sur place mais ceux qui le souhaitent ont, sur place, l'opportunité de découvrir d'autres curiosités, parmi lesquelles le Katoomba Scenic Railway, chemin de fer le plus incliné du monde d'après le Livre Guinness des records. A l'origine, celui-ci faisait partie du tramway minier de Katoomba, construit de 1878 à 1900. Et le chemin de fer de descendre de 415 mètres sur des falaises de grès, en passant par un tunnel au gradient impressionnant de...52 degrés ! Un autre chemin de fer « zig zag » est aussi accessible à Clarence (à dix kilomètres à l'est de Lithgow).
Sur place, on trouve également le téléphérique Sky rail (ci-dessous en photo), ou encore le pont de singe (Scenic Flyway) le plus incliné d'Australie et long de 545 mètres. Enfin, le jardin botanique de Mount Tomah vous ouvre ses portes et est accessible par la Bells Line of Road.
A ne pas manquer non plus dans les Montagnes bleues : l'Echo Point, qui offre un point de vue à couper le souffle et point de départ d'une balade de dix minutes non dépourvue de sensation. Rappelons que les Montagnes bleues, aussi bien fréquentées par les touristes que par les habitants de Sydney, constitue la bouffée d'air locale lors des étés caniculaires qui sévissent dans la région. Mieux vaut également partir avec le bon équipement : un chapeau, de la crème solaire, de bonnes chaussures de marche, un guide ou une carte, de l'eau (compter un litre d'eau pour trois heures de marche), un encas, un appareil-photos, un gilet (car le temps peut changer rapidement), un vêtement de pluie et un sac en plastique pour les détritus (il est formellement interdit de jeter des déchets par terre). Au cours de notre visite, notre guide nous relata un fait divers récent avec la disparition d'une habitante locale qui était partie en randonnée dans la montagne environnante. Doit-on rappeler que sortie en montagne ne s'improvise pas ?
INFOS PRATIQUES :
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Parc national des Blue Mountains : http://www.nationalparks.nsw.gov.au/
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Blue Mountains City Council : http://www.bmcc.nsw.gov.au/index.cfm
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Katoomba : http://www.katoomba-nsw.com/
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L'excursion aux Montagnes bleues avec OZ Trails (http://www.oztrails.com.au/
), au prix de 89 AUD la journée, comprend le ramassage des clients à leur hôtel (mais pas leur raccompagnement!), le transport en navette de 24 places (se munir d'un tout petit sac car la navette est souvent complète et ne dispose pas d'espaces de rangement), un rafraichissement lors du premier arrêt au bord de la rivière Nepean, un guide qui commente la visite (en anglais uniquement), et le transfert en bateau depuis Olympic Park jusqu'à Circular Quay (Sydney) en fin de journée (embarquement à 17h00).
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Un certain nombre d'options est proposée aux clients dont le Scenic World (rajouter 39 AUD) comprenant la traversée de la vallée Jamison à bord du plus grand téléphérique d'Australie (84 personnes). Le Scenic Railway, le train le plus pentu du monde, permet d'effectuer une descente à sensation de la vallée. Une promenade en forêt tempérée humide est aussi possible sur 2,4 km. Infos disponibles sur http://www.scenicworld.com.au/
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Le règlement de l'excursion a lieu lors du premier arrêt de la navette : 89 AUD payable en liquide ou en CB (compter 2% de frais). Le Scenic World (39 AUD) est payable en liquide uniquement.
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Le temps de ramassage des différents clients dans Sydney peut prendre du temps (de 7h30 à 8h30)
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Les sites visités sont la vallée de Jamison/Trois Soeurs, les chutes d'eau de Wentworth et le Rocher de Lincoln.
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OZ Trails : réservations de 7h00 à 22h00, au 1300 853 842 ou au 0411 288 805. CB acceptées.