Louis et Zélie Martin, d'Hélène Mongin (Editions de l'Emmanuel)
La canonisation de Louis et Zélie Martin est un événement historique : pour la première fois de son histoire, l'Église canonise un couple en tant que couple. Et pas n'importe quel couple puisqu'il s'agit des parents de «la plus grande sainte des temps modernes» (dixit Pie X) : Thérèse de l'Enfant-Jésus. L'Église veut ainsi mettre en lumière une Sainte Famille de notre époque, et donne une réponse pleine d'espérance aux violentes attaques dont la cellule familiale est aujourd'hui l'objet. Pour autant, Louis et Zélie ne sont pas béatifiés à cause de leur fille. Certes, Thérèse a fait découvrir à ses lecteurs leur visage ; par ailleurs cette parole du Christ : «On reconnaît un arbre à ses fruits» s'éclaire à la vue de Thérèse et de ses parents. Mais son rôle s'arrête là. C'est la sainteté propre de Louis et Zélie que l'Église reconnaît, et une sainteté prophétique pour notre temps. Leur exemple nous montre en effet que la sainteté, loin d'être un idéal réservé à des âmes d'élite, consacrées ou martyres, est un choix et une grâce offerts à tous. Louis et Zélie, malgré le siècle qui nous sépare, ont des conditions de vie étonnamment proches de celles de nos contemporains. Tous deux travaillent tout en élevant leurs enfants, courent donc après le temps, connaissent les joies et les peines d'une famille ordinaire, et meurent de maladies qui nous sont familières : un cancer du sein pour Zélie et pour Louis une artériosclérose, mal qui touche le cerveau et va le conduire trois ans en hôpital psychiatrique. Ce qui fait la sainteté des époux Martin, ce ne sont pas les événements eux-mêmes, mais la manière dont ils les vivent. Dans tous les aspects de leur vie, ils n'ont qu'une source et qu'un but : l'amour de Dieu. Loin de la désincarner, cette orientation du coeur fait de leur vie ordinaire une aventure d'amour où ils élèvent - au sens propre - leur famille, leurs proches, leurs amis, leurs voisins, même leurs employés, et désormais toute l'Église.
Espérons que le lecteur partagera le bonheur que j'ai eu à étudier la vie de Louis et Zélie. Pour cela j'ai eu recours à plusieurs documents auxquels je renvoie ceux qui désireraient connaître davantage le couple Martin :
- Correspondance familiale (1863-1885) (Éd. du Cerf, 2004) qui regroupe 217 lettres de Zélie, pour la grande majorité adressées à son frère et à sa belle-soeur de Lisieux, et rédigées de 1863 à sa mort en 1877. Elle est alors l'épistolière familiale, Louis n'aimant pas écrire. Tout au long de cette période, qu'on ne s'étonne donc pas de la voir tenir le premier rôle de notre histoire, les sources étant de beaucoup plus abondantes à son sujet. Vivantes, d'une grande liberté de ton et pleines d'humour, ces lettres nous font rentrer dans l'intimité de Zélie et de sa famille. Le même ouvrage offre cependant quinze lettres de Louis, essentiellement postérieures à la mort de sa femme, où l'on découvre un homme tendre et profond, épris de Dieu
Histoire incorrecte de l'école: De l'ancien régime à aujourd'hui, de Virginie Subias Konofal (Editions du Rocher)
La nostalgie de l'école républicaine méritocratique de Jules Ferry repose dans une large mesure sur une imposture. Seuls les faits historiques pouvaient le démontrer. Une mise en perspective est la plus efficace façon et surtout la plus honnête de se débarrasser d'illusions pédagogiques à l'origine de bien des difficultés de l'école d'aujourd'hui.
Beaucoup d'ouvrages dénoncent un état de fait, on découvre ici grâce à ce petit précis historique des données solides : il fourmille de citations et de faits pour aborder différemment les questions centrales du débat scolaire.
Un indispensable pour qui veut connaître l'histoire de l'éducation en France depuis les origines
La traque des lanceurs d'alerte, de Stéphanie Gibaud (Editions Max Milo)
Après avoir raconté l'histoire qu'elle a vécu au sein de la banque UBS (La Femme qui en savait vraiment trop, Cherche Midi), Stéphanie Gibaud constate les risques incroyables pris par les Lanceurs d'alerte. Au travers de son expérience personnelle et d'exemples concrets en France et à l'étranger, elle détaille la vie des lanceurs d'alerte et les raisons pour lesquelles ils sont devenus les parias de la société.
Les lanceurs d'alerte défrayent l'actualité depuis une dizaine d'années. Les cas emblématiques de Edward Snowden, Chelsea Manning et Julian Assange sont révélateurs des méthodes utilisées pour faire craquer celles et ceux qui ont le courage de parler des dysfonctionnements et des dérives de notre société. Et pourtant, ces héros sont devenus des parias. Leur vie est un enfer. Snowden est réfugié en Russie, Assange dans une ambassade, Manning en prison, Stéphanie Gibaud, et bien d'autres sont dans une situation précaire, attaqués dans des procès sans fin et lâchés par les Etats.
La situation catastrophique des lanceurs d'alerte révèle que les démocraties dans lesquelles nous vivons sont de plus en plus dures avec les petits délits mais clémentes avec les dominants. La justice est au coeur de nos systèmes agonisants mais que les dominants ne veulent surtout pas les modifier tant ils en profitent.
La seule solution, pour Stéphanie Gibaud : se regrouper pour faire reculer l'impunité.
...et le monde parlera français, de Roger Pilhion et Marie-Laure Poletti (Iggybook)
Nostalgie, arrogance, utopie… ?
Une part importante des opinions publiques pense que l’anglais est en passe de devenir ou est devenu une lingua franca universelle. La mondialisation a, en effet, produit une situation d’hégémonie linguistique sans précédent. Mais celle-ci pourrait avoir atteint ses limites.
La perte d’influence des États-Unis d’Amérique dans le monde, la recherche de contre-pouvoirs, la revendication de la diversité, et les technologies de l’information et de la communication ont ouvert des brèches.
Plusieurs grands pays n’ont d’ailleurs pas renoncé à promouvoir leur langue hors de leurs frontières et mènent des actions ambitieuses.
La France a longtemps fait figure de pionnière en la matière. Mais aujourd’hui elle semble hésiter à poursuivre dans cette voie. Le doute, voire le défaitisme s’installent : certains n’hésitent pas à affirmer que la langue française est un frein à l’attractivité de la France.
Dans ce contexte de repli et d’interrogations, ce livre dresse un état des lieux, décrit les acteurs et les enjeux liés à la diffusion internationale de la langue française et à la francophonie et esquisse des stratégies de remobilisation pragmatiques et concrètes
Sans autorité, quelle liberté ? de Bertrand Soubelet (Editions de l'observatoire)
« J'ai été l'un des plus hauts responsables de la gendarmerie française. À la demande des élus de la République, j'ai expliqué les carences et les défis auxquels nous devions faire face. Cette vérité, détaillée dans un livre, m'a coûté cher : Tout ce qu'il ne faut pas dire a provoqué mon exclusion de cette institution qui était ma vie. Désormais libre de parole et loin de la Grande Muette, je ne veux plus rien cacher. « La France va dans le mur », « On ne peut plus continuer comme ça » : tous les citoyens font ce constat d'échec, quand les politiques, eux, s'obstinent à rester aveugles, à diviser au lieu de rassembler. Qu'il s'agisse de la justice ou du maintien de la tranquillité publique, il est grand temps d'apporter les remèdes pour guérir un système malade. De mon poste, j'ai vu ce que la société française comportait d'espoir, de besoin de changement et d'institutions fortes. J'ai vu, aussi, ses zones de non-droit et ses exclusions. Il faut s'indigner, lutter, rétablir une autorité bienveillante. Pour la France, je continue à dire ma vérité haut et fort. »
Eolien, une catastrophe silencieuse, de Jean-Louis Butré (Editions L'artilleur)
La France compte déjà plus de 6500 éoliennes et il est prévu d'en installer au moins 20000 dans les prochaines années. Des machines de 180 mètres de haut faites pour durer longtemps. Ingénieur et spécialiste du sujet, Jean-Louis Butré propose aux citoyens de se poser les questions suivantes : pourquoi importer ces machines pour produire une électricité supplémentaire qui coûte deux fois plus cher ? Pourquoi, alors que la France exportait encore il y a peu 15% de sa production, l'implantation de ces engins conduit-il à importer de l'électricité ? Pourquoi cette industrie est-elle aussi lourdement subventionnée ? Qui se cache derrière le puissant lobby des promoteurs éoliens ? Pourquoi ne dit-on pas que les éoliennes produisent indirectement du gaz à effet de serre et que l'électricité d'origine éolienne est de mauvaise qualité ? quel est l'impact de l'éolien sur les comptes désastreux d'EDF ? Au final, par delà le scandale économique et démocratique, le lecteur découvre effaré qu'au gré de marchandages entre des communes, des propriétaires et des promoteurs, la France est en passe de subir un véritable massacre de ses paysages sans le plus petit avantage pour l'intérêt général
Histoire des guerres Romaines: Milieu du VIIIe siècle avant J.-C. – 410 après J.-C. de Yann Le Bohec (Editions Tallandier)
L’histoire de Rome est inséparable de l’histoire de ses guerres. De 509 à 338 avant J.-C., la cité fut en permanence menacée de disparaître : elle combattit parfois plusieurs ennemis à la fois, souvent des voisins, qui ne supportaient pas l’âpreté au gain de ses soldats et l’arrogance de ses dirigeants. Ce fut une dure "bataille pour la survie» qui forgea les bases de sa future puissance. Car ne reconnaissant jamais aucune défaite, sans plan préétabli, elle s’empara, de 338 avant J.-C. à 106 après J.-C., pays après pays, de tout le bassin méditerranéen, et elle finit par contrôler un domaine immense, de l’Écosse au Sahara, de l’Atlantique à la Mésopotamie. Et puis, en 406/410 après J.-C., elle le perdit.
Ce livre présente l’anatomie des guerres de Rome gagnées grâce à un outil militaire exceptionnel, à de grands capitaines, et à des règles sociales originales et fortes. Mais il présente aussi les guerres peu à peu perdues, les débâcles et les redditions. Il montre, à cet effet, comment la
supériorité des techniques de combat, de l’armement, de l’organisation et d’un art du commandement sans faille s’est peu à peu usée, délitée, éteinte au sein d’un empire devenu trop vaste, confronté à de nouveaux ennemis, venus de très loin, plus féroces que jamais et inassimilables.
Fidèle à sa méthode, Yann Le Bohec ramène le lecteur aux sources : par les textes des grands auteurs de l’Antiquité, mais aussi par l’épigraphie, et grâce aux dernières découvertes de l’archéologie, il exhume des batailles inconnues et des guerres oubliées.
L’Histoire des guerres romaines, qui évoque la mort de tant de soldats et de grands chefs militaires qui les menèrent au combat, devient ainsi, par cette approche inédite, un texte vivant et passionnant.
C’est l’histoire d’une milice de paysans qui a fini par dominer le monde
Allez (presque tous) vous faire... de Philippe Pascot (Max Milo)
Nous arrivons à une période charnière de la vie politique française. A quelques mois de plusieurs élections cruciales, l'auteur, donne de nouvelles informations, preuves à l'appui, sur les méthodes, les avantages et les privilèges que s'octroient une grosse minorité de politiciens et leurs façons de gérer les élections. Les contours de la démocratie deviennent de plus en plus flous et ne servent qu'à construire une route que seuls quelques nantis peuvent emprunter. Voter devient un leurre qui cache de plus mal une démocratie agonisante mais que les élus dominants ne veulent surtout pas voir mourir tant ils en profitent. L'abstention est soutenue, faussement combattue pour mieux rester en place. La seule solution, pour Philippe Pascot : voter blanc aux prochaines élections, et imposer le vote obligatoire. Maire adjoint d'Évry de Manuel Valls puis conseiller municipal, ancien conseiller régional, Chevalier des Arts et des Lettres, Philippe Pascot a 25 ans de vie politique derrière lui et a fréquenté la plupart des élus politiques de premier plan. Il milite pour une transparence totale de l'exercice politique et est engagé dans de nombreux combats de société (gaz de schiste, dons d'organes, création d'un orchestre philharmonique dans la banlieue de Kinshasa)
Chronique de l'islamisation ordinaire de la France, de François Billot de Lochner (Pierre-Guillaume de Roux)
La France a-t-elle pour vocation de devenir terre islamique? À en croire les élites boboïsées, représentatives d un microcosme aseptisé, l islamisation de la France ne serait qu un épouvantail, un mythe émanant au mieux d êtres incultes, les trop fameux « sans-dents », au pire de dangereux extrémistes. Or pareil déni ne résiste pas à l analyse : faute d une sérieuse remise en cause des politiques menées depuis un demi-siècle, l islamisation du pays sera achevée dans quelques années. Quand, devenue un fait de société incontournable, elle acculera tous les Français à adopter, de gré ou de force, la culture islamique au sens le plus large. Il convient dès lors de s interroger sur l inversion du processus habituel de l assimilation : appartient-il aux musulmans immigrés, devenus dès lors musulmans de France, de transformer leur nouvelle patrie en terre islamique ? François Billot de Lochner remonte aux sources du phénomène, anticipe ses graves conséquences et propose quelques pistes de réflexion pour échapper au danger qui nous guette
Seule dans le vent des glaces, de Laurence de La Ferrière (Robert Laffont)
Une formidable aventure humaine et scientifique, le " journal de bord " d'un défi insensé, la quête d'absolu d'une femme qui a su aller au bout de son rêve...
" Sous la tente, chaque soir, j'écrirai mon journal de bord. Ce journal sera mon seul ami, mon confident ", déclarait Laurence de la Ferrière quelques jours avant son départ. Aujourd'hui, Seule dans le vent des glaces, inspiré de ce journal de bord, retrace l'histoire d'un triple défi. Le défi sportif, bien sûr, de parvenir à parcourir en un temps limité 3000 km du continent blanc, dont 1800 totalement inexplorés, par des températures pouvant descendre jusqu'à - 50 °C. Le défi scientifique : prélever pour la première fois sur ce sol des carottes de glace afin d'en apprendre plus sur l'histoire du climat, rapporter des météorites d'une partie du globe ou, pour cause, on n'en avait jamais trouvé une, et relever les réactions physiologiques à des températures extrêmes